Les jardins d'Hélène

Chat par-ci, Chat par-là – Stéphane Servant

20 Novembre 2014, 15:56pm

Publié par Laure

Boomerang, c’est une collection de romans courts publiés tête-bêche qui se répondent. Ils sont souvent écrits à quatre mains, mais on peut aussi avoir un auteur unique comme c’est le cas ici. On peut les lire dans n’importe quel sens, commencer par l’un ou l’autre, peu importe.

 

Est-ce la faute du titre, ici, on est quand même bien tenté de respecter l’expression par-ci par-là en commençant par chat par-ci.

Dans chat par-ci, Lorette est une vieille dame immobilisée dans son appartement par une jambe plâtrée. Lorette attend Lundi, un chat errant auquel elle va mine de rien s’attacher. Elle l’a appelé Lundi car elle déteste ce jour, c’est le rendez-vous hebdomadaire de l’infirmière, et des copines insupportables du club de Scrabble. Alors comme elle déteste aussi les chats, va pour Lundi ! Lorsqu’elle découvre un petit billet dans une noix accrochée au cou de Lundi par un ruban, elle se prend au jeu et commence une mystérieuse correspondance avec un(e) inconnu(e). Serait-ce le vieux monsieur là-bas en face sur son balcon ? Une semaine de correspondance et vient la rencontre… chut je n’en dis pas plus.

(Sinon que Lorette a bien l’air désormais d’aimer tous les lundis !)

 

Retournons le livre pour découvrir chat par-là. Sofiane est un petit garçon qui s’ennuie tout seul chez lui depuis son accident de vélo et sa jambe plâtrée. Lui, il adore les lundis et les chats. C’est pour cela qu’il a appelé le sien Lunes. Et s’il envoyait un message à la jolie petite fille qui joue dans le jardin en bas et avec qui il aimerait bien sympathiser ?

 

Je vous laisse imaginer le croisement des situations et les quiproquos, mais j’ai aimé la fraicheur et la simplicité de ce petit livre qui tend une jolie main vers l’autre pour rompre une solitude.

On apprécie la similitude apparente des deux histoires, tant dans la construction du récit que dans l’intrigue, où le fil conducteur commun est le chat messager. On est surpris de l’orthographe défaillante de la vieille dame et de la maturité du jeune Sofiane, des caractéristiques inversées de l’enfance et de la vieillesse. Un message pour nous dire qu’il n’y a pas d’âge pour s’intéresser à son voisin ? C’est habile et réjouissant, et accessible dès 7/8 ans.

 

 

Rouergue, coll. Boomerang, 37 + 39 pages, septembre 2014, prix : 7 €

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Crédit photo couverture : © ill. Marta Orzel, et éd. du Rouergue

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