Le soupirant - Isabelle Minière

50 ans, bibliothécaire, avec thé et chats. Je dépose ici les marques que mes lectures ont tracées.
Grosse déception pour moi que la lecture de ce roman, essentiellement parce que j’en attendais tout à fait autre chose,
la 4ème de couv m’ayant induite en erreur.
Le narrateur reçoit des lettres d’un détenu qui dit avoir bien connu son ex femme Christine, mais au vu de ses propos, cette Christine devait bien cacher son jeu, car le narrateur ne l’a jamais connue ainsi. Le prisonnier dit aussi reconnaître Christine dans le personnage de Flora, dans un des romans du narrateur, ce qui pour lui est totalement faux. Si à partir de là on s’attend à une quête de la personnalité de l’épouse, par un échange de correspondances entre autres, que nenni. Le narrateur profite de l’occasion pour se replonger dans sa jeunesse, il avait 14 ans pendant la guerre de 40, son premier amour Louise, qu’il ne cessera jamais d’ailleurs de retrouver tout au long de sa vie. L’essentiel du propos est sur la dichotomie entre le milieu populaire et communiste du narrateur et la bourgeoisie de sa femme, un assemblage dans lequel chacun ne se sentira jamais vraiment à sa place.
On sait Michel Ragon auteur de nombreux romans et essais, et spécialiste notamment de la littérature prolétarienne. Il semble avoir repris ce thème cher à son cœur dans ce roman biographique. Le récit est court (133 pages) et la mise en page très aérée, c’est la raison pour laquelle je suis allée au bout, mais je n’y ai personnellement rien trouvé d’attirant : les personnages du détenu et de l’ex épouse ne sont que des prétextes inexploités pour écrire des mémoires, qui n’ont pas grand-chose à voir avec eux et qui ne me « parlent » pas.
La couverture, fort jolie, est un atout de plus pour vous induire en erreur. Dommage.
Albin Michel, janv. 2007, 133 pages, prix : 12,50 €
Ma note : 2,5/5
Crédit photo couverture : éd. Albin Michel et Amazon.fr
Histoire de vous donner à lire quand je ne lis pas…
Si j’étais….
Un livre : Belle du Seigneur d'Albert Cohen, ou Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part, le recueil de nouvelles d'Anna Gavalda, pour la "vraie vie".
Une couleur : Le blanc, ou le rouge cerise
Un animal : le chat (de gouttière)
Un métier : le mien, sinon je suis assez captivée par les métiers de la psy -chologie - chiatrie mais pas - chanalyse
Un vêtement : une jupe longue
Une fleur : la tulipe, ou l'iris, et les roses très pâles
Un point faible : la sensibilité
Un point fort : la sensibilité aussi ! et par là-même l'empathie
Un siècle : le XXI ème
Une voiture : un gros monospace familial tout confort (un rêve réalisé!)
Un alcool : un champagne brut
Un objet : un livre, ou un beau stylo-plume
Une paire de chaussures : des ballerines plates
Un pays : l'Italie
Une pierre précieuse : le diamant, ou le rubis
Un bijou : celui que je n'ai pas encore
Un grigri : je n'en ai pas
Un acteur : Bruno Wolkowitch
Une actrice : Charlotte Rampling, ou Linda Fiorentino
Une chanson : Porque te vas
Un film : Un homme et une femme, chabadabada...
Un dessin animé : Bambi, parce que c'est sans doute celui que j'ai le plus regardé avec mes enfants
Un prénom masculin : Paul
Un prénom féminin : Constance
Un bonbon : un rouleau de réglisse qu'on déroule en séparant les fils, ou un ourson en guimauve enrobé de chocolat
Un aliment : un souvenir alsacien, la tarte flambée gratinée
Un chocolat : un très bon chocolat noir fourré à la ganache nature
Un tatouage : je n'aime pas trop
Une arme : le charme
Un oiseau : le petit moineau qui picore dans les jardins publics
Je viens d'accepter de migrer en V2, alors désolée si c'est un peu le Bronx, je vois que mes modules sont inversés, que ma tulipe a disparu, que ma bannière a perdu sa droite, et je suis pas sûre d'avoir le courage de me coller à tout ça. Soyez indulgents, les gens ! Merci ;-))
Edit de 18:11 : j'ai remis de l'ordre dans mes colonnes et retrouver ma tulipe. Pour la bannière, on verra un autre jour, suis pas sûre de trouve la solution !
Traduit de l’américain par Claude Seban.
Il y a d’abord l’étonnement du sous-titre : une histoire d’amour accolé au mot viol, voilà qui déjà dérange. C’est pour moi une première découverte de cet auteur pourtant bien célèbre (Blonde, Les chutes, etc.) et j’ai eu un peu de mal avec le style au départ. Je ne suis pas certaine de partager l’enthousiasme général sur le web pour ce roman. Il est surprenant certes, noir, et toute sa force est dans le non-dit, mais voilà, je reste mitigée…
Tina Maguire rentre à pied d’une soirée avec sa fille de 12 ans, Bethie. C’est le soir du 4 juillet 1996, jour de la fête nationale, à Niagara Falls, dans l’état de New York. Tina est violée par 5 individus, sous les yeux de sa fille, et laissée pour morte dans un hangar à bateaux. Longtemps après, un narrateur anonyme revient sur l’histoire en s’adressant à la jeune fille, Bethie. Par le biais d’un avocat influent, Kirkpatrick, les violeurs sont relâchés sous caution, c’est la parole de Tina contre la leur, et celle de Tina ne pèse pas bien lourd.
