Les jardins d'Hélène

Une année étrangère - Brigitte Giraud

16 Novembre 2009, 07:18am

Publié par Laure

Laura, dix-sept ans, part en Allemagne comme jeune fille au pair dans une famille où elle se sent très vite étrangère : étrangère à elle-même, étrangère dans ce pays, étrangère dans cette famille. L’atmosphère du roman est oppressante, les parents de cette famille semblent avoir de étranges habitudes, les enfants livrés à eux-mêmes, et Laura au milieu ne sait pas bien ce qu’on attend d’elle, personne ne lui donne de consignes.

Elle participe d’elle-même à cette vie sans bien comprendre, s’interroge sur sa propre famille, sur son lien à son grand frère à qui elle écrit régulièrement, à son frère trop vite disparu, à sa mère, au couple que forment ses parents….
Qu’elle semble triste et monotone cette vie, grise dans cette Allemagne d’avant la chute du Mur, de ces années 80 où l’on écoutait encore de la musique sur des cassettes audio… Climat pesant, sentiment malsain qui semble poindre, où va nous mener ce récit ? Vers la vie, vers l’envol, vers la maturité, vers le passage de l’âge adulte… Au cours de cette année étrangère, complètement perdue, Laura va surtout se découvrir elle-même.

p. 39 "J'ai la sensation d'errer sans but dans un monde que je ne comprends pas, dont ne m'a pas encore donné la clé, mais dont je pressens qu'il va bientôt m'engloutir. Ce n'est pas de la peur que j'éprouve mais une légère appréhension doublée d'une impresion de mystère. Je me demande qui sont ces gens qui vivent au ralenti, sans exigences et sans règles apparentes, et qui m'obligent à tout modifier en moi, mon rythme, mon énergie, mon jugement. J'expérimente, en vivant le contraire de ce que j'ai appris à vivre, une autre forme d'existence, molle, distordue et libre en apparence. Je découvre un nouveau mode de relation entre les êtres, où n'affleurent pas l'angoisse, le souci d'efficacité ni la volonté de contrôler les actes de chacun. Ici, personne ne plannifie, personne ne se préoccupe du temps qui passe, personne n'organise quoi que ce soit quand le week-end arrive. Personne n'a peur du lendemain. C'est ce que je crois."

Un roman au déroulement finalement simple mais qui attire par son entrée énigmatique, vous rend complice de l’inquiétude de ses personnages, et donc curieux du dénouement.

 

Encore faut-il pour cela ne surtout pas lire la quatrième de couverture qui dit absolument tout du roman, à tel point qu’on se demande alors « à quoi bon l’acheter » ?!


L’album du livre 

 

Lu aussi par Clarabel, Antigone, Laurent , Canel, ….

 

Stock, août 2009, 207 pages, prix : 17 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Hubert MICHEL et éd. Stock

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V
<br /> J'ai  beaucoup aimé ce roman plein de tristesse.<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Un roman à l'atmosphère étrange que j'avais bien aimé aussi.<br /> <br /> <br /> Rapport au blog-it: quel dilemme! Mais si tu croises Arnaud Catrine, tu lui fais un coucou de l'autre côté de la terre ;-) Je ne connais que ses romans jeunesse (que j'aime bcp) et suis fan de<br /> son Frère Anmal!<br /> <br /> <br /> <br />
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