Les jardins d'Hélène

Point de côté - Anne Percin

9 Mars 2010, 17:50pm

Publié par Laure

point de coteFormidable Anne Percin, elle sera vraiment ma découverte de l’année 2010 ! Son bonheur fantôme m’avait ravie, l’âge d’ange m’avait tourneboulée tout autant, et j’ai eu envie de retrouver Pierre, le héros de Bonheur fantôme, dix ans plus tôt, quand il avait 17 ans, en classe de Terminale à Strasbourg.
Point de côté a été publié en 2006 dans la collection jeunesse de Thierry Magnier, mais si l’on se réfère au temps de la narration, on est juillet 1999, Pierre a 17 ans, et va nous donner à lire ses trois cahiers, journaux intimes d’une année scolaire. Pierre est déprimé, mal dans sa peau, ne se remet pas de l’accident qui a vu mourir son jumeau Eric, 7 ans plus tôt. Alors c’est simple, lui aussi il va partir, en hommage, le 1er août 2002. Suicide programmé. D’ici là…écrire. « Pour mon père, nous sommes une famille bien tranquille. Mon frère est mort, ma tante est morte, ma mère se finit au Temesta et moi je me rate au Lexomil mais, à part ça, tout baigne. » (p. 62)

Ce premier cahier de Pierre est troublant, tant il aurait pu être écrit par Blondel, d’autant plus flagrant quand on sort juste de la lecture de Blog : similitude des thèmes, de l’écriture (celle de Blondel est à peine plus orale peut-être), c’est à croire que Percin et lui ont été frère et sœur de plume dans une autre vie. Ou dans celle-ci.

Point de côté est un roman violent, dur, touchant, émouvant, sensible, effrayant, troublant, mais c’est aussi une très belle histoire d’amour, une renaissance. Si vous avez lu Bonheur fantôme, je vous en supplie, lisez aussi celui-ci. Ou faites l’inverse, commencez par celui-ci. Non ce n’est pas une histoire où les petits oiseaux font cui-cui et le soleil brille, c’est une histoire où il pleut souvent et qui fera peur aux bien-pensants, pensez-donc : la mort d’un enfant, la dépression, la maladie, le suicide chez les adolescents, l’homosexualité, … mais je vous rassure, c’est une histoire positive au final et qui saura toucher les adolescents, et ceux qui  ne le sont plus.

Et puis toutes ces scènes dans les rues de Strasbourg, le Strasbourg de mon adolescence, celui habité pendant vingt ans, toutes ces rues ces places ces quartiers et cette cathédrale que je visualise encore, forcément qu’il était aussi fait pour moi ce roman !

 

En page liminaire on nous dit aussi que Point de côté est le premier roman publié d’Anne Percin, un texte démarré à 18 ans et réécrit 3 fois en 15 ans… ben moi je dis que ça valait vraiment le coup de persévérer (et cette même page nous dit aussi qu’elle en a plein d’autres, écrits ou à écrire )

 

Thierry Magnier, octobre 2006, 159 pages, prix : 8 €

Etoiles : stars-4-5__V7092073_.gif

Crédit photo couverture : © Claude Cachin et éd. Thierry Magnier

Voir les commentaires

E comme émotion - Estelle Lépine

9 Mars 2010, 17:13pm

Publié par Laure

Illustrations de Maud Cressely

 

E comme emotionHippo(lyte Chulot) est très émotif mais il ne sait pas très bien ce que ça veut dire. Par exemple, il a si peur de la visite médicale qu’il en a mal au ventre. Mais non, il est juste émotif, c’est pas si grave, à moins que… « Ça veut dire que je suis facilement ému, impressionnable, sensible. Ça veut dire que je suis malade ? ça veut dire que je peux avoir une crise cardiaque comme papy ? » (p.18). Du coup il écoute sérieusement les battements de son cœur et commence la rédaction d’un cahier des émotions. Pour son étude, il devient un « chasseur d’émotions » et ça se traduit de façon surprenante et amusante : « D comme dictée. Madame Reda annonce une dictée surprise = mon cœur cogne contre mes côtes + envie immédiate d’aller aux toilettes. » (p.57), « C comme chuchotement : Gaïa chuchote sur mon passage = mon cœur tombe dans mes baskets. Les émotions sont impitoyables, elles transforment tout sur leur passage.  Un cœur en gong. Un bras en gourdin. […] Les émotions sont des sorcières. Tellement malignes que personne ne s’aperçoit que ce sont elles qui jettent des sorts ». (p.64-65)

Alors ces émotions qui se bousculent, Hippo va apprendre à les apprivoiser. Surtout qu’il réalise qu’il n’est pas le seul à en avoir. Et puis quand à la fin il croit que sa maman est malade, non c’est juste une belle émotion de plus !

