Les jardins d'Hélène

Et pourtant, le chat n'était pas noir...

26 Juin 2009, 20:29pm

Publié par Laure

(J'ai 37 ans)

Il faut croire que la journée d'hier se devait d'être contrariante dès le matin, puisqu'à l'heure de partir à l'école, la minette, avait décidé de se planter sur le tableau de bord de la voiture et de n'en plus bouger.



tous les 25 juin sont des belles journées d'ordinaire, mais celle d'hier avait quand même un peu commencé dans la contrariété : file minette, on va être en retard et on ne peut pas t'emmener ! (et sans compter que chaque année forcément, je rajoute 1 au compteur)

 


et elle s'est terminée dans la déception et l'incompréhension, concernant des choix scolaires pour mon aîné, donc je ne sais toujours pas dans quel établissement il fera sa 2nde générale l'an prochain, et je ne le saurai peut-être pas avant fin août. Du coup personne n'a songé aux bougies ni gâteau ni verre quelconque, j'ai passé la soirée en réunion et en entretiens ensuite pour trouver une solution.



entre temps, la journée a quand même ressemblé à celle des années précédentes : merci à tous pour vos petits messages, vos SMS, les paquets arrivés dans ma boîte (je sais qu'il y en a encore qui voyagent), j'ai juste été trop gâtée, comme tous les ans :



sur la photo : toi, mon chat, de Kwon Yoonjoo, superbe édition de chez Zulma; Les novices d'Yves Simon en poche, Morne Câpresse, de Gisèle Pineau au Mercure de France, le dernier (sublime !) album d'Anna Ternheim, Leaving on a mayday, un photophore pour les soirs d'été sur la terrasse, et un bougeoir ... (et un mini rosier reçu pour une toute autre raison, mais comme il est arrivé le même jour...)



l'eau de Camille d'Annick Goutal qui sent très très très bon !

 


Edit du 27 juin : ça continue  !



en DVD, Australia, en musique : Thomas Fersen, trois petits tours, en romans : le nouvel amour, de Philippe Forest, La preuve par neuf, de Dorine Bertrand.

Oui je sais, c'est indécent, mais c'est si bon !

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D'autres vies que la mienne - Emmanuel Carrère

23 Juin 2009, 10:31am

Publié par Laure

Des critiques et des lecteurs enthousiastes, un livre déjà plusieurs fois primé, j’hésitais à ouvrir ce dernier Carrère que je savais différent d’un roman russe, parce que justement, ce roman russe, moi je l’avais adoré. Ces autres vies, antérieures dans le temps mais écrites après, lui redonnent sens et place dans la vie de l’écrivain.

La première partie racontant le décès d’une petite fille de 4 ans, Juliette, dans la vague du tsunami au Sri Lanka en décembre 2004, me paraît longue et ennuyeuse, et assez peu en lien avec toute la plus grande partie suivante : la maladie de sa belle-sœur, son second cancer dont elle décèdera à 33 ans, laissant un mari et trois petites filles, et l’histoire du collègue de travail de Juliette, juge d’instruction lui aussi, boiteux comme elle suite à un cancer, et leur lutte commune contre les organismes de crédit qui favorisent le surendettement en France.

Ce sont peut-être « d’autres vies que la sienne », mais n’en déplaise, on y trouve beaucoup la sienne, sa façon de voir les choses et de s’y trouver mêlé, des rappels à son travail d’écriture sur Jean-Claude Romand, des retentissements de ces événements sur sa vie personnelle et familiale, son engagement amoureux. Carrère s’est-il fait plus humble que dans un roman russe (ce qui lui avait été souvent reproché ?) Je ne crois pas, je le vois toujours de la même façon. Non, ici comme ailleurs, Carrère a un talent indéniable d’écrivain, et ce qui me semble le plus proche de la littérature ici, c’est que par le biais de quelques vies, il nous donne à voir une réalité du monde, entre maladie et souffrance, injustices et peines, entre profits et misère. Parce qu’au fond, la vie de sa belle-sœur et de cet autre juge inconnu, soyons honnêtes, tout le monde s’en moque, à moins que vous ne soyiez curieux de sa vie privée et de celle de son entourage, ce qui serait une autre forme de lecture people, ou qualifierait ce roman d’aussi autofictif qu’un autre, or personne ne s’insurge cette fois, c’est donc que ce qui intéresse ici, c’est la portée générale qu’il donne à quelques vies particulières.

