Une bouteille à la mer, un film de Thierry Binisti (2012)
Durée : 1h39
Avec : Agathe Bonitzler, Mahmud Shalaby
Le synopsis d'Allociné : « Tal est une jeune Française installée à Jérusalem avec sa famille. A dix-sept ans, elle a l’âge des
premières fois : premier amour, première cigarette, premier piercing. Et premier attentat, aussi.
Après l’explosion d’un kamikaze dans un café de son quartier, elle écrit une lettre à un Palestinien imaginaire
où elle exprime ses interrogations et son refus d’admettre que seule la haine peut régner entre les deux peuples. Elle glisse la lettre dans une bouteille qu’elle confie à son frère pour qu’il la
jette à la mer, près de Gaza, où il fait son service militaire. Quelques semaines plus tard, Tal reçoit une réponse d’un mystérieux "Gazaman"... »
Adapté du roman de Valérie Zenatti, une bouteille dans la mer de Gaza, roman que j'avais d'ailleurs beaucoup aimé, ce film offre une vision à la fois quasi documentaire et un peu idéaliste d'une sortie possible du conflit
israélo-palestinien, tout en apportant une touche de fraîcheur avec la jeunesse et la sincérité des deux personnages principaux. Tous les oppose, Tal a une vie somme toute très confortable (si
l'on omet les attentats qui la terrorisent!), alors que Naïm, 19 ans, a abandonné ses études et fait des livraisons pour son oncle, sans trop savoir de quoi son avenir sera fait. Le mode de vie
des deux familles est très bien retranscrit, entre fêtes familiales religieuses et entraide au sein de la famille élargie. Grâce à Tal, Naïm va se découvrir un nouvel intérêt, et un
objectif : apprendre le français, et bénéficier de la bourse qui lui permettrait de quitter Gaza pour aller vivre et étudier un an à Paris. La langue française comme trait d'union de ces
deux jeunes (qui au départ communiquent en anglais) est un élément touchant du film, notamment avec le poème de Prévert, inventaire : une
pierre /deux maisons / trois ruines /quatre fossoyeurs / un jardin / des fleurs / un raton laveur, qui est utilisé dans l'apprentissage de la langue mais qui prend une valeur particulière
pour la mère de Naïm dans les moments difficiles.
Beaucoup de choses touchantes, de très belles images, un film à voir.
Voir le billet de
Marie-Claire du blog à Bride abattue, qui explique notamment la participation de Valérie Zenatti à l'écriture du scénario et les conditions géographiques de tournage.
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