Les jardins d'Hélène

Dieu me déteste - Hollis Seamon

28 Avril 2014, 16:10pm

Publié par Laure

Traduit de l'américain par Marie de Prémonville

 

La belle colère est un nouveau venu dans l'édition : pas si novice, puisqu'il s'agit de l'association de deux professionnels, Stephen Carrière (des éditions Anne Carrière) et Dominique Bordes (des éditions Monsieur Toussaint Louverture) qui ont œuvré ensemble pour la création d'une nouvelle collection de romans français et étrangers pour adultes dont les personnages principaux sont des adolescents.

Dieu me déteste est donc le premier titre de cette collection.

(Maintenant je comprends pourquoi la douceur de la couverture et la qualité de l'ouvrage – dans tous les sens du terme - me faisait penser aux éd. Toussaint Louverture!)

 

Richard Casey a 17 ans, mais il n'est pas sûr de fêter ses 18 ans. En tous les cas il n'aura jamais 19 ans. Il est hospitalisé dans le service de soins palliatifs de l'hôpital Hilltop à New-York, cancer en phase terminale. A son étage, des gens comme lui, souvent plus âgés, mais une jeune adolescente aussi, qui comme lui aimerait bien connaître l'amour avant de mourir.

 

Si le sujet peut paraître plombant d'emblée, il n'en est rien, et c'est bien là l'une des étonnantes qualités de ce roman : il parvient à être léger et à donner foi en la vie quand la maladie et la mort inéluctable sont omniprésentes. Deux personnages adolescents sacrément pêchus, qui mettent toute leur énergie à vivre leurs derniers rêves, à se moquer des règles et du sérieux de leur environnement : on en sort avec le sourire aux lèvres et le sentiment d'un tour de force réussi.

Les personnages secondaires y sont pour beaucoup, l'oncle déjanté, le père de Sylvie dévasté par le chagrin et l'alcool qui en devient violent, la mère et la grand-mère de Richard aussi, il leur fallait bien à tous ce grain de folie pour que l'échappée belle fonctionne.

 

L'auteur mêle bêtises de gamins à gravité de la maladie avec talent, et culmine avec une fin métaphorique bien trouvée : une ultime partie de poker bluffante, c'est le cas de le dire.

 

Un livre paradoxalement léger à lire, qui éclaire sur dix jours durant la vie de deux adolescents condamnés, mais qui laisse malgré tout un petit goût de tristesse au lecteur : la littérature peut tout, mais la réalité la rattrape toujours. Une jolie parenthèse qu'il serait néanmoins dommage de manquer.

 

La belle colère, mars 2014, 276 pages, prix : 19 €

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Crédit photo couverture : © ed. La belle colère

 

 

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C
il est à lire !
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N
Un énorme coup de coeur pour moi...!
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