Les jardins d'Hélène

romans etrangers

Room - Emma Donoghue

24 Octobre 2011, 11:33am

Publié par Laure

 

Traduit de l'anglais (Canada) par Virginie Buhl

 

room.jpgSans doute pour moi le meilleur livre de l'année 2011 (après celui de Thierry Laget, mais on est sur un registre différent, et plus grand public). Quelle force se déploie de ce roman, mêlé conjointement d'horreur et d'amour.

Je l'ai abordé sans savoir du tout de quoi il parlait (ça fait belle lurette que je ne lis plus aucune 4ème de couv), et le début n'était pas gagné : Jack, un petit garçon de 5 ans, fête son anniversaire avec sa maman, avec qui il semble vivre enfermé dans une pièce, redoutant les visites régulières du « grand méchant Nick ». Il donne des noms à tous les objets qui l'entourent, ainsi il s'adresse à Monsieur Lit, Madame Table, Petit dressing, … et il n'a pour ouverture sur le monde que la télé où il regarde notamment Dora l'exploratrice, sa grande copine. Au début, on peut trouver risqué ce point de vue naïf et enfantin, un peu longue d'ailleurs cette description de leur vie, mais très vite, dès lors que l'on comprend à peu près la situation, on n'a de cesse de comprendre « pourquoi », et comment cela va se terminer. Le roman ne se limite pas à cet enfermement, il va bien au-delà, mais je ne souhaite pas en dire davantage. Il faut juste le lire !

Sur un sujet dramatique, l'auteur réussit un formidable tour de force, nous rendant les personnages attachants (on ne peut plus, on ne veut plus s'en détacher, j'ai lu les 400 pages dans la journée, heureusement c'était un dimanche!), émouvants, admirables, sans jamais nous entraîner dans un voyeurisme malsain ou basculer dans le sordide, alors que l'évidence du rapport à des faits divers récents se fait immédiatement. C'est là tout l'art de la fiction magistralement conduite. A noter d'ailleurs les remarquables passages sur la manipulation de la médiatisation.

Un roman inoubliable.

 

Le coup de cœur de Brigitte Namour, libraire 

 

 

Stock, coll. La Cosmopolite, août 2011, 399 pages, prix : 21,50 €

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Crédit photo couverture : © Ella Burstein, et éd. Stock

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Les averses d’automne – Tuna Kiremitçi

21 Octobre 2011, 09:42am

Publié par Laure

Traduit du turc par Jean Descat

 

averses-d-automne.jpgElles vivent toutes deux à Genève, tout les sépare, mais elles vont passer ensemble de longues heures à discuter. Rosella est une dame âgée, elle vit en Suisse depuis plus de soixante ans, juive allemande originaire de Berlin, elle a vécu à Istanbul pendant la guerre. Pelin, elle, étudie la littérature française en 2ème année à Genève, mais elle est stambouliote d’origine.

Ce qui relie ces deux femmes ? Une petite annonce et la langue turque. En effet, Rosella ne veut pas oublier cette langue qu’elle a pratiqué quelques années, cette langue dans laquelle elle a beaucoup de souvenirs, notamment d’amour. Elle passe donc une petite annonce pour trouver quelqu’un avec qui converser dans cette langue, et c’est Pelin qui se présentera.

            Roman un peu déroutant car entièrement construit en dialogues (il n’y a aucune autre narration), il surprend aussi parfois par des tournures un peu bizarres qui sont peut-être dues à une traduction bancale ( ?) On comprend dès lors que le vocabulaire employé par la jeune Pelin n’est pas celui de Rosella (question de génération) qui lui demande de réexpliquer autrement, et si l’on imagine que cela doit être naturel en VO, en français dans le texte ça paraît parfois étrange. Au fil des vies très différentes des deux femmes, même si j’ai eu du mal à en entrer vraiment dans le roman à cause de ces seuls dialogues, je me suis surprise à être très touchée par la fin. (et à en trouver finalement la forme très originale !)

Et puis j’étais curieuse de découvrir la littérature turque contemporaine qui n’est pas si courante dans les textes traduits en France, en dehors d’Orhan Pamuk et d’Elif Shafak (qui écrit aussi en anglais d’ailleurs).

 

 

Galaade éditions, octobre 2011, 218 pages, prix : 17 euros

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Crédit photo couverture : © Mathilde Sébastien / photo Harold Lloyd / Flickr / Getty Images / et Galaade éditions.

