Janvier est passé sans que je le voie (oui avec un e c'est un subjonctif)
Il y a un blog que j'aime beaucoup, c'est celui de Doc maman (qui parle ici du rhume de Piloui mais vous avez le droit de vous faire l'intégrale d'un coup vous ne le regretterez pas), parce que même si je suis du côté des patients, on est je crois sur la même longueur d'ondes, et l'image que ses articles me renvoient de la médecine générale est celle que me renvoie ma généraliste que je vois peu mais que j'apprécie. Cela fait bien longtemps que je ne consulte plus pour un rhume, la fameuse rhino-pharyngite pour faire plus sérieux (lisez son blog et ses liens vers ses confrères blogueurs), mais parfois, à force de se dire que ce n'est rien ça va passer, on se pourrit le mois de janvier.
ça a donc commencé par un rhume tout bête, le nez qui coule, la gorge qui gratouille et la toux qui s'invite. On se mouche et on se dit qu'on en a vu d'autres. Arrive la fièvre, qui est assez perfide pour monter à 39 la nuit mais se laisser dompter le jour (les shoots au Doliprane ^^). Pas de bol il neige (en moyenne 4 jours par an, fallait que ce soit ceux-là) les routes sont pourries les enfants sont coincés à droite à gauche et pendant 4 jours vous faites des allers-retours à la ville pour les attendre à des trains qui n'arrivent pas, les reconduire à d'autres qui parfois partent, jamais dans le même sens, jamais les trois en même temps, sinon ce serait trop choupi. 4 jours de fièvre à 39 sur la neige à précéder la saleuse (sinon là aussi ce serait trop choupi) à rappeler à vos mômes que bon vous les aimez mais qu'ils pourraient faire comme les autres, rester au lit quand le Conseil Général ne sort pas ses cars et repousser le week-end chez leur père quand même la SNCF déraille. Mais vous êtes une gentille maman dévouée, et cette saleté de fièvre, elle s'incruste le dimanche et le lundi, quand vous ne bossez pas, tant qu'à faire. Histoire de se dire qu'entre deux trajets à cette foutue gare, rester au lit vous guérira (le taupin ne peut pas louper un cours sinon il rate son année et donc son avenir et donc sa vie, vous fait-il comprendre, la miss en 1ère vous dit que ben ouais mais les 35 autres ils sont en cours eux parce qu'ils habitent pas au fin fond de nulle part eux, la Mosquito en 6ème vous rappelle que c'est trop cool les jours de neige on s'amuse au collège y a personne, alors sors de ton lit quoi.) Le mardi, vous reprenez le boulot, un peu chancelante, et sans le courage de faire de toute façon une cinquième fois les 30 km (x 2 avec le retour) qui vous séparent de la ville (là où il y a la fichue gare) et du médecin que vous avez suivie quand elle est partie, parce que les autres du coin, là, ils sont tout sauf médecins, on va pas débattre, c'est pas l'objet du jour.
On est donc à J + 5 et vous revisitez quand même le pharmacien histoire de refaire le stock de Doliprane, lequel vous dit que quand même là « faudrait consulter vous avez peut-être besoin d'antibiotiques pour pas que ça se surinfecte ». Vous lui dites oui oui vous y penserez et vous repartez bosser. A J + 8, vous en avez ras le bol des quintes de toux qui vous empêchent de dormir et vous pourrissent la vie le jour aussi. Les collègues des autres services commencent à vous faire comprendre sournoisement que les médecins, c'est pas fait pour les chiens. Alors vous prenez rendez-vous chez le médecin choupi de la ville à 30 km. Qui vous dit que vous avez eu la grippe. Vous tempérez en disant que quand même la grippe, vous auriez réellement été clouée au lit et que vous n'auriez pas pu agoniser au volant à essayer de mettre des enfants dans des trains ou de les en sortir. Comme elle a à peu près les mêmes mômes que vous mêmes âges mêmes études, elle vous sourit en vous disant que oui ils abusent nos loulous hein, et elle vous concède une grippette si ça peut vous faire plaisir.
Elle me dit que je suis toute pâle et que j'ai des cernes, zut, je pensais faire illusion. J'avoue qu'à cette étape-là, je prendrais bien deux jours d'arrêt, mais je crois que ma généraliste, les jours d'arrêt maladie, si on n'est pas dans le coma à l'hosto, elle connaît pas. Et en plus j'ose pas demander. J'ai donc droit aux pschitt pschitt pour le nez de Docmaman et les quelques trucs non remboursés qui vont avec, et cerise sur le cupcake, 4 jours de cortisone. (Sur ce coup-là je lui en veux car je n'ai vu aucune différence avant / après)
A J + 11 je commence à émerger de mon brouillard, je sors tousser dans le couloir toutes les demi heures, ma voix déraille un peu moins quand je tente de faire visiter la bibli à un nouveau lecteur et tant mieux parce qu'à J + 12, j'ai 2 stagiaires qui débarquent pour la semaine et je m'occupe bien des stagiaires sinon c'est pas la peine de les recevoir. A J + 13, on a un beau dégât des eaux dans la réserve (les sols en ont marre de la pluie et recrachent tout dans la cave), à J + 18, la mairie s'en fout toujours, les pompiers ont des vies à sauver plutôt que des caves à pomper (en réalité ils pompent les caves des mamies du coin mais pas celles du service public) ce sont donc mes bénévoles qui ont mis les bottes, ont descendu l'escalier en colimaçon, barboté dans les 5 cm et avec eux j'ai brassé des tas de livres trempés qui ont déjà commencé à moisir. (oui les cartons de livres de la future braderie étaient au sol, c'est ballot, et les étagères les plus basses de la vraie réserve ont pris l'eau)
Je suppose que mardi je pourrai apporter le masque et le tuba.
Bref tout cela pour dire qu'en janvier (comment cela, je ne vous ai pas perdu?) j'ai peu lu, trop fatiguée pour en plus venir en faire des commentaires ici. Et je suis toujours un peu flapie.
En février, je dors et je lis, promis.
Le bilan de janvier :
Je n'en ai donc pas parlé mais :
- Cinquante nuances plus sombres est d'une niaiserie désolante (j'avais été indulgente avec le premier, là faut pas pousser)
- Plan B pour l'été est très bien, vivant, dynamique et baume au cœur
- Le tome 3 des souvenirs de Mamette est toujours aussi bon
- Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur est très bien malgré une petite longueur ou lenteur sur le 1er tiers
- L'amour sans le faire est très bien aussi, sensible, délicat, juste, très beau livre sur les solitudes mais je trouve la fin un peu rapide.