 

D’autres lectures : Clochette, Anne, Cuné, ...

L’excellent article de Télérama 

 

P.O.L. , mars 2009, 309 pages, prix : 19,50 €

Ma note :

Crédit photo couverture : éd. P.O.L.

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L'abominable Monsieur Schnock - Andy Stanton

19 Juin 2009, 14:13pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Vanessa Rubio

 

En bibliothèque, on nous demande souvent des romans pour enfants qui n’aiment pas lire. Parfois, il suffit d’une mise en page aérée, d’un texte écrit gros, d’illustrations sympas et d’une histoire rigolote. Ce livre semblait réunir ces critères, je l’ai acheté comme ça vite fait, pas cher (4.90 €), et débordant de vrais faux témoignages d’enfants l’ayant trouvé délirant et ayant pleuré de rire.

Je reste perplexe … Il y a beau y en avoir une demi douzaine en page liminaire, je suis désolée, mais je n’ai jamais ri à la lecture de ce livre, même pas souri, pourtant des livres loufoques où on rit, il y en a, cf. la série des Kurt d’Erlend Loe par exemple.

Alors qu’en est-il de ce Monsieur Schnock ? Sur presque toutes les pages, des traces noires d’encre qui a débordé, comme quand vous lisez Libé, que vous en avez plein les doigts, et que vous touchez une page blanche après. Sauf que là c’est fait exprès. L’histoire se veut déjantée, genre « n’importe quoi », et c’est vraiment n’importe quoi. Monsieur Schnock vit dans une porcherie (enfin une maison, mais très très très sale), car c’est un gros fainéant. Seul son jardin est bien entretenu, sinon une petite fée furibonde vient lui taper sur la tête avec une poêle à frire. Mais un beau jour le chien Jake, ce « rotoutou bongrochien » vient tout saccager, parce que ce jardin lui plaît bien. Damned, Schnock se fait alors vilipender par la fée. Il faut vite se débarrasser du rotoutou bongrochien en l’empoisonnant avec d’abominables cochonneries, genre cœur de bœuf ayant pris le soleil en vitrine pendant 1 mois et macéré dans toutes sortes de choses. Je ne me souviens pas de tous les détails, sinon que l’histoire part dans tous les sens. J’ai voulu aller jusqu’au bout vraiment pour voir si ça tenait quand même la route. Mouais… Le livre se veut ludique, mais il ne suffit pas d’écrire n’importe quoi, en jouant sur les caractères et en insérant deux-trois petits dessins pour en faire un livre jeunesse ! Et que penser des fautes volontaires et multiples, genre j’écris comme j’te  cause ? Exemple : « champion du monde d’empoisonnage de chien. – ça veut rein dire du tout. C’est vous qu’avez écrivu ça sur votre tishort avec du ketchup, constata Polly. »

Moi j’sais pas, mais à part affligeant, j’trouve pas d’autre mot… Je n’ai pas la prétention de dire que les livres peuvent aider les enfants en grammaire et en orthographe, mais quand je reçois des classes tout au long de l’année et que je me trouve confrontée à leur niveau de lecture, je ne suis pas sûre que ce genre de livre leur fasse grand bien. C’est de l’humour voyons, c’est fait exprès qya 3 fôtes par page, sinon c’est pas drâle (oui oui, il y a vraiment un personnage qui dit drâle au lieu de drôle dans l’histoire). Et ce n’est que si vous êtes bon élève en français que vous saurez qu’il y a une erreur et que c’est pour ça que c’est drôle.

Un autre exemple d’humour ? : « les yeux brillants d’admiration (encore), il mit un genou à terre au beau milieu de la place, puis les deux genoux. Puis carrément trois genoux à terre, ce dont personne d’autre n’est capable sur cette planète ». Il y a un personnage qui s’appelle Vendredi Ousamedi (ah ah ah !) et un qui a toujours pour leitmotiv : la vérité est une meringue au citron vert. Il y a bien ici ou là une tentative d’allusion à des techniques éprouvées de narration, mais vite noyée par cet humour irrésistible : « les taupes surgirent de leurs taupinières, les écureuils surgirent de leur écureuillères, et les chats surgirent de leurs chattières. », si bien que le truc intéressant, on l’a zappé.