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Famille modèle - Eric Puchner

4 Octobre 2011, 14:32pm

Publié par Laure

Traduit de l’américain par France Camus-Pichon

 

famille-modele.jpgUne famille modèle classique : papa, maman, leurs trois enfants, et Mister Leonard, le chien ; ils ont quitté le Wisconsin pour le rêve américain sous le soleil de Californie, las, la réalité est bien loin d’être dorée !

Surendetté, Warren Ziller, le père, ne veut pas avouer ses échecs à sa femme, et tous vont connaître, amers et désabusés, une multitude d’épisodes tragi-comiques.

Le thème n’est pas nouveau, le roman possède ces qualités de verve au long souffle avec rebondissements nombreux, mais l’ensemble pour moi s’est néanmoins essoufflé bien vite, et passé le pivot central qui fait basculer la vie du fils aîné Dustin (et par ricochets la famille entière), j’ai trouvé le temps bien long. Rien d’exceptionnel sous le soleil californien, des passages déjantés un peu forcés qui réussissent à réattirer l’attention (toute la partie sur la fugue du jeune Jonas), une lecture facile, mais pas de coup de cœur particulier.

 

Lu dans le cadre du club testeurs d’Amazon

 

  

Albin Michel, août 2011, 522 pages, prix : 24 €

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Crédit photo couverture : © éd. Albin Michel

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Le dîner - Herman Koch

20 Août 2011, 12:33pm

Publié par Laure

 

Traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin

 

le-diner-koch.jpgDeux couples, dont les deux hommes sont frères, l'un futur premier ministre des Pays Bas, l'autre prof d'histoire en disponibilité, se retrouvent dans un restaurant chic autour d'un dîner pour parler de ce qui les préoccupe : leurs enfants respectifs, et ce qu'ils ont vraisemblablement fait ensemble. L'intrigue se met en place de façon tendue et mystérieuse : Paul, le père de Michel, a regardé des vidéos sur le portable de son fils, et l'on pressent un drame que chacun préférerait éviter.

La construction du récit est intéressante : autant de parties que d'étapes dans un dîner : l'apéro, l'entrée, le plat, le dessert, le digestif, et le pourboire ; hélas de nombreux flash-back nécessaires à la compréhension des personnages viennent interrompre ce rythme, de même que de nombreuses sorties à l'extérieur du restaurant pendant le repas ou de nombreux allers retours aux toilettes donnent une impression un peu décousue au dîner et à la construction choisie.

La psychologie des personnages est intéressante également dans le sens où s'opère un basculement des ressentis pour le lecteur, entre le politicien présenté comme détestable par son frère, et la situation finale.

Un roman dérangeant, qui conduit à s'interroger sur la responsabilité, son rapport personnel à la loi, et ce que l'on est prêt à faire pour sauver ou non ses enfants. De lecture facile, le roman se lit très vite, ne serait-ce que pour savoir quelle va en être l'issue. J'ai trouvé toutefois agaçant et inutile le choix de l'auteur de ne pas nommer certaines choses, notamment les noms des maladies. Un roman qui peut ouvrir des débats intéressants entre lecteurs, car les choix des personnages ne peuvent laisser indifférents.

 

 

Belfond, mai 2011, 329 pages, prix : 18,50 €

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Crédit photo couverture : © photo Vilma Pimenoff / Millenium Images, UK et éd. Belfond


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Crimes - Ferdinand von Schirach

14 Août 2011, 13:31pm

Publié par Laure

 

Nouvelles traduites de l'allemand par Pierre Malherbet

 

crimes-copie-1.jpgNoté suite à un article élogieux dans la presse, j'avoue au final avoir été très déçue.

Toutes les nouvelles relatent un crime, du point de vue de l'avocat qui a eu à traiter l'affaire (et qui n'est autre que l'auteur).

La première nouvelle est excellente, incisive, pas un seul mot de trop, elle ouvre parfaitement l'idée d'un recueil très littéraire, mettant en scène ce vieil homme qui après une vie de harcèlement moral de la part de son épouse finit par la tuer, sans rompre la promesse qu'il lui avait faite de ne jamais la quitter. La chute apporte un plus sans constituer à elle seule le sel de l'histoire, ce qui à mes yeux est une qualité complémentaire. Hélas je n'ai pas retrouvé ce ton dans les dix autres nouvelles, qui sont beaucoup plus proches du fait divers relaté avec distance et froideur. Annoncées comme réelles, ces histoires souffrent alors de n'avoir pas su trouvé leur juste place : dans un recueil de fiction, ou récit journalistique de fait divers ?