Les illustrations nombreuses, en noir et blanc, parcourent le texte, c’est le principe de la collection ZigZag où les deux se renvoient l’un à l’autre, et ajoutent une note de gaieté à l’histoire, déjà ponctuée d’humour dans le texte. Elles aèrent et facilitent la lecture, aussi. Simple et agréable, un beau petit roman sur les émotions à faire découvrir dès 8/9 ans.

 

Rouergue, coll. Zigzag, octobre 2009, 121 pages, prix : 7 €

Etoiles : stars-3-5__V45687331_.gif

Crédit photo couverture : © Maud Cressely et Franck Secka, éd. du Rouergue.

Voir les commentaires

Un pour deux (la trilogie Twain tome 1) – Martin Winckler

5 Mars 2010, 16:01pm

Publié par Laure

un pour deuxRené et Renée, jumeaux que tout oppose dans leur caractère, tiennent une agence de protection rapprochée, l’agence Twain Peeks. (Toute allusion à une série télé est bien sûre autorisée). Ils vont se trouver mêlés à des meurtres, des magouilles, des enquêtes, et nous étonner en même temps par leur très déroutant secret.

Ce premier volet de la trilogie Twain est foisonnant : c’est bourré de clins d’œil et de références, j’avoue, côté enquête policière, la construction morcelée, différents locuteurs,  je me suis un peu perdue, mais ça ne m’a pas gênée, parce qu’au final, ça ne me semble pas être l’essentiel. Winckler s’amuse, et nous avec (et encore, je n’ai sans doute pas perçu toutes les allusions, n’étant pas, contrairement à l’auteur, une pro des séries télé américaines.)

On retrouve également tout ce qui fait le corps de ses autres romans : la fidèle ville de Tourmens (qui a ici des allures plus parisiennes que l’ordinaire mix Tours/Le Mans) qui déborde de caméras de surveillance, administrée par un maire petit et nerveux, Francis Esterhazy, ancien policier, dont l’épouse Clara Massima est une ancienne mannequin (ah bon, ça vous dit quelque chose ? mais non, c’est de la fiction !), les avortements clandestins, les trafics de laboratoires pharmaceutiques, les interventions chirurgicales illicites, ... bref si vous connaissez un peu les romans de Winckler, vous y retrouverez plein de sujets déjà abordés par ailleurs.

L’intrigue et le livre sont construits de façon complexe, avec beaucoup de ramifications, on touche un peu à tout, dans tous les sens, au policier, au fantastique, aux épisodes de séries télés et aux classiques du cinéma, c’est presque trop riche et trop fouillis, mais au final c’est un livre de détente, presque un jeu, je n’ai pas du tout les mêmes exigences que j’ai d’ordinaire pour un roman… Je me laisserai volontiers tenter par les deux tomes suivants (déjà parus), à prendre comme une récréation entre deux autres lectures.

 

Le livre présenté par l’auteur lui-même : ici

 

Calmann-Lévy, coll. Interstices, mars 2008, 280 pages, prix : 17,90 €

Etoiles : stars-3-5__V45687331_.gif

Crédit photo couverture : © Nejib Belhadj Kacem et éd. Calmann-Lévy

Voir les commentaires

Blog - Jean-Philippe Blondel

3 Mars 2010, 07:04am

Publié par Laure

Lors de la rencontre à la bibliothèque et avec les collégiens du département le mois dernier, Jean-Philippe Blondel avait aiguisé notre curiosité en nous parlant brièvement de son nouveau roman pour ados : Blog, chez Actes Sud Junior.

blog jpbUn adolescent de seize ans raconte à la première personne combien il s'est senti trahi et anéanti quand il a découvert que son père lisait son blog sur Internet, SON BLOG, son espace de liberté, son espace privé auquel d'autres peuvent accéder, mais son père ?! C'est de l'espionnage, un viol intime et intellectuel ! [Je ne suis pas d'accord avec le terme de viol virtuel utilisé dans le roman et sur la 4ème de couv', certes ce n'est pas un viol au sens physique habituel du terme, mais la souffrance du jeune homme est toute réelle, elle !] En colère, il décide de ne plus adresser la parole à son père, malgré les excuses de ce dernier. La vie devient pénible à la maison dans ce silence pesant, entre la petite sœur Nina qui est une vraie peste (m'a beaucoup amusée, ce personnage !) et la mère qui essaie d'arrondir les angles comme le font toutes les mères du monde. Pour se racheter, son père, va lui offrir un carton contenant un vrai trésor, une boîte de Pandore que vous ne pouvez plus refermer une fois ouverte : ses journaux intimes d'adolescent, à l'ère de l'encre et du papier, sa vie et ses souvenirs tout droit sortis des années 80. D'abord réticent, notre ado (on ne sait pas son prénom, il n'est jamais nommé) va se plonger dans la vie passée de son père et y découvrir bien des choses qu'il ne soupçonnait pas, dont un terrible accident que son père a toujours tu pour le protéger...