La 4ème de couverture dit clairement : « Attention : si vous n’aimez pas rire, ce livre n’est pas pour vous ! ». Je veux bien user de tous les degrés, je ne dois effectivement pas aimer rire.

 

Cet extraformidadrâlissime (ça c’est de moi, à la manière de) petit roman jeunesse bourré de n’importe quoi écrit n’importe comment est le 1er tome d’une série dont le titre générique est : Chroniques de Lipton-Les-Baveux. Le tome 2 est (sérieusement) déjà référencé en ligne, pour septembre 2009 selon certains sites, pour novembre d’après le tome 1 que j’ai entre les mains. Devinez : vais-je y investir les 4,90 € requis ?

 

 

Bayard jeunesse, mai 2009, 186 pages, prix : 4,90 €

Ma note :

Crédit photo couverture : ©David Tazzyman et éd. Bayard.

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La dame de ses pensées - Cécilia Dutter

17 Juin 2009, 10:46am

Publié par Laure

Edouard est avocat, marié et père de famille, son épouse Barbara a une vingtaine d’années de moins que lui. Quand elle lui présente une amie rencontrée à l’école des enfants, Edouard tombe sous le charme de cette belle Alice, bien évidemment mariée elle aussi. N’en déplaise, il lui écrit à son cabinet (elle est psychologue) pour lui proposer de se revoir. Alice refuse net. Mais Edouard persévère et entame une longue correspondance doucement érotique. La belle se cabre, rue dans les brancards, le rejette tout net et se moque de son discours un brin précieux et désuet. Mais à force de la travailler au corps, Alice va se prendre au jeu, dictant elle-même ses règles, elle en redemande, tout en refusant toujours la rencontre qu’il lui propose depuis la première missive.

Lettres érotiques, le sous-titre est donc éloquent, mais c’est d’un érotisme soft et classieux, si élégant et délicat qu’on est bien loin des textes crus et graveleux que l’on peut trouver ailleurs. Ici, tout est raffinement et jeux de l’esprit. La fin, surprenante, inattendue, ajoute à l’intérêt du livre. Sur une trame pourtant classique, l'auteur a réussi une oeuvre originale. Bravo !

 

Merci à Clarabel pour la découverte !

 

Ramsay, collection papillons de nuit,  avril 2008, 149 pages, prix : 15 €

Ma note :

Crédit photo couverture : éd. Ramsay

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Un hiver avec Baudelaire - Harold Cobert

16 Juin 2009, 15:52pm

Publié par Laure

Philippe Lafosse, commercial dans une entreprise qui vend des pompes à chaleur, est fichu à la porte de chez lui par sa femme, quelques mois après son divorce. Manquant d’entrain, il perd rapidement son boulot, et d’engrenage en engrenage, va basculer dans le monde de la rue, celui des SDF, de la misère crasseuse à la violence alcoolisée. Par amour pour sa petite fille Claire, il s’efforce de garder un minimum de dignité,  mais sans un centime en poche, la volonté ne suffit pas… La fidélité ne vient pas toujours de là où on l’attend : c’est un chien errant qui va l’adopter ! Un chien nommé Baudelaire, qui fera autant pour son maître que ce dernier en fera pour lui. Et de sympathies en entraides locales, Philippe finira par voir le bout du tunnel.