Ce livre plaira peut-être davantage aux amateurs d'histoires vraies, façon passions criminelles.

 

Gallimard, coll. Du monde entier, mars 2011, 215 pages, prix : 17,50 €

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Crédit photo couverture : © d'après photo Joerg Buschmann / Millennium Images, Londres, et éd. Gallimard.

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L'obscurité du dehors - Cormac McCarthy

28 Juillet 2011, 15:12pm

Publié par Laure

Traduit de l’américain par François Hirsch et Patricia Schaeffer

 

obscurite-du-dehors.jpgC’est l’histoire terrible et sombre d’un inceste et d’une quête éperdue à travers un paysage quasi apocalyptique (déjà, en 1968, on avait la même atmosphère de désolation et d’obscurité que dans la Route). Rinthy Holme est sur le point d’accoucher, seule dans leur cabane au fond des bois loin de tout voisinage, et elle demande à son frère Culla d’aller chercher la sage-femme. Celui-ci refuse, car cela ferait jaser. On comprend vite la situation d’inceste et l’on assiste horrifié à l’accouchement difficile et solitaire de la jeune femme (quelle force narrative dans le récit de McCarthy !) Epuisée elle s’endort et son frère part abandonner le bébé dans les bois, à son réveil il lui annoncera qu’il était mort. Mais ne retrouvant pas son corps, elle est persuadée qu’il l’a donné à ce colporteur qui passait parfois et qui est passé ce jour-là.

Rinthy n’aura de cesse de retrouver son bébé alors que Culla fuit de son côté.

Quelle horreur et quel talent se dégagent à la fois de ce roman profondément noir de McCarthy ! Dans ces bois opaques et denses, au milieu de nulle part, des êtres miséreux et parfois difformes errent en n’ayant pour communication que la violence et la barbarie. Alternant la narration de la quête de Rinthy et du parcours de Culla, on assiste à des scènes presque surréalistes d’une noirceur éprouvante, se demandant quelle sera la chute et si la lumière sera à l’orée du bois. McCarthy traduit à merveille dans son écriture la pauvreté matérielle et intellectuelle de ces hommes, et multiplie les références bibliques, le Bien et le Mal, le péché originel, le mensonge, l’expiation. Un roman sans espoir mais dont la force montre à quel point Cormac McCarthy est – vraiment – un grand écrivain.

 

Un passage pris au hasard (qui n’a rien d’horrible) :

p. 129 : « Il continua une fois que le soleil fut couché. Il n’y avait plus de maisons. Plus tard une lune se montra et la route se déroulait devant lui, crayeuse et vaporeuse à travers les bois obscurs. Les pépieuses des marais se taisaient invariablement à son approche et recommençaient derrière lui comme s’il s’était déplacé dans du vide insonorisé. Il tenait un bâton à la main et il en tâtait chacune des petites ombres couchées à plat ventre à travers lesquelles il passait mais sa route ne contenait que des formes des choses.

Quand il arriva à Preston Flats la ville lui parut non seulement déserte mais abandonnée, comme balayée et décimée par la peste. Il s’arrêta au centre de la place où les empreintes de l’activité humaine étaient visibles tout autour de lui, fossilisées dans la boue sèche. Il tournait sur lui-même, personnage d’amphithéâtre dans ce désert labouré par la lune, enchaîné à une ombre qui se débattait violemment dans la poussière »

 

Actes Sud, 1991 pour la traduction française, 235 pages, prix : 20 €

(Existe en poche)

Titre original : Outer Dark, première édition en 1968

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Crédit photo couverture : © Actes Sud

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Maudit soit le fleuve du temps - Per Petterson

12 Juillet 2011, 14:06pm

Publié par Laure

Traduit du norvégien par Terje Sinding

 

maudit-soit-le-fleuve-du-temps.jpgJ’avais noté ce titre lors du Salon du Livre de Paris 2011 consacré aux littératures nordiques. Depuis, j’ai lu surtout des avis négatifs de lecteurs, me dissuadant presque de l’ouvrir ! La faute à qui ? A une quatrième de couverture qui fait une promesse qu’elle ne tient pas. Le lecteur qui aurait choisi ce livre sur cette annonce de contact rétabli entre une mère malade et son fils qui affronte un divorce restera en effet sur sa faim. On ne peut pas dire que la communication s’établisse, bien au contraire, c’est plutôt une cohabitation forcée et vaine.