 

J'ai énormément aimé ce roman, car on y retrouve tout l'univers de Blondel, dans une construction habile et intéressante sans qu'elle soit pour autant artificielle : l'histoire du blog, même si elle permet une approche très juste de l'adolescence et du rapport des jeunes à Internet et de la vraie vie d'aujourd'hui, n'est finalement qu'un prétexte, pour offrir un très beau roman sur la fragilité : fragilité des êtres, fragilité de la vie, fragilité des relations.... Profite d'aujourd'hui, tu ne sais pas ce que sera demain, et tout peut s'arrêter tout à l'heure.

Roman sensible et juste, ancré dans une réalité passée et présente par un aller-retour constant entre le passé de Philippe, le père (ah, ces années 80 ! rien à voir mais Enola Gay d'OMD entendu au même moment m'a trotté dans la tête pendant une bonne partie de ma lecture) et le présent du fils, roman profondément humain sur la transmission, le rapport père-fils, la force vitale et la puissance de l'amitié, la naissance de l'amour (le rôle d'Anne-So évolue tout au long du roman), le passage à l'âge adulte....
De même réapparaissent des thèmes forts déjà entrevus dans ses précédents livres : la perte d'un frère, la famille, la construction de soi, l'écriture. Par le biais du journal intime / et du blog, l'auteur aborde le rôle que peut jouer l'écriture de l'intime (puis l'écriture tout court) dans une vie : pourquoi on écrit, à quoi ça sert, qu'en fait-on...

p.62 : « Quand j'ai arrêté d'écrire, je me suis dit que la fiction, c'était peut-être ma façon de réduire la souffrance. De la maîtriser. Et surtout, de n'être jamais seul. »

 

Comme souvent en littérature, il faut traverser des moments douloureux pour apercevoir à nouveau l'espoir et la joie de vivre : c'est tout le cheminement de ce petit roman ado qui s'achève sur une note positive et heureuse !

 

(dès 13 ans)

 

Et parce que Blondel œuvre en un fin observateur discret des blogs, je vous livre ce paragraphe à méditer :

p. 31 : « Je ne me mets pas en valeur. J'ai vu, en lisant d'autres blogs, que c'était un vrai risque. Le blog, ça te donne l'impression d'exister et d'être puissant, et de là à te prendre le melon, il n'y a qu'un pas – surtout quand ceux qui lâchent des coms ne font que te brosser dans le sens du poil. Moi, j 'ai opté pour l'angle inférieur – pour l'autodérision. Certains me font remarquer qu'en fait, c'est encore plus tordu. Que c'est de la fausse humilité pour se faire cajoler et vous savez quoi ? - je crois qu'ils n'ont pas tort. A chacun sa technique. La mienne, c'est de me déprécier constamment jusqu'à piquer la curiosité des lecteurs, pour qu'ils soient tentés de vérifier mes affirmations. »

(I totally agree)

 

 

Actes Sud junior, mars 2010, 114 pages, prix : 10 €

Etoiles : stars-5-0__V7092072_.gif

Crédit photo couverture : © Plainpicture / Jens Rufenach et Actes Sud junior

 

Ma lecture, version off...

Je devance les médisants ? Ce n'est pas parce que Blondel est venu parler de ses livres le mois dernier que tout à coup je vais idolâtrer son œuvre. C'est un hasard d'enchaînement, j'ai aimé le baby sitter et j'ai aimé blog pour leur translation d'une réalité quotidienne et les résonances qu'ils ont eu en moi. Peut-être que je n'aimerai pas son prochain roman ! Tout comme je ne me sens toujours pas de défendre ou conseiller A contretemps, par exemple...

Peut-être que blog m'a touchée parce que j'ai été ado pendant les années 80 (un tout petit peu plus tard que l'auteur, moi c'était plutôt 1985-1989) et que j'ai aujourd'hui un fils de seize ans, en classe de seconde, pour qui MSN et Facebook sont une respiration secondaire comme pour le personnage du livre !