Avant de commencer ce livre, j’avais en mémoire le billet de Clarabel, qui écrivait qu’elle avait beaucoup pleuré à sa lecture. Je l’abordais fièrement, « naaan moi je ne pleurerai pas ! », trouvant les 50 premières pages convenues, attendues, sans surprise. Et puis... J’ai eu beau vouloir résister, il m’a bien fallu, à partir de la page 96, avouer ma faiblesse et aller chercher la boîte de mouchoirs. Et j’ai eu beau vouloir faire ma forte, j’ai fini le livre dans la nuit, et j’ai pleuré jusqu’au bout ! [Le problème : une très sale tête au réveil !!] Il y a donc quelque chose de particulièrement efficace dans ce roman d’Harold Cobert, quelque chose que je ne sais pas définir, mais qui vous touche au cœur. Car si d’un point de vue romanesque tout est finalement bien huilé et positif (enfin, malgré les crasses de l’ex et des beaux-parents), il y a aussi tout un versant quasi documentaire dans ce livre : la réalité quotidienne des SDF sonne toujours très juste, sans pathos qui cherche à émouvoir, car ce n’est pas là qu’est l’émotion (cette réalité est plutôt factuelle), elle est finement ciselée dans l’alchimie du tout. Et c’est là le talent d’Harold Cobert : avoir réussi un roman qui montre combien n’importe quelle vie ordinaire peut basculer rapidement dans une misère sordide, mais qu’au sein de l’indifférence aveugle et sourde de notre monde moderne, injuste et déglingué, il faut toujours croire en la lumière, qu’elle soit dans le cœur de quelques uns ou dans la caboche d’un vieux chien, surtout quand il s’appelle Baudelaire J

 

Les lectures de Clarabel, Koryfee, ...

 

Editions Héloïse d’Ormesson, mai 2009, 266 pages, prix : 19 €

Ma note :

Crédit photo couverture : © Christine Cobert et éd. EHO       

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Monsieur Blaireau et Madame Renarde, 3 tomes parus - Brigitte Luciani et Eve Tharlet

13 Juin 2009, 14:48pm

Publié par Laure

Tome 1 : La rencontre.

Papa blaireau est veuf et élève seul ses 3 enfants blaireaux : Carcajou, Glouton, et Cassis. Madame Renarde est séparée de son mari, et a la garde de sa petite Renarde Roussette, petite fille unique un peu peste et égoïste. Leur terrier a été détruit par des chasseurs. Madame Renarde vient trouver refuge auprès de Monsieur Blaireau, qui l’invite à partager leur terrier.

Ça ne plaît pas beaucoup aux enfants, en particulier à Roussette, qui est jalouse de l’attention que sa maman porte aux petits blaireaux, et qui ne veut pas d’un nouveau « papa » qui lui donne des ordres. Quant aux petits blaireaux, ils aimeraient bien que Roussette soit un peu plus gentille avec eux…

Jolie histoire d’animaux pour parler des familles recomposées d’aujourd’hui ! Même si c’est très simplifié, on y retrouve bien les conflits et jalousies possibles, quand un nouveau couple se forme et que les enfants doivent cohabiter. C’est une BD très agréable, aux sublimes illustrations pastel d’Eve Tharlet, avec très peu de texte, facile à lire pour les plus jeunes. Mosquito, 8 ans, a tellement adoré qu’elle m’a obligée à les lire ! J

Les couvertures sont rembourrées, ce qui en fait un album doudou tout tendre et câlin, de par la douceur des illustrations et des couleurs.

Le tome 1 est sur la liste de référence des ouvrages de littérature du Ministère de l’Education Nationale pour le cycle 2 (GS-CP-CE1), et la série a été primée par les lecteurs du Journal des Instituteurs.

 

Tome 2 : Remue-Ménage

La vie s’organise dans le terrier commun de la nouvelle famille de Monsieur Blaireau et Madame Renarde. Papa Renard apparaît aussi, en venant rendre visite à sa fille Roussette et en passant des journées avec elle, comme beaucoup de papas divorcés. Les enfants continuent de se chamailler, désobéissent, mais prennent soin les uns des autres et sont prêts à défendre leur « demi fratrie » si nécessaire. Une suite toujours aussi jolie à la Rencontre (1er tome), dans les mêmes tons pastels, première BD proche de l’album, grandes cases illustrées et grandes bulles à l’intérieur desquelles le texte est facile à lire et imprimé assez gros.

 

Tome 3 : quelle équipe !

Troisième tome de la série, qui je trouve, peine un peu ici à se renouveler. Il se lit davantage comme une aventure des enfants entre eux. Il est toujours question des rivalités et querelles entre les enfants Blaireau et la petite Renarde, qui se lancent dans la construction d’un bateau. Mais comme ils ne parviennent pas à s’entendre, certains voulant toujours être les chefs, ce sera chacun pour soi. Sauf les plus jeunes, qui eux font équipe avec la loutre et la martre, sans jalousie. Devinez qui gagnera la course ? Mais puisqu’au final tous ont de bonnes idées, s’ils faisaient un effort pour les mettre en commun ?

