Les jardins d'Hélène

La reine des chats - Elise Fontenaille

5 Avril 2010, 05:58am

Publié par Laure

reine-des-chats.jpgNina vient d’emménager à Nantes avec sa famille, une ville où elle ne connaît personne, une ville « moche, grise, sale, où il pleut tout le temps, même l’été, même pas une vraie pluie, franche, qui fait un joli bruit : une bruine humide, ici on appelle ça le crachin, je déteste ! » Et il ne neige jamais, pas comme à Nancy, d’où elle vient. Heureusement, la petite Nina a sa chatte Mina, compagnon fidèle, et le bonheur est total quand Mina donne naissance à deux adorables chatons. Hélas, quand son petit frère Alexandre fait une violente crise d’asthme, ses parents sont inflexibles : il faut se débarrasser des chats. Nina ne peut accepter cette décision et s’enfuit avec ses chats, comme le fait une petite fille, courageuse, déterminée, insouciante.

Dans le parc de la ville où elle finit par s’endormir, elle rencontre Eve, belle « princesse gothique », jeune femme artiste folle de chats et qui en a déjà sept chez elle. Et comme vous le devinez sans doute, Eve va proposer une solution à Nina, parce que quand on a déjà sept chats, on n’est plus à 3 près !

 

C’est une belle histoire pour les plus jeunes, Mosquito, 9 ans, a adoré. Peut-être parce que les enfants sont très touchés par ce lien à leur animal de compagnie, quand ils en ont déjà un à la maison eux-mêmes.

Pour ma part, j’ai trouvé le jeu graphique particulièrement réussi dans ce petit roman, car si dans la collection ZigZag on sait le principe du va-et-vient permanent entre le texte et l’image, je le trouve ici vraiment abouti, dans le jeu des noirs et blancs, texte blanc sur dessin noir et inversement, et bien sûr les illustrations de Céline Le Gouail sont parfaites, expressives, répondant au texte, le complétant, formant un bel ensemble. Bien sûr l’histoire est un peu « conte de fées merveilleux » où tout finit bien, mais n’oublions pas que ce petit roman est avant tout destiné à un jeune lectorat !

 

Les pages en exergue à la fin du livre nous présentent brièvement l’auteure et l’illustratrice, et l’on apprend ainsi que cette histoire est née d’un fait réel dans l’enfance d’Elise Fontenaille, et que bien plus tard elle a rencontré aussi cette Eve et ses sept chats. Quant à Céline Le Gouail, elle s’est bien fait avoir aussi, par l’arrivée d’une petite chatte espiègle qui s’est installée dans sa maison.

 

Rouergue, collection ZigZag, 107 pages, février 2010,  prix : 6,50 €

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Crédit photo couverture : © Céline Le Gouail, Frank Secka, et éd. du Rouergue.

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Ce matin, un lapin…

4 Avril 2010, 19:20pm

Publié par Laure

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Nous attendait à l’ouverture des volets ! Un peu plus tard Anne-Claire venait nous annoncer que le vent, l’ayant fait chuter, l’avait décapité ! Ce soir, il n’a plus de tête du tout, mais cette fois, c’est parce que nous l’avons accueilli chez nous et l’avons goûté !

(oui chez nous, ça a toujours été, et ce sera toujours des lapins, Osterhase d'Alsace. Jamais rien compris aux cloches)

Un dimanche de Pâques tranquille, Anne-Claire est partie chez une copine et vient de m’appeler pour que je ne la cherche pas tout de suite, s’il te plait mamaaan, Mosquito et moi sommes allées faire un tour à vélo, après que le grand a bien voulu quitter son ordi quelques minutes pour nous les regonfler. C’est qu’ils n’avaient pas quitté le garage depuis l’été dernier… Quelques machines, un peu de ménage, et une anecdote, un truc qu’il m’est arrivé la semaine dernière et que je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse m’arriver, pas plus à moi qu’à quiconque d’ailleurs…

Une histoire si « particulière » ? non, juste surréaliste !

Je faisais un tour dans une parfumerie, pour sentir la nouvelle Aqua Allegoria de Guerlain, la flora nymphea, sans intention d’acheter, juste comme ça. Le vigile à l’entrée me salue, comme il le fait à chaque client qui entre ou sort. La vendeuse me laisse entrer tranquillement avant de venir me demander si elle peut m’aider :

-          Moi : merci, je fais juste un tour pour le moment

-          Vendeuse : bien sûr, je vous en prie… hhh, c’est le 505 que vous portez ?

-          Moi : ….. oui 

-          Vendeuse : quelle chance vous avez ! il est épuisé absolument partout, il y en a 12 000 en attente (de commandes insatisfaites ? de nouveaux flacons en fabrication ? ), il est impossible à trouver !

-          Moi : pourtant, je l’ai acheté chez vous la semaine dernière…

-          Vendeuse : ??

-          Moi : oui, enfin sur votre site Internet, pendant les ventes privées, à moins 20 %

Et là je crois qu’elle est prête à tomber à mes pieds !

