Le matin est un tigre – Constance Joly

Alma est bouquiniste sur les quais de Seine. Mariée, elle a une fille adolescente, Billie, quatorze ans. Celle-ci est malade et s’enfonce de plus en plus, sans que les médecins ne trouvent ce qu’elle a, malgré des hospitalisations de plus en plus spécialisées. C’est en s’absentant à l’appel d’un client en Bretagne qu’Alma va trouver la force en elle de guérir sa fille. Quitte à passer pour folle, elle sait bien que c’est un chardon grandissant qui envahit les poumons de sa fille, et non une tumeur, elle a trouvé cette maladie rarissime dans un ouvrage de botanique du vieil homme qui l’accueille.
Ce premier roman de Constance Joly est magnifiquement écrit, dans un style très imagé et poétique. Trop peut-être, ce qui pourrait déstabiliser le lecteur amateur de réalisme. Ici, il faut accepter la descente au fond de soi-même, par le biais d’une histoire initiatique de libération de soi.
J’ai beaucoup aimé ce texte sans qu’il soit un coup de cœur : trop éthéré par moments, onirique. J’en admire les qualités sans adhérer totalement : j’aime trop le réalisme dans les romans intimistes….
A découvrir néanmoins, pour l’écriture, et l’acharnement de cette mère pour sauver sa fille.
p. 19 : « Un chardon. Une valise. Une fille malade. Alma est incapable de déchiffrer le rébus qu’est devenue sa vie. Alors, elle rêve de plus belle. Rêver rend les choses moins lourdes. Sans en avoir totalement conscience, elle s’est fabriqué un espace un peu moelleux entre elle et le monde. »
p. 48 : « Le matin est un tigre qui rampe doucement, en attendant de vous sauter à la gorge. »
Flammarion, janvier 2019, 153 pages, prix : 16 €, ISBN : 978-2-0814-4489-8

Crédit photo couverture : © éd. Flammarion