Ah ce n’est pas facile d’être amis et de jouer ensemble quand on vit dans une famille recomposée, mais si au moins on essayait de ne pas provoquer les autres volontairement ?

A apprécier toujours pour sa qualité graphique, à mi-chemin entre la BD et l’album jeunesse, dans une édition certes un peu chère mais très soignée.

 

(4ème de couverture)


Un tome 4 est à paraître !

 

Vous pouvez télécharger de très beaux fonds d’écran de la série sur le site de l’éditeur :

 

Dargaud, 32 pages chacun, 2006, 2007 et 2009, 15 euros 50 ct chaque volume.

Ma note :

Crédit photos couvertures : © Eve Tharlet et éditions Dargaud.

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Oh, un tag, y avait longtemps … ! ;-)

12 Juin 2009, 10:48am

Publié par Laure

Comme je ne peux rien refuser à Dame Cuné, voici les règles :

 

  1. Ecrire 8 souhaits
  2. Dire à quoi font penser les 10 mots donnés
  3. Dire un mot sur sa tagueuse
  4. Taguer 8 personnes et les prévenir

 

  1. Ecrire 8 souhaits :

-         que mes enfants soient heureux, quelle que soit leur voie (que voulez-vous, on est en pleine orientation, ça déteint…)

-         savoir parler un jour anglais fluently comme une vache pas espagnole

-         perdre 25 kg mais surtout sans rien faire et en mangeant des gâteaux (comment ça je rêve ? / tout commentaire interdit / je suis gourmande et le revendique)

-         avoir plus de 25 jours de congés par an (ou des journées de plus de 24 heures ?)

-         garder précieusement les amies qui me sont chères

-         ranger le bazar incommensurable de la maison

-         partir en Italie

-         qu’il fasse beau en Bretagne la dernière semaine d’août !

 

  1. Dire à quoi font penser les 10 mots donnés :

-         Message : la synthétique voix féminine d’AOL à ses débuts, avec le petit bonhomme jaune qui courait le temps que s’établisse la connexion : vous avez un nouveau message, remplacé quelques années plus tard par vous avez des emails, toujours la même en 2009. Et sursauter quand avant moi les enfants ont mis le son de l’ordi trop fort alors que d’ordinaire je le coupe, et que du coup la douce voix synthétique, ouch.

-         Blog : tout et n’importe quoi

-         Prix : littéraire ?

-         Croix : en avoir trop à porter pour préférer s’en passer

-         Scrap : mot très moche pour jolies choses, (ou truc à la mode pour collages du dimanche ?)

-         Création : écriture

-         Bonheur : dans le pré

-         Vie : on réalise toujours trop tard qu’elle est éphémère

-         Enfant : le sel de la vie ?

-         Passion : en toutes choses, savoir la conserver

 

  1. Dire un mot sur sa tagueuse :

 

Qui ne connaît pas Cuné ? Mon contraire en littérature mais mon double sur bien d’autres points.

 

  1. Taguer 8 autres personnes :

 

8, ça fait beaucoup non ? Et ça tourne beaucoup en ce moment, qui est passé entre les mailles de la Toile ? Respirez, vous êtes dispensés !

(Mais pour ceux qui veulent, vous pouvez jouer hein !)

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Jeu de mains - Adeline Yzac

12 Juin 2009, 05:48am

Publié par Laure

Valantin (oui, avec 2 a) est en classe de seconde et a à peine 15 ans, non qu’il ait une année d’avance, mais il est de la fin de l’année, 14 ans et 10 mois, quoi… Valantin est comme tous les garçons de son âge : curieux et angoissé face à sa sexualité naissante, et pour tout dire obsédé. Mater les filles et se masturber, voilà qui occupe la quasi-totalité de son temps, du moins de ses pensées ! Mais cet après-midi-là, dans une papeterie près de la place du Capitole à Toulouse, Valantin achète une paire de ciseaux, des ciseaux rouges, pointus, qu’il choisit longuement, méticuleusement.