-          Vendeuse : en plus ! moins 20 % ! mais quelle chance ! Faites-le durer, il est si difficile à obtenir !

Sur ce une cliente s’en mêle : qu’est-ce qui est introuvable ?

-          Vendeuse : le Vernis de Chanel, le 505 !

-          Cliente : le rouge noir ?

-          Vendeuse : non, le « Particulière », le 505, couleur taupe, il est magnifique, regardez !

Et moi de tendre ma main complaisamment….

Oui c’est un beau vernis, bonne qualité, brillant, tient longtemps sans s’écailler, mais bon, ça reste un vernis quoi, pas de quoi tuer père et mère.

Mais c’est le it-vernis, le vernis hype de la saison, celui que les fashionistas s’arrachent, enfin, aimeraient s’arracher, les prix déjà sur ebay s’envolent, bien au-delà du prix de vente…. Une histoire totalement surréaliste… parce que le pire que c’est que j’ai cliqué vraiment par hasard sur ce vernis pour l’ajouter à mon panier « tout à moins 20% », persuadée d’avoir pour réponse « indisponible », et puis je m’en moquais totalement à vrai dire… c’était plus par curiosité et parce que je n’avais pas acheté de vernis depuis des siècles…

Je ne sais pas si c’est une injustice, que la ménagère de moins de 50 ans lambda que je suis qui ne s’intéresse pas à la mode ait pu acheter ce vernis sans problème avec une remise en plus, en tout cas la vendeuse complètement hypnotisée a été adorable : elle m’a parfumée des pieds à la tête de Flora nymphea (l’occasion pour moi de réaliser plus tard dans la journée que oui ce parfum est de qualité mais non il ne me correspond pas), dans les Aqua Allegoria pour moi rien ne remplacera ma Laurier-Réglisse… Et la vendeuse de m’expliquer qu’elle ne la connaît pas celle-ci, que ce devait être un « one-shot » (ah tiens, je croyais que c’était seulement un terme de BD !), et je teste la mandarine-basilic (non, j’aime pas sur la durée : la mandarine est trop forte), la tiaré-mimosa moins forte que ce que je croyais, j’aurais aimé tester la figue-iris mais ils ne l’avaient pas, tout comme la Angélique-Lilas que j’aime sans l’avoir ! Et de comprendre que les collections annuelles sont limitées à 5 fragrances par saison, et que toutes ne sont pas suivies… Je suis finalement ressortie sans achats et sous les salutations polies et souriantes de la gentille vendeuse… Le 505, mesdames, et vous mettez tout le monde à vos pieds ! ;-)

 

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Un écart de conduite - Michèle Halberstadt

3 Avril 2010, 10:08am

Publié par Laure

ecart-de-conduite.jpgEn 1974, Laure, 19 ans, est arrêtée pour trafic de drogues. Comme elle refuse de dénoncer les commanditaires, elle écope de six ans de prison, à la maison d’arrêt de Pau. Déjà seule dans la vie, elle n’a plus que son grand-père Dada pour prendre soin d’elle via les visites au parloir.

Un grand-père qui trouve insupportable cette condamnation pour ce qui n’est au fond qu’une erreur de jeunesse, un écart de conduite, et qui trouve la sentence bien lourde. Il organise alors son évasion et sa nouvelle vie.

Je suis restée extérieure à ce court roman, très bref, trop bref. J’ai eu le sentiment constant de lire un résumé de roman, tout va trop vite, et si tout est dit, rien n’est approfondi. Je n’ai pas eu le temps d’être touchée par les personnages. Quant à l’intrigue, sans vouloir trop en dévoiler, c’est une fable, un conte de fées amer mais où tout toujours se déroule parfaitement, simplement, rapidement, et comme prévu. Question réalisme : zéro. Parce qu’une évasion, un changement d’identité, des faux papiers, une nouvelle vie, tout ça aussi facilement et sans anicroches, ce n’est guère imaginable. Sans doute parce que le propos du livre n’est pas là, mais dans la solitude et la cassure irrémédiable de Laure. Doit-on payer toute sa vie ce qui n’était somme toute qu’une bêtise de jeunesse ? Certes l’évasion n’était pas maligne et n’a fait que conforter l’intranquillité, certes tout se passe toujours bien jusqu’à la fin, grâce à l’intervention toujours miraculeuse de gentils personnages, mais « on ne change pas brutalement de trajectoire. Elle avait pris des habitudes. Le secret, le remords, la solitude, la peur. C’était de vieux compagnons. Elle les avait apprivoisés. Elle ne saurait plus vivre sans eux. », car là est bien le sujet du livre.

Je reste partagée sur ce roman, entre la relation grand-père / petite-fille que je trouve très belle, et la brièveté du propos, trop synthétique, qui ne m’a pas permis de m’installer vraiment dans l’histoire. J’aurais réellement aimé en lire plus.

 

SP mis en don à la bibliothèque.

 

Albin Michel, Avril 2010, 138 pages, prix : 12,50 €

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Crédit photo couverture : © Mark Owen / Plainpicture / Arcangel et éd. Albin Michel

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