Les jardins d'Hélène

A nous regarder, ils s’habitueront – Elsa Flageul

8 Mars 2019, 16:49pm

Publié par Laure

Encensé par les animatrices du club lecture auquel j’assiste, je me suis volontiers pliée à la lecture de ce dernier roman d’Elsa Flageul.

 

J’en ressors fort déçue. Si le roman s’attarde à décrire de manière juste et réaliste une naissance prématurée et la peur de la mort qui l’accompagne, je l’ai hélas trouvé d’une bien triste banalité. Je n’ai pas trouvé de profondeur romanesque mais plutôt le simple récit autobiographique d’un vécu personnel, certes bien conduit, mais qui ne suffit pas à le faire sortir de l’ordinaire.

 

Peut-être parce que j’ai trouvé ce couple pédant et prétentieux à bien des égards, une façon peut-être de masquer leur désarroi, mais qui m’a agacée dès le départ. Je n’ai donc pas ressenti d’empathie pour les personnages, et eu l’impression de lire un témoignage déjà mille fois lu ou vu sur le sujet de la prématurité.

 

 

 

Extraits :

P. 82 : « Mais à ce moment-là, le cœur d’Alice est tout petit et sec, circonscrit par la peur, par la douleur, incapable d’aller voir ailleurs s’il y est, incapable d’envisager le reste du monde. Elle s’en fout de cette femme, de son enfant, de son tournant, de ses tourments, elle se damnerait pour que César aille bien et tant pis si au passage on en perd quelques-uns en route. Que les autres se démerdent et que César survive, et que César s’en sorte. »

 

 

P. 128 : « En vérité, je voudrais qu’on nous foute la paix.

C’est impossible de penser ça, impossible de le ressentir mais c’est pourtant le cas. Je ne supporte plus les anecdotes qui se veulent rassurantes : untel est né prématuré, il a aujourd’hui dix-huit ans et entre à Sciences Po, unetelle ne pesait qu’un kilo à la naissance et c’est aujourd’hui une grande fillette de dix ans qui fait du handball. Je m’en fous. Ce n’est pas notre histoire. Ce n’est pas César. Ce n’est pas maintenant. Ce n’est pas moi. La vie n’est qu’une histoire de cas particuliers. Rien ne fait sens. Rien n’est juste. Rien ne se ressemble. Une vie, ça ne se mesure pas. Une vie, ça ne se compare pas. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Julliard, janvier 2019, 183 pages, prix : 18,50 €, ISBN : 978-2-260-03220-5

 

 

 

Crédit photo couverture : © Ayline Olukman / éd. Julliard.

Commenter cet article
S
Je ne l'ai pas encore chroniqué mais je vais le faire cette semaine. En bref !
Répondre
S
Je partage ta déception. Je n"ai ressenti aucune empathie pour les personnages. Tout comme toi.
Répondre
L
Tu ne l'as pas chroniqué ? bon ça me rassure de ne pas être la seule à l'avoir peu apprécié.