Adeline Yzac réussit là un double exploit : celui de parler ouvertement et clairement de la masturbation masculine adolescente pendant 110 pages, sans jamais être vulgaire ou graveleuse, et celui de faire mine de nous mener quelque part pour nous conduire finalement tout à fait ailleurs. Car au fil des pages, la tension monte, à force de nous parler du tranchant de ses lames et du courage qu’il va lui falloir, Valantin nous stresse un peu quand même, sur l’utilisation qu’il compte faire de ses nouveaux ciseaux ! Or la chute est surprenante, vraiment bien conduite !

J’ai aimé également le regard porté par l’adolescent sur ses parents, c’est tout à fait ça !

 

A conseiller dès 14 ans.

 

J’avoue tout de même que la médiation de ce livre n’est pas évidente. J’ai un fils de 14 ans et 10 mois et quelques (comme dans le livre quoi) et je ne me vois pas le lui offrir. Parce que les garçons de 14 ans ne lisent pas, ou pas de romans (parce que ce n’est pas vrai qu’ils ne lisent pas !), et que c’est un sujet qu’une mère ne sent pas d’aborder si facilement. N’y aurait-il pas dans le coin une mamie moderne qui dirait nonchalamment : tiens, je ne l’ai pas lu, mais mon libraire me l’a vivement conseillé pour les jeunes de ton âge, ou un parrain bienveillant, je ne sais pas moi, parce que même si je le laisse traîner sur le canapé, j’ai plus de chances qu’il  soit lu par mes filles ou qu’il serve de coussin au chat que de se retrouver entre les mains de l’adolescent en question. Adolescent qui ne nous plaignons pas, après avoir lu Schopenhauer ( !), m’a demandé les Misérables, a failli le regretter quand je lui ai ramené les 1800 pages imprimées en caractère taille fourmi des deux tomes en Folio, mais qui s’est remis à lire après 2 ou 3 ans de désert sidéral (informatique, surtout), des trucs qu’il pioche je ne sais où mais en tous les cas pas au collège (parce qu’à chaque fois que je lui demande quel prof a parlé de ce livre, il me répond que non, c’est sur Internet avec les copains). Parce qu’il n’y a que lui pour lire le laboratoire des poisons sous un cocotier à la Réunion (quand sa mère lit Gala ou Voici quoi, n'est-ce pas Véro ?) et Kesey, Vol au-dessus d’un nid de coucou dans les TGV pour aller chez son père. Finalement, je suis comme la mère du livre : il est bien mon fils !

 

L’avis de Laurence, du Biblioblog  et celui de Clarabel.

 

Ed. du Rouergue, coll. DoAdo, 110 pages, janvier 2009, prix : 7 €

Ma note :

Crédit photo couverture : © Marion Bataille et Le Rouergue

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Be safe - Xavier-Laurent Petit

11 Juin 2009, 09:58am

Publié par Laure

Oskar, 16 ans, est un ado comme les autres, au sein d’une famille américaine, passionné de rock, il joue d’ailleurs de la basse et espère monter un groupe avec son frère aîné, Jeremy, 18 ans. Mais Jeremy, en quête d’un emploi, s’engage dans l’armée où il espère devenir constructeur de ponts. Le père semble peu enthousiaste face à ce départ mais ne dit mot.

Très vite, Jeremy se trouve confronté à une réalité qu’il n’avait pas pressentie : repéré comme excellent tireur, il ne construira jamais ses fameux ponts, mais se retrouvera sur le front et l’horreur de la guerre d’Irak.

Le roman est intelligemment construit : face à l’histoire légère d’Oskar qui vit sa vie d’ado et une histoire d’amour timide avec Marka (ils créeront d’ailleurs leur groupe de rock tous les deux) se trouve le contrepoint violent des emails de Jeremy à son frère. Si aux parents Jeremy envoie des lettres rassurantes, à son frère il ne cache pas la réalité de la guerre. Il termine chaque mail par la même phrase, leitmotiv des soldats : « be safe », qui signifie « reste en vie ».

Les personnages secondaires sont également intéressants, particulièrement le père, qui cache un secret vite découvert par ses fils : il a connu les horreurs de la guerre du Vietnam. Leur relation est vraiment bien vue, entre volonté de protéger et besoin d’expliquer quand même ce que fut sa réalité. La grand-mère, qui débarque de temps en temps avec ses romans d’amour à l’eau de rose, apporte une touche d’humour au roman, alors qu’elle y tiendra un rôle important plus grave. Et sans parler des amis et jeunes voisins qui ne reviendront pas forcément, de l’angoisse de leurs familles.