La mère d’Arvid, à l’annonce du cancer qui la frappe, décide de partir quelques jours dans sa maison de famille au Danemark. Elle embarque immédiatement sur le ferry qui part d’Oslo. Quand il l’apprend, Arvid, trente sept ans, confronté de son côté à la fin de son couple et au divorce, la rejoint  au Danemark. Il n’a jamais été très intime avec sa mère, un peu comme un enfant maladroit, encombrant, trouvant mal sa place dans la fratrie, dont la mère n’aurait jamais bien su s’il était devenu adulte et autonome ou pas. Au fil de ces deux cent et quelques pages, c’est surtout la vie d’Arvid qui nous est racontée, son travail à l’usine, son engagement maoïste, sa petite amie, mais de son couple et de son divorce on ne saura rien, pourquoi, comment, l’auteur ne nous donne pas les clés. De même dans la vie de la mère, son passage douloureux sur une petite île avec un de ses enfants, on ne saura pas grand-chose. Et si mère et fils se retrouvent, ce n’est pas dans l’échange, mais plutôt dans les faits supportés tels qu’ils sont, chacun portant ses peines sans s’en ouvrir à l’autre.

Si je conçois donc la déception des lecteurs qui attendaient ces retrouvailles mère-fils - car il faut bien reconnaître que même l’issue du roman n’est que promesse avortée - j’ai tout de même beaucoup aimé ce texte, ces allers-retours constants entre présent et passé, enfance, jeunesse, relation à la fratrie, au travail, et la cocasserie de certaines scènes !

Maudit soit le temps qui passe en effet, et qui laisse finalement chacun sur le bord de la route, avec ses fêlures, sa fierté, et qui dit avec pudeur ici les échanges espérés qu’il est parfois déjà trop tard de voir aboutir.

 

Gallimard, juin 2010, 234 pages, prix : 18,50 €

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Crédit photo couverture : © « d’après photo © Plainpicture / Elextrons 08 » et éd. Gallimard

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Un silence brûlant – Kate Jennings

11 Juin 2011, 10:05am

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (Australie) par Sabine Porte

 

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Bref roman aux chapitres très courts et au style sec et percutant qui revient sur le parcours d’un couple qui ne semblait pas fait pour s’assortir. Rex est fermier, Irene s’occupe de leurs deux enfants, Boy et Girlie. L’irritation d’Irene dans cette vie qui l’étouffe finit par jaillir et c’est ailleurs qu’elle va séduire. Le roman se resserre sur l’atmosphère étouffante au sein du couple, et l’abnégation de Rex à accepter cela, dans le silence et le mépris grandissant de son épouse. Etrange roman qui condense en si peu de mots l’ensemble d’une vie et la chute d’un couple, sur fond de décor australien. Troublant, mais pas suffisamment marquant non plus, trop aride sans doute, malgré un premier chapitre incisif et prometteur :

 

« Tu es aimé de tous. Brave homme. Honnête. Mais déçu. Qui ne le serait pas ? Cette femme. Ces enfants. Ta femme. Tu l’aimes et tu la chéris. Tu aimes la regarder par la fenêtre à son insu traverser uen rue ou un pâturage, comme un étranger qui ne saurait rien d’elle. Tu admires ses cheveux souples, son sourire languide, ses jambes musclées, son allure assurée. Si c’était ta femme, tu serais empli d’orgueil.

   C’est ta femme. Elle te méprise. Elle n’est que froideur, regards impassibles, apartés sarcastiques. Constamment. Elle t’émascule de l’infaillible lame de son mépris. (…)     

   Toutes les raisons d’être déçu, donc, quoique cela suppose des attentes, et que des attentes, tu n’en as jamais vraiment eu. »

 

Le récit reprend à la troisième personne plus loin, pour reprendre ce « tu » à la toute fin seulement mais du côté d’Irene cette fois. Une économie de style qui laisse malheureusement le lecteur trop en retrait.

