Les jardins d'Hélène

Le nouveau magasin d'écriture - Hubert Haddad

5 Janvier 2007, 10:10am

Publié par Laure

Ce livre est une somme, et si c’est un magasin, il ressemble plus à un hypermarché qu’à une épicerie de campagne, tant il offre de richesses (mais avec la qualité de l'épicier parisien de luxe !) Pourtant, je n’y ai pas trouvé de véritable bonheur, malgré toutes les louanges de Clarabel. Le nouveau magasin d’écriture est un livre savant et exigeant, qui ne s’adresse pas au public le plus large possible (là c’est le défaut de la bibliothécaire !) C’est un livre pour les amoureux des mots, les poètes et les aspirants écrivains, et tous les animateurs d’ateliers d’écriture (parmi lesquels j’inclus les enseignants, l’ouvrage proposant beaucoup d’exemples pour la jeunesse). Je ne fais pas partie de ce « public cible ». Oui mais. En même temps qu’un recueil d’exercices et de pistes pour susciter les jeux d’écriture, c’est aussi un gigantesque manuel d’histoire littéraire, qui fourmille d’exemples et de références à explorer. Ce n’est donc pas un essai qu’on lit d’une traite, mais un ouvrage de référence dans lequel on reviendra piocher régulièrement, au gré des envies, et selon que l’on s’intéressera à la poésie, au conte, au surréalisme, à tous les champs possibles du roman et de la littérature. A condition d’avoir au préalable fait une fac de lettres et de se souvenir, si l’on a pris de l’âge, de tout ce vocabulaire qui emprunte à la critique littéraire, car bien sûr, vous savez par cœur, vous, ce que sont les actants, le paratexte et les hétéronymes, la cénesthésie, le chiasme et la fatrasie, l’expolition et l’apologue ? (Vous avez raison, il n’y a pas d’âge pour apprendre). Sans emprunter au champ lexical de la rhétorique, vous emprunterez des passages stertoreux : oups, je vous jure que je n’ai pas fait exprès de relever ce mot, c’est un des nombreux qui pour moi nécessite une lecture avec dictionnaire à portée de main : et bien figurez-vous que stertoreux signifie « caractérisé par le ronflement ». ça relèverait pas du lapsus, ce mot relevé par ma petite main sur 900 pages très denses ?

Intéressant, mais il faut être très motivé, ce qui visiblement, n’est pas mon cas !

Zulma, janv. 2006, 938 pages, ISBN 2-84304-352-2, prix : 30 €

Voir les commentaires

ça existe ...

4 Janvier 2007, 10:55am

Publié par Laure

Je vous parle d'un livre que je n'ai pas lu et que je n'ai aucune intention d'acheter. Mais j'étais si surprise de voir que ça existe (y a-t-il réellement des gens pour acheter ça ?) que je vous le montre :

Ce que j'ai vraiment dit à Zidane, par Marco Materazzi :

en cadeau, le résumé piqué dans Livre Hebdo : "Suite à l'incident entre Materazzi et Zidane lors de la Coupe du monde, qui a suscité un tollé médiatique, le footballeur italien, sanctionné pour la provocation qui lui avait valu un coup de tête du joueur français, répond avec ironie en formulant 249 phrases qu'il aurait pu prononcer alors."

de quoi rendre les footballeurs intelligents ?

Ed. du Rocher, 113 pages, ISBN 2-268-06155-8, prix : 9,90 €

Voir les commentaires

Les grand-mères - Doris Lessing

4 Janvier 2007, 10:40am

Publié par Laure

Une petite ville en bord de mer, le soleil, une vie aisée.  C’est un tableau idyllique pour cette entrée de scène : deux grand-mères accompagnées de leur fils respectif et de leurs petites-filles, idem, 6 personnages en quête de drame. Car cette nouvelle de Doris Lessing, écrite à 86 ans, se veut choquante et dérangeante, sans tabous. Soit. En effet, Lil et Roz sont deux amies d’enfance que rien ni personne ne séparera jamais : elles ont vécu comme deux sœurs jumelles à quelque mètres l’une de l’autre, faisant souvent jaser le voisinage sur une supposée homosexualité dont elles doutent elles-mêmes. Mariées au même âge, elles sont devenues mères en même temps : Lil a donné naissance à Ian, et Roz à Tom. Les garçons seront élevés ensemble, quasi comme des frères. Les maris ne feront pas long feu : le père de Ian est mort et le père de Tom est parti vivre ailleurs et s’est remarié. Une preuve de plus de la relation fusionnelle des deux femmes. Les deux garçons grandissant, à 16-17 ans, ils sont beaux à croquer, et les mères n’y résisteront pas : Ian deviendra l’amant de Roz et Tom celui de Lil. Un chassé-croisé amoureux symboliquement incestueux. A 30 ans tout de même, poussé un tant soit peu par un brin de convention, tous deux se marient (sans grand enthousiasme!) avec une jeune femme de leur âge : Tom avec Mary, et Ian avec Hannah. Les deux couples auront chacun une petite fille, mais jamais les deux hommes n’arriveront à oublier leur passion sulfureuse pour les grand-mères. 

Bon, voilà pour l’histoire ! Je ne suis pas du genre à être choquée par un sujet, ce n’est donc pas la raison pour laquelle je n’ai pas du tout aimé ce livre. (Même si j’admets volontiers que le sujet est amoral et jamais condamné, donc choquant). Non ce qui m’a agacée dans ce livre, c’est son omniprésente superficialité : tout est survolé très vite, l’auteur suit sa ligne comme elle l’entend, sans jamais s’encombrer de détails, ni surtout, sans jamais développer une quelconque psychologie aux personnages. Tout apparaît donc comme trop facile, vide et creux, manquant au final totalement de crédibilité. De la provoc pour la provoc, en gros. Car si l’histoire aurait pu être intéressante, elle aurait dû logiquement s’encombrer de doutes et de difficultés, de réflexion et de souffrances, qui sont totalement absents du récit. C’est un croisement amoureux purement mathématique, sans aucun brin d’émotion. Superficiel, et qui sonne totalement faux.

L'avis d'Evene : ici

Un article du quotidien suisse le Courrier :

Flammarion, août 2005, 127 pages, ISBN 2080686569, prix : 14 €

Ma note : 1,5/5

 

Voir les commentaires

Bébé blues - Rick Kirkman / Jerry Scott

3 Janvier 2007, 10:52am

Publié par Laure

17 tomes parus, série en cours

 

 Une série BD que je ne connaissais pas du tout, mais dont le dernier titre m’avait interