Les jardins d'Hélène

La petite dernière - Susie Morgenstern

22 Août 2017, 13:57pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Lilas Nord.

 

On ne présente plus Susie Morgensten, écrivain pour la jeunesse à l’origine de plus d’une centaine de romans, dont la plupart sont publiés à l’école des loisirs. C’est un ouvrage plus personnel qu’elle nous propose ici, une fenêtre autobiographique sur l’année de ses 10 ans. (Elle en a aujourd’hui 72.)

 

Susie Morgenstern est la petite dernière d’une fratrie de trois filles et elle se sent souvent délaissée ou mise à l’écart par rapport à ses ainées Effie ou Sandra. Elle vit à Belleville, petite ville américaine du New-Jersey. Elle est brillante à l’école et passionnée de lecture dès son plus jeune âge, elle a un caractère très différent de celui de ses sœurs.

 

Elle évoque ses souvenirs d’enfance, notamment l’hébergement de cousins juifs de Pologne. Elle vient de lire « le journal d’Anne Franck » et elle est marquée, elle n’ose pas poser de questions sur l’histoire de sa famille paternelle. 

 

Alors qu’elle écrit tous ses romans directement en français, elle a eu besoin, pour ce récit autobiographique, de revenir à sa langue maternelle, l’anglais. L’ouvrage est donc traduit.

 

C’est une tranche de vie souriante, douce, fraiche, celle de l’enfance et de la complicité (avec son lot de chamailleries) avec ses deux sœurs ; la judéité occupe une place importante aussi dans sa vie même si elle n’en est alors pas nécessairement consciente.

 

J’aurais aimé que l’ouvrage aille plus loin, comment elle est venue à l’écriture, par exemple., mais il est circonscrit à sa dixième année.

 

Quelques dessins de l’auteure, faits de pointillés, illustrent le texte.

 

 

 

Extrait p. 55/56 : « Nous avions très peu de livres à la maison. Pour avoir accès à l’abondance, il me fallait gravir les marches de la bibliothèque monumentale qui ressemblait à la Maison Blanche. La bibliothécaire était une vraie sorcière qui faisait tout ce qui était en son pouvoir pour me dissuader d’emprunter des livres. Mais j’avais déjà en tête le grand projet de ma vie : lire tous les ouvrages posés sur ces étagères de chêne, en débutant par les auteurs dont le nom commençait par A.

Peu importe ce que je lisais, ce qui m’intéressait, c’était de lire, toujours et encore. Nous avions le droit d’emprunter trois livres à la fois. J’allais à la bibliothèque plusieurs fois par semaine pour en reprendre. La bibliothécaire s’exclamait toujours :

- Oh non ! Encore toi !

Mais j’aurais voulu garder le journal d’Anne Franck pour toute la vie. Des sœurs, j’en avais assez comme ça ; Anne était mon âme sœur. Quand j’ai dû m’en séparer, je suis devenue quelqu’un d’autre. Je ne savais pas si je pourrais encore croire en l’humanité. »

 

 

 

Nathan, août 2017, 221 pages, prix : 13,95 €, ISBN : 978-2-09-257384-6

 

 

 

Crédit photo couverture : © Susie Morgenstern et éd. Nathan

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G
Ça peut être intéressant au collège pour les romans autobiographiques
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