Les jardins d'Hélène

La dédicace – Leila Bouherrafa

7 Janvier 2019, 12:18pm

Publié par Laure

Une parisienne hypocondriaque (la nuit seulement) et dont on ne connaîtra jamais le prénom s’apprête à publier son premier roman. Son éditrice lui demande de choisir la dédicace : elle est prise de cours. Elle se donne trois jours pour trouver qui elle aime suffisamment pour lui dédier son roman, trois jours pendant lesquels elle observe ce qui se passe autour d’elle. Il en ressort un certain désespoir : la solitude des grandes villes est omniprésente, envahissante et déprimante.

 

Du roman écrit et de son contenu il ne sera jamais question, le sujet n’est pas là, mais bien dans l’observation de ce quotidien banal d’une jeune femme seule, qui a peu de liens avec sa mère et pas vraiment d’amis. Même ses voisins, elle ne les connaît pas vraiment. De cette banalité naît une réflexion (que le lecteur se fera, elle n’est pas exprimée plus que cela) sur la solitude, le temps que l’on ne prend pas à regarder vraiment les gens et ce peu de temps qu’on pourrait leur offrir pour que la vie change.

 

Un premier roman assez désenchanté, avec quelques pointes d’humour et d’ironie, parfois de sarcasme, qui interroge sur la réalité de nos vies prétendument trop remplies. Une façon originale de traiter ce thème. L’épilogue livrera le choix de la fameuse dédicace.

 

 

 

Pour lire le premier chapitre : sur le site de l'éditeur

 

 

 

Extraits (pagination numérique) :

 

P. 25/185 « Mon studio se trouve juste au-dessus du square Léon-Serpollet ce qui veut dire que la journée il grouille d’enfants et le soir de clochards. Dans les deux cas, j’ai une vue imprenable sur des êtres qui titubent et n’ont pas choisi leur vie. »

 

P. 34/185 « Le genre d’hommes à te dire « ma belle » quand tu passes et « salope » quand tu penses. »

 

P. 75/185 : « La différence fondamentale entre Alice et moi, c’est que j’ai toujours trouvé plus de plaisir à me faire pénétrer par un regard que par un sexe. Et elle, c’est l’inverse. Chaque fois que nous sortions ensemble, Alice finissait par connaître des hommes la taille de leur membre et moi le prénom de leur sœur. Je n‘ai pas le plus mauvais rôle. Loin s’en faut. Je sors toujours de la nuit ragaillardie alors qu’Alice en sort la plupart du temps déconfite, comme un fruit qu’on aurait fait tomber par terre et sur lequel on aurait marché par inadvertance ».

 

p. 87/185 : « Je n’ai jamais compris cette différence entre les mères et les putes. A mes yeux, les mères ne sont que des putes qui ont eu une césarienne. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Allary éditions, janvier 2019, 290 pages, prix : 18,90 €, ISBN : 978-2-37073-263-7

 

 

 

Crédit photo couverture : © Allary éditions

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A
Je ne suis pas trop convaincu par le bouquin, mais j'ai remarqué que tu as paginé tes extraits en signalant pagination numérique. Jusqu'ici, à cause du décalage de pagination papier/ebook, je ne la signalais plus mais, si tu le permets, je pourrais le faire en empruntant ta désignation.
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L
Reprends, reprends, pas de problème ! Je ne le fais pas à chaque fois quand c'est une lecture numérique mais ça me contrarie de ne pas indiquer la page, d'autant plus quand il y a plusieurs extraits et je trouve que la place dans le texte (debut, fin...) peut avoir du sens.<br /> La pagination de ma liseuse est evidemment indépendante du format/taille du texte mais je ne suis pas sûre non plus qu'elle soit identique d'une liseuse à l'autre. Mais ça donne une idée de l'emplacement dans le texte...