Tina perd toute confiance dans la justice de son pays et se replie sur elle-même. Mais un amoureux silencieux veille au grain : le flic Dromoor, premier arrivé sur les lieux. Il rendra justice à sa façon.
Un roman qui doit sa force à sa construction elliptique, violent et surprenant, une histoire d’amour secrète et entièrement dévouée sans attente en retour, frappant…
L’avis d’Anne : ici
Ed. Philippe Rey, mars 2006, 176 pages, prix : 15 €
Ma note : 3/5 Crédit Photo couverture : éd. Philippe Rey et Amazon.fr
Anne trouvait que je ne vous avais pas mis de photos des minous depuis longtemps : c'est vrai. Voilà qui est réparé !
Vachette, qui porte bien son nom : légère tendance à l'embonpoint, dirons-nous... Avant hier, elle est tombée du toit (oui, elle était sortie se promener dans la gouttière depuis la fenêtre de la chambre de fiston au premier, mais comme elle n'est pas sportive, boum...) et alors que nous sortions voir si elle allait bien, son premier réflexe pour se remettre de ses émotions a été de courir vers sa gamelle !
Caramel, la mère. Chasseuse, vit beaucoup à l'extérieur. Nous témoigne son attachement par les cadeaux fréquents sur le paillasson le matin : taupes, souris et autres mulots, jeunes lapins de garenne...
Tigrou, enfin, notre rescapée. Probable passage dans un piège. Fracture de la patte chèrement réparée à Angers, et amputation de la queue. Devenue très câline depuis !
Ah que ce livre m’a énervée ! Pourquoi le lecteur ne peut-il pas changer le cours d’une histoire ? Pourquoi ne peut-il pas tordre le cou à un personnage, lui dire ses quatre vérités en face et rétablir l’ordre dans ce bas monde fictionnel, hein, pourquoi ?!
Quinze jours en juillet… Quinze jours de vacances à La Bastide, une maison de famille. Blanche, l’ex femme de Marc est à présent mariée avec Clément, le meilleur ami de Marc, qui a longtemps fréquenté Irène, l’ex femme de Clément. Marc et Blanche ont eu une fille, Mélanie, jeune étudiante qui vient elle aussi passer quinze jours de repos dans la demeure, elle qui est la maîtresse d’un prof marié et père de famille. Et il y a Claire, la nouvelle amoureuse de Marc. Bref, tout ce petit monde va cohabiter, et l’auteur va donner la parole, chaque jour, à l’une des trois femmes protagonistes : Claire, la nouvelle, Blanche, l’ex, et Mélanie, la fille. Sauf que cette histoire est extrêmement malsaine et agaçante. Blanche continue de diriger la vie de Marc, et de chacun d’ailleurs, en manipulant et exigeant ce qui lui plaît. Marc ne peut rien faire qu’elle n’ait consenti, pire, organisé. Maîtresse femme, elle est égoïste et manipulatrice, et les hommes autour d’elle lui sont aliénés. Et gare à celle qui tenterait de faire changer ce petit monde clos… Le lecteur attend impatiemment cette fin salvatrice mais hélas, elle parait encore trop douce au vu de ce groupe et de cette Blanche à qui vraiment, vraiment, j’ai envie de tordre le cou !
L’avis de Clarabel sur ce roman : là
L'avis de Cathe et le mien sur un précédent recueil de nouvelles de l'auteur : chez les Thomas on est très famille, sur Zazieweb.
JC Lattès, janv. 2007, 251 pages, prix : 16 €
Ma note : 3/5
Crédit photo couverture : éd. JC Lattès et Amazon.fr
Voici une curieuse histoire à 3 voix. Un homme rencontre une femme dans une soirée. Elle est danseuse et porte une robe rouge. Il l’invite à danser. Elle l’invite à passer une nuit quelques jours plus tard, pas mémorable la nuit. 20 ans passent. L’homme est marié. Mais il n’a pas oublié la danseuse en rouge. Il la revoit. Et une étrange histoire commence. Lui, l’ex champion de tennis, est appelé Thibaut, ou le champion, dans le texte. Sa femme, la groupie. Sa maîtresse, la danseuse. Chaque jeudi, et chaque jeudi seulement, le champion voit la danseuse. Chambre close, plaisirs de la chair. Chaque chapitre donne la parole à l’un des 3 personnages, qui ajoute au chapitre précédent, comme s’il commentait ou corrigeait ce qui avait été dit juste avant. L’histoire paraît malsaine. Entre ce qu’accepte l’épouse, ce qu’exige la maîtresse, et le laisser-faire de l’homme. Au fond, ne serait-il pas le jouet de ces dames ? La balle de tennis qu’elles se renvoient de set en set ? Peut-on aussi décider par avance des limites ou des cadres que l’on veut poser à son amour ? Celui-ci ne finit-il pas un jour par déborder, ou faire souffrir ? Curieux roman, vraiment, pas désagréable, surprenant, avec une fin qui ne me satisfait guère, mais qui est dans la logique de ce qui précède. Toute puissance des femmes….
Actes Sud, août 2005, 169 pages, prix : 18 €
Ma note : 3,5/5
Crédit photo couverture : éd. Actes Sud et Amazon.fr