 

Ed. des Deux Terres, février 2005, 181 pages, prix : 18,50 €

Existe en poche (Folio, 6,80 €)

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Crédit photo couverture : © Photonica / et éd. des Deux Terres

 

 

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Je suis un ange venu du Nord - Linn Ullmann

14 Mai 2011, 14:15pm

Publié par Laure

Traduit du norvégien par Hege Roel-Rousson et Pascale Rosier

 

je-suis-un-ange-venu-du-nord.jpgAprès une vie professionnelle et amoureuse bien remplie, Isak Lövenstad, gynécologue obstétricien renommé, se retire dans sa vieille maison d’Hammarsö. Isak a toujours aimé les femmes, épouses, maîtresses, il a eu trois filles nées de trois mères différentes, trois filles qu’il réunissait tous les étés pour les grandes vacances, dans cette fameuse maison d’Hammarsö. Puis tout s’est arrêté, que s’est-il-donc passé au cours de cet été 1979 pour que chacun reprenne sa route sans jamais revenir à Hammarsö ?

Seule sa fille aînée, Erika, a gardé un contact régulier avec lui. Ses deux demi-sœurs, Laura et Molly, ont pris leurs distances. Elles décident de se revoir et de rendre visite à leur vieux père, veuf et isolé. Au fil de la narration, c’est toute leur enfance et leur adolescence qui s’ouvrent au lecteur, les étés avec les amis du coin, les jalousies, les jeux, l’éveil des sens… Il y a le personnage très important de Ragnar, « l’ange venu du Nord », l’amoureux, l’ami, le souffre douleur, le nœud du secret et du drame dans la chaleur de l’été sur l’île scandinave, dans l’intimité des jeux troubles et cruels.

Si le roman prend le temps de dénouer le drame, il s’arrête hélas un peu trop vite, car rien ne sera dit du retour des filles auprès du père, seul compte le voyage, et le retour en mémoire des faits. Par bien des aspects, la violence des relations entre adolescents, la force des climats (chaleur, neige, tempête), ce roman m’a souvent rappelé la lecture récente de cet autre été nordique de Rax Rinnekangas dans la lune s’enfuit.

 

De belles découvertes à poursuivre dans la littérature nordique !

 

Actes Sud, septembre 2010, 363 pages, prix : 23 €

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Crédit photo couverture : © Jock Sturges et éd. Actes Sud

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Les jeux de la nuit – Jim Harrison

12 Mai 2011, 10:44am

Publié par Laure

Traduit de l’américain par Brice Matthieussent

 

les-jeux-de-la-nuit.jpgBien que Jim Harrison soit l’un des plus grands écrivains américains actuels, j’avoue, je ne l’avais encore jamais lu avant ce recueil de trois nouvelles. Elles donnent d’ailleurs une excellente idée de l’écriture et du talent de l’auteur.

J’ai beaucoup aimé la première nouvelle, La fille du fermier,  l’histoire de la jeune Sarah qui grandit dans le Montana et s’éveille peu à peu à la sensualité, de son amitié avec le vieux Tim, et la volonté farouche de la jeune fille de se venger du drame qui lui arrive une nuit de fête. Les lieux, les paysages, le climat, l’atmosphère tiennent une grande place dans ce récit, comme un personnage à part entière de l’histoire. Cette première nouvelle m’a vraiment donné envie de découvrir davantage cet auteur.

En revanche les deux nouvelles suivantes m’ont moins plu : Chien Brun, le retour suppose que le personnage est déjà apparu ailleurs, et ses préoccupations libidineuses et alcooliques m’ont assez vite lassée. Je n’ai pas accroché du tout. La dernière nouvelle, qui porte le titre du livre, retraçant l’histoire de Samuel qui se transforme en loup-garou les nuits de pleine lune suite à une morsure de louveteau m’a moyennement plu également.

Trois novellas (longues nouvelles ou courts romans), trois personnages forts et hors du commun, un résultat de lecture mitigé pour moi mais qui me donne néanmoins l’envie de garder un œil sur cet auteur !

 

Lu dans le cadre du Club Testeurs d’Amazon.

 

Flammarion, septembre 2010, 333 pages, prix : 21 €

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Crédit photo couverture : nuit de pleine lune @Clive Druett ; Papilio / Corbis

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