Les jardins d'Hélène

Miss Charity - Marie-Aude Murail

8 Juin 2009, 15:19pm

Publié par Laure

Londres, 1875. Charity Tiddler a 5 ans, et c’est une petite fille qui se sent bien seule. Elle se réfugie dans son petit monde animalier, où elle apprivoise souris, lapins, canards, et autres corbeaux. Ce n’est pas du goût de ses parents, surtout de sa mère qui n’a guère de paroles aimables pour elle, mais Charity s’épanouit ainsi, tout en dessinant ses animaux.

Hommage évident à Beatrix Potter et à son lapin Peter, hommage au roman victorien, à Dickens, Austen, Brontë, Shakespeare … ce bon et gros roman de Marie-Aude Murail est un chef-d’œuvre : délicatement illustré par les aquarelles de Philippe Dumas, il bouleverse les publications de l’Ecole de Loisirs puisqu’il n’exige pas moins qu’un grand format exceptionnel ! Plus de 560 pages où tout est de qualité : l’objet, le papier, l’illustration, le récit… On suit avec plaisir la petite Charity jusqu’à l’âge adulte, côtoyant Oscar Wilde et Bernard Shaw, la société victorienne de la fin du XIXème siècle où toute jeune fille non mariée est suspecte. Indépendance de la femme, liberté de création, monde de l’édition, et déjà… fortune des produits dérivés, voilà quelques uns des thèmes abordés dans ce livre. Histoires d’amour aussi, bien sûr, en plus des nombreuses références aux personnages cités plus hauts.

Ce qui m’a toujours soufflée dans ce genre de romans, c’est le talent à plonger et à rendre vraisemblable une époque, alors que la période d’écriture est pourtant tout ce qu’il y a de plus contemporain, ce livre ayant été publié en 2008.

Bourré de références, il n’en reste pas moins aisé à lire, et très plaisant.

A conseiller dès 12 ans et sans limite d’âge, même s’il entre dans la catégorie 12-16 ans sur le catalogue de l’école des Loisirs.

 

Déjà lu par une bonne partie enthousiaste de la blogosphère (suis un peu fainéante pour chercher tous les liens)

 

La critique de Catherine Gentile sur Ricochet

 

L’école des Loisirs, septembre 2008, 562 pages, prix : 24,80 €

Ma note :

Crédit photo couverture : © Philippe Dumas et éd. Ecole des Loisirs

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Treize alligators – Gaetaño Bolán

3 Juin 2009, 13:20pm

Publié par Laure

Surprenant roman que ces  treize alligators ! A force de tremper dans les combines, Manuel a besoin d’un dentiste pour faire refaire sa dentition perdue sur un ring, mais faute d’argent, il va devenir son assistant et replonger en parallèle dans les trafics faciles. Mais tout finit toujours par mal tourner, et Manuel est obligé de prendre la fuite avec sa mère et son petit frère, et Lucia, sa copine qui n’a pas froid aux yeux. Mais pour gagner sa vie dans cette nouvelle ville du Chili, il ne trouve pas mieux que de travailler pour un escroc, Esteban, qui règne en maître sur la règle des 3C : « caïmans, cocaïne, cœurs ». Trafics d’organes, de drogue, et d’espèces rares et protégées, Manuel s’est encore mis dans de beaux draps !

Comment dire… ce roman est une petite pépite explosive : plus on rit et plus on sombre dans l’horreur humaine la plus atroce. C’est loufoque, cocasse, déjanté, et terrible à la fois. Gaetaño Bolán a l’art de dénoncer avec humour et sous des airs de farce les grands trafics de ce monde et les pratiques des « parrains » envers leurs petites mains mafieuses.

Très différent de son premier roman, la boucherie des amants, (qui était déjà très bon), j’applaudis à nouveau pour ce deuxième opus, même si le sourire est souvent chassé par un frisson dans le dos, on garde à l’idée le talent burlesque de la fiction, qui dénonce toute l’horreur du monde. Drôlement romanesque, sacrément tragique, mordant comme les alligators nés sous la plume d’un grand auteur !

 

A noter : Gaetaño Bolán est né et vit au Chili, mais écrit en français (du moins je le présume, pas de mention de traduction), chapeau bas !

 

Le site de l’éditeur : éditions La Dragonne

 

La Dragonne, fév. 2009, 104 pages, prix : 16 euros

Ma note :

Crédit photo couverture : © Stéphane Mourgue et éd. La Dragonne.

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Quelque chose à te dire, un film de Cécile Telerman (2009)

1 Juin 2009, 14:04pm

Publié par Laure

Avec Charlotte Rampling, Mathilde Seigner, Pascal Elbé, Olivier Marchal, Patrick Chesnais, Sophie Cattani, ...

Le synopsis d'Allociné :

La famille Celliers est une famille ordinaire : tous les membres qui la composent sont complètement timbrés.
Mady, mère au foyer, la soixantaine éclatante, passe la majeure partie de son temps à dire des horreurs de ses deux filles et de son mari, Henry, ancien grand patron, être étrange qui régresse bizarrement depuis son départ à la retraite. Antoine, le frère aîné, chef d'entreprise incapable de gérer une société, enchaîne faillite sur faillite tandis qu'Alice, sa soeur, peint compulsivement, entre deux avortements, des madones dépressives et toxicomanes. Quant à Annabelle, infirmière dans une unité de soins intensifs, elle tente désespérément de sauver ses proches en leur prédisant l'avenir dans les cartes.
Tout irait dans le meilleur des mondes chez les Celliers si Alice ne croisait pas "par hasard", un soir de déprime, Jacques, flic solitaire et désabusé, grain de sable qui viendra gripper les rouages parfaitement huilés de leurs névroses familiales. Tout éclatera... pour le meilleur ou pour le pire.

Mon avis :
toutes les familles ont leurs névroses, leurs secrets, et des relations compliquées. Cécile Telerman traduit tout ceci à merveille dans ce film, qui n'est certes pas un "grand" film inoubliable, mais où tous les acteurs jouent leur rôle à la perfection, dans l'image déjà qu'on pouvait avoir d'eux par d'autres films, autrement dit le bon rôle pour le bon acteur. 
Je ne sais pas non plus si c'est un "bon" film mais en en tout cas c'est un film comme je les aime, j'ai même vraiment adoré, du début à la fin. Certes on s'attend un peu à ce qui va venir, mais il y a de bonnes trouvailles et quelques piques d'humour. Peut-être aussi qu'en tant que fan de Charlotte Rampling, Mathilde Seigner et Olivier Marchal, c'était gagné d'avance. Mais même Chesnais et Elbé ont su me séduire dans leur rôle. Du tout bon donc, du genre qui n'en a jamais fini de décortiquer la nature humaine. C'est donc un monde sans fin mais il est ici bien vu, et bien interprété.

Ma note :

désolée pour le caractère "gras", je n'arrive pas à l'enlever, c'est capricieux parfois, l'informatique...

Charlotte Rampling et Mathilde Seigner
© StudioCanal Galerie complète sur AlloCiné

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