D'ailleurs, devant interrompre ma lecture pour aller préparer à manger (la tribu commençait à trouver qu'un dimanche à 13h maman quand est-ce qu'on maaaange ?!), je suis allée frapper à sa porte : « Si je te dis S+KOH, ça te fait penser à quoi ? » - « C'est une base : soufre et potassium dans une base de... », (m'épatera toujours ce garçon !) - « Je te donne le sous-titre : p. 39 : Souffre et Potasse – journal lycéen des établissements de la ville de T., c'est génial non ? (je ris toujours !) Bon, apparemment ça ne fait rire que moi, fiston replongeant illico dans son forum de guitaristes, génération internet je vous disais.... !

 

Et pour l'écriture de l'intime évidemment ! Pour ceux qui me connaissent un peu sur le net, vous savez qu'entre 1999 et la création du blog (depuis aussi, mais nettement moins), j'ai suivi la naissance et accompagné ce qui était nouveau à l'époque : les journaux intimes online, au point même d'en théoriser via quelques articles dans des webzines éphémères, de me passionner pour les ouvrages documentaires de Philippe Lejeune et de tout ce que je pouvais trouver sur le sujet. Donc forcément, cela m'a passionnée aussi dans Blog !

p. 47 : « C'est pour ça sans doute que j'écris. Parce que tant qu'à faire, quand on ne peut partager l'intime avec personne mais qu'on ne se sent pas capable de garder des secrets, alors autant viser l'anonymat, tout le monde, personne, un « vous » général dans lequel on se noie. »

 

Et cette évolution du personnage : p.51 : « Je suis remonté aux premiers articles. C'est à tomber par terre de nullité. Ce sont les articles où je me sens encore obligé d'écrire « lol » ou « mdr » tous les trois mots, de souligner l'ironie avec des accents circonflexes (« quelle surprise ^^! », et de poster des photos de séries télévisées ou de mannequins. […] Plus les mois passent et plus mes articles s'enrichissent et moins j'utilise des kiffe et des mouhaha. Quand la phrase s'allonge, la peau se dévoile. En me cachant sous les mots, je mets en scène le plus impudique des strip-teases. »

(enfin quelqu'un qui me comprend, merci, que passé 16 ans les lol et les mdr en rafale, pfff)

 

 

Et la fragilité du temps qui passe : p. 71 « qu'après, il y aurait une vie à inventer, des ponts à construire, des territoires à explorer. Loin d'ici. Avec une sœur qui s'émancipe. Des parents qui vieillissent. Se rapetissent. T'invitent le dimanche midi et s'endorment dans le canapé. Ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes. La fragilité de tout ça. »

 

Et sur le journal, pour finir, parce que j'ai vraiment ri, cliché quand tu les tiens ! :

p.76 (Anne-So à propos de son père sur les journaux intimes) : « - il pense que c'est pour les femmes ou les tapettes, tu vois le niveau. - Tu l'as prévenu que j'avais un blog, et que donc, je suis une tapette électronique ? »

 

 

Maintenant à vous de jouer, c'est en vente libre et ça ne nuit pas à la santé, ça peut (peut-être) juste entraîner un débordement lacrymal, mais qu'est-ce que c'est bon !


Voir les commentaires

Les Pozzis (t.1 Abel, et t.2 Capone) – Brigitte Smadja

2 Mars 2010, 07:10am

Publié par Laure

Illustrations d'Alan Mets


pozzis1.jpgVoici une curieuse nouvelle série pour la jeunesse (dès 7 ans), dans laquelle l'auteur a créé un monde imaginaire avec ses codes, ses règles, mais surtout ses fantaisies, et qui par le biais de petits animaux étonnants (sympathiques illustrations d'Alan Mets!) aborde des sujets éternels tels que l'amitié, la confiance en soi, la vieillesse, la mort....

Les Pozzis se veut une référence à un lieu homonyme de Corse, où la verdure et les lacs prennent toute la place dans le paysage, beauté et sérénité... Humour aussi donc, même si pour ma part j'avoue avoir assez peu perçu les références « corses ».


