Les jardins d'Hélène

Stoner - John Williams

2 Avril 2012, 20:08pm

Publié par Laure

 

traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anna Gavalda

 

stoner.jpgWilliam Stoner est originaire d'une famille pauvre du Missouri. Agriculteurs, ses parents font tout pour lui payer néanmoins des études d'agronomie à l'université. Ainsi débute le roman. Mais très vite Stoner va se découvrir une passion pour les études... de littérature anglaise et tomber amoureux d'une jeune femme qui n'est pas de son rang.

Roman de facture classique, puis « roman universitaire » (on pense à Lodge notamment), ce texte date de 1965 et n'avait jamais été traduit en français avant qu’Anna Gavalda ne s'y attelle. Quel que soit votre goût ou non pour Gavalda la romancière, oubliez tout, la traductrice révélée ici a réalisé un magnifique travail.

Une fois marié, William Stoner va découvrir la personnalité cachée de sa jeune épouse, qui se refuse à lui et fuit tout dialogue. Stoner est malheureux, mais résigné et bien élevé, il se tourne davantage vers son travail, ses livres, ses étudiants.

p. 102 : « Au bout d'un mois, il comprit que son mariage était un échec et au bout d'un an, il cessa d'espérer. »

p. 136 : « Il ressentait une vague pitié, une amitié échaudée et une sorte de respect « domestique ». Mais une insondable tristesse aussi, car il savait que plus jamais, en la regardant ainsi, il ne revivrait cette agonie de désir qui l'avait subjugué un jour... Sa présence, et il le réalisait à l'instant même, ne le troublait plus, ne le troublerait plus. »

Le centre du roman prend une tournure plus « universitaire », dévoilant les manipulations et autres bassesses venant autant des enseignants que des étudiants ! Derrière son air effacé et toujours discret, Stoner n'en est pas moins très fin, et les joutes oratoires offertes au lecteur sont proprement jubilatoires !

Ce n'en est pas fini des rebondissements, sa femme Edith finit par lui donner un enfant, une petite fille qui révélera davantage encore les caractères profonds et opposés de ses parents.

Les personnages de John Williams ont une réelle densité, complexes, intéressants, aimables ou détestables, ils ne laissent pas indifférent le lecteur.

Je n'en dis pas plus sur la dernière partie du roman, mais j'ai passé un très bon moment en ces pages. Roman très bien écrit, tout en subtilité et richesse. Stoner, avec l'air de toujours s'effacer, s'est construit une vie intérieure sans jamais déroger à sa droiture et à son amour de la littérature. Une passion que l'auteur réussit à nous faire partager.

 

 

Le Dilettante, septembre 2011, 380 pages, prix : 25 €

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Crédit photo couverture : © éd. Le Dilettante

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N
<br /> J'ai été pour ma part fortement déçu par ce roman: quel ennui. Vraiment une grosse déception, autant par rapport à l'histoire qu'au manque de réflexion sur les livres et la lecture. Bof!<br />
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F
<br /> Diantre, il donne envie celui-là ! (pour l'été, où je passe en mode "adulte")<br />
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T
<br /> 5 étoiles, je confirme.<br />
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I
<br /> Je dois avouer que, confit dans mes préjugés, c'est bien parce que Gavalda a traduit le roman que je ny 'ai pas prêté attention à sa sortie (je sais, c'est moche, et je n'en suis pas fier).<br /> Mais depuis, tous les billets dithyrambiques m'ont fait réfléchir. Et tu confirmes... que je ne suis qu'un vieux con <br />
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L
<br /> <br /> tu peux toujours le lire en VO en essayant d'oublier qu'elle en a fait la pub <br /> <br /> <br /> <br />