Les jardins d'Hélène

Cœur battant – Axl Cendres

21 Septembre 2018, 10:06am

Publié par Laure

Alex a 17 ans et il assiste à sa première réunion des suicidants : les suicidants, ce sont ceux qui ont raté leur suicide, à ne pas confondre avec les suicidaires, ceux qui ne sont pas passés à l’acte.

Il y rencontre Alice, pour qui son cœur se met à battre immédiatement. Dans cette clinique psychiatrique de la Citadelle (féérique) qui accueille des alcooliques, des anorexiques, des sexooliques et des suicidants, vont naitre de belles amitiés, notamment avec Victor, Colette et Jacopo.

Tous les cinq vont s’enfuir pour un suicide collectif, mais le voyage ne va pas se passer comme prévu !

 

Le sujet paraît sombre et pourtant, il y a une belle lumière, de la poésie, de l’humour, et un attachement évident pour ces personnages. J’ai adoré le côté un peu étrange et légèrement barré du début du roman, puis la tournure qu’il prend et la pêche qu’il donne.

 

 

Un cœur battant, c’est un cœur qui bat, mais c’est aussi une ressource intérieure de battant.

 

La mère d’Alex était bipolaire. Elle s’est pendue quand il avait 8 ans. C’est lui qui l’a trouvée. Il n’a d’abord ressenti aucune émotion, comme si son cœur était entouré d’une épaisse couche de glace. C’est à 17 ans que la douleur est apparue, il a pleuré pendant des jours et décidé de ne plus aimer personne : « à quoi ça servait d’aimer les gens, puisqu’ils allaient mourir ? » (p.32)

 

Alice et l’équipée folle qui s’en va chez Jacopo pourraient bien le faire changer d’avis…

 

« Il a peur de la mort », elle a simplifié.

« Ben, c’est normal… T’as pas peur de la mort, toi ? »

« Non » elle a répondu, « c’est de la vie que j’ai peur. La mort, je ne la connais pas. En revanche je connais la vie, je sais de quoi elle est capable. Et c’est terrifiant. »

Là-dessus, Alice nous a plantés là, et elle est sortie fumer. (p. 134.)

 

 

Sur un sujet délicat et sensible à l’adolescence, Axl Cendres réussit un très beau roman, un peu loufoque, plus profond qu’il n’y paraît, et qui fait un bien fou. Il m’a souvent fait penser à la BD Adieu, monde cruel pour le thème, avec un traitement différent mais bienfaisant.

 

 

Et ne vous privez pas d’écouter la playlist offerte en page liminaire, ça prend dix minutes à enregistrer sur Deezer ou Spotify et ça complète parfaitement le livre.

 

 

 

Sarbacane, coll. Exprim’, septembre 2018, 192 pages, prix : 15,50 €, ISBN : 978-2-37731148-4

 

 

 

Crédit photo couverture : © éd. Sarbacane

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