Moi, canard – Ramona Badescu, Fanny Dreyer (ill.)
Superbe ! Si le livre peut dérouter au premier abord, mi album mi monologue théâtral, il mérite amplement qu’on s’y arrête et fera partie des livres qui se lisent, se relisent, se redécouvrent à chaque fois, et se feuillettent aussi pour le plaisir des yeux.
Ramona Badescu a fait du Vilain petit canard d’Andersen une libre adaptation pour le théâtre, et son texte est magnifique. Découpé en sept actes, il est très poétique, et dit la souffrance de la différence, jusqu’à la révélation de soi finale. Le canard est un beau cygne qui retrouve sa place parmi les siens.
Le texte s’entrecoupe d’illustrations à l’aquarelle absolument magnifiques, sur quelques pages à chaque fois, elles complètent le récit. Les couleurs varient au fil de l’atmosphère et des émotions du personnage.
Ce choix de format, de construction, l’association surprenante dans le découpage du texte et de l’illustration font de ce livre une superbe réussite.
Très émouvant, délicat, douloureux parfois, il est autant pour les adultes que pour les enfants à partir de 6/7 ans.
Cambourakis, mars 2016, 68 pages, prix : 16 €, ISBN : 978-2-36624-194-5
Crédit photo couverture : © Fanny Dreyer et éd. Cambourakis