Roman engagé, qui allie à la fois simplicité de l’histoire occidentale d’Oskar (qu’on peut d’ailleurs trouver un peu édulcorée, idéaliste, peu crédible) et profondeur et gravité de la réalité irakienne de Jeremy. A noter que tout au long du roman, aucun lieu n’est cité, on pourrait très bien ne pas savoir où ça se passe, mais les éléments de l’histoire sont suffisamment limpides pour qu’on identifie très bien de quoi il est question.

 

Ce roman ado faisait partie de la sélection (avec 9 autres titres) du Prix des Lecteurs 13-16 ans de la Ville du Mans et du département de la Sarthe pour l’année scolaire 2008-2009. Près de 1800 collégiens ont lu  les 10 ouvrages et voté, et le résultat a été proclamé hier au Palais des Congrès et de la Culture du Mans, en présence des principaux organisateurs : la médiathèque Louis Aragon (ville du Mans), l’association des 24 heures du livre, la Bibliothèque Départementale de la Sarthe, et pardon si j’en oublie… Relayé par les bibliothécaires, les documentalistes, les enseignants, nombreux étaient présents hier. Vous aurez bien évidemment compris que le prix de cette 12ème édition des Lecteurs 13-16 ans du département est allé à Be safe, de Xavier-Laurent Petit.

La 11ème édition avait couronné l’an dernier le combat d’hiver de Jean-Claude Mourlevat. Une chose est sûre : nos collégiens ont un goût sûr et sont réceptifs à la grande qualité littéraire des ouvrages proposés !

Après l’ouverture de quelques cadeaux et quelques échanges avec les collégiens qui l’ont interrogé sur son roman, Xavier-Laurent Petit a expliqué que ce prix était désormais le 14ème qu’il recevait pour be safe. (Et ce n’est sans doute pas terminé !). D’ailleurs, les collégiens d’à côté lui ont aussi attribué leur prix il y a quelques semaines à Sablé-sur-Sarthe. Preuve en est, si besoin était, que ce roman est excellent et a su toucher ses lecteurs.

 

Chaque année, la remise du Prix s’ouvre d’abord sur un spectacle (avant le suspens final !), et les tranches de vie proposées hier par le conteur Olivier Hedin et le musicien Jean-Baptiste Feuillet étaient particulièrement vivantes, drôles, et réussies. Même si elles vont à présent s’appeler Enfin tranquille ! (Cherchez pas, quel que soit le titre, on adore !) On serait bien restés plus longtemps en leur compagnie ! Plein d’infos sur son myspace : notamment si vous êtes du côté d’Aurillac cet été, ou dans l’ouest à l’automne.

 

Voilà, on attend à présent la sélection 2009-2010, qui ne devrait pas tarder… J

 

 

Ecole des Loisirs, coll. Medium, juin 2008, 259 pages, prix : 10,50 €

Ma note :

Crédit photo couverture : © Franck Juery et éd. L’école des loisirs

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La Reine des lectrices - Alan Bennett

9 Juin 2009, 14:45pm

Publié par Laure

Roman traduit de l’anglais par Pierre Ménard

 

Quand la Reine d’Angleterre découvre (par hasard !) le goût et le plaisir de la lecture, le protocole en prend un sacré coup ! Ses tâches habituelles l’ennuient, car elles la détournent de l’essentiel : cette nouvelle soif de littérature découverte sur le tard. Sa ponctualité légendaire va dès lors se transformer en retards non moins légendaires pour cause de récits trop prenants …

C’est une farce bien sûr, mais c’est assez amusant ! Peut-on passer son temps à lire quand on est Altesse Royale ? Petit roman distrayant que je trouve néanmoins vite éventé : la substance de l’intrigue est dite en quelques lignes dans les premières pages, et les 170 qui suivent ne me semblent être qu’un délayage citant au passage quelques titres de référence et quelques idées éculées sur « le pouvoir » de la lecture. Le joyeux soufflé retombe un peu vite.

Sympathique donc, mais sans plus…

 

Denoël & d’Ailleurs, janvier 2009, 173 pages, prix : 12 €

Ma note :

Crédit photo couverture : © Rota / Camera Press / Gamma et éd. Denoël

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