Les deux premiers tomes ont paru simultanément, afin sans doute de s'installer rapidement dans l'histoire et de donner l'envie de connaître la suite. Chaque volume reprend à son début les dix petites choses à savoir pour se promener au pays des Pozzis : ils vivent dans un pays tapissé de mousse verte, avec de nombreux lacs qu'ils traversent en construisant des ponts, les Pozzis sont des petits êtres d'une vingtaine de centimètres, qui ont la possibilité de changer la couleur de leur robe à volonté, ils ont une seule corne mais peuvent s'en fabriquer des fausses pour faire joli, ils vivent chacun dans une grotte, ne mangent que du potage, les bébés ne le sont que pendant quinze jours maximum, ils sont vieux à partir de 109 ans et à cet âge leur robe devient noire, mais ils peuvent vivre jusqu'à 207 ans, ils sont tous musiciens, leur chef a une robe noire à fils d'argent, et à la lisière de leur pays, il y a le Lailleurs, mais personne ne s'y aventure parce que ça fait trop peur.


Le ton est donné. Le premier tome met l'accent sur un personnage nommé Abel, petit Pozzi un peu perdu et pas doué, dont tout le monde se moque. Abel se met à frissonner, ce qui est un signe... il va voir le chef car il sent que quelque chose se prépare : et s'il avait ce Don si rare de « l'extralucideur » ? Petite histoire d'aventure et de suspense où notre Pozzi maladroit et malmené va reprendre confiance en lui grâce à l'attention que lui accorde le chef, face à ce don précieux qu'il semble avoir.


les-pozzis2.jpgLe deuxième tome s'axe sur le personnage du Chef, Capone. Après un rappel des dix choses à savoir sur le pays des Pozzis, l'action reprend où elle s'était arrêtée dans le tome 1, autrement dit la veille dans l'histoire. Mais Abel a beaucoup changé depuis qu'il est devenu « extralucideur » et voilà qu'Adèle délaisse son Antoche pour s'intéresser de plus près à lui. C'est jour de Récréation au pays des Pozzis, tout le monde s'amuse, mais Abel, grâce à son don, sent que quelque chose ne va pas dans la grotte du chef : et si Capone, très âgé, devait mourir ?


C'est une série pleine de fantaisie et de magie douce et simple pour les plus jeunes, mais je ne suis guère convaincue... A vrai dire je ne vois pas bien où l'auteur veut en venir, il me semble que ces deux premiers volumes ne sont que l'aube d'une grande histoire (il va forcément se passer quelque chose avec ce Lailleurs que tout le monde craint ?), et considérés seuls ils me paraissent trop incomplets, je reste sur ma faim en lisant un seul volume. Je ne suis  hélas pas séduite plus que cela par ce monde, malgré son originalité. 

Mosquito ne semble pas vouloir les lire, donc je n'ai pas d'avis d'enfant pour le moment !


L'Ecole des Loisirs, collection Mouche, janvier 2010,

tome 1 : 76 pages, prix : 8,50 €

tome 2 : 80 pages, prix : 8,50 €

Etoiles : stars-3-0__V7092079_.gif

Crédit photo couverture : Alan Mets et l'école des loisirs.

 

Voir les commentaires

La croûte - Charlotte Moundlic et Olivier Tallec

1 Mars 2010, 11:21am

Publié par Laure

la-croute.jpgQuoi de plus terrible pour un enfant que de perdre sa maman ? Avec son père, notre petit bonhomme fait face comme il peut, mais la vie bien sûr n'est plus pareille sans elle. Il ferme bien les fenêtres malgré la chaleur, pour garder le plus longtemps possible son odeur à l'intérieur. Et puis un jour il tombe et s'écorche le genou. Il saigne et il entend la voix rassurante de sa maman. Alors dès qu'une croûte se forme, il la gratte, parce que tant que le sang sera là, il gardera la voix de sa maman. Mais la vie continue, même si c'est injuste. Sa grand-mère saura trouver les mots, bien sûr qu'il n'oubliera jamais sa maman, et il laissera la croûte cicatriser sans s'en rendre compte....

Un très bel album, très sensible et tout en douceur, sur le deuil et le cheminement à faire. Les illustrations d'Olivier Tallec sont sublimes, portées essentiellement par le rouge (du sang, de la colère), et quelques tons pastels.

Un album précieux sur la douleur de perdre sa maman. C'est triste bien sûr, mais malgré tout une pointe d'humour transparaît, avec au bout, une lueur d'espoir, parce que la vie continue, toujours.


Mosquito aime beaucoup aussi.


Les albums du Père Castor, mars 2009, prix : 10 €

Etoiles : stars-4-5__V7092073_.gif

Crédit photo couverture : Olivier Tallec et éd. Flammarion / Père Castor

Voir les commentaires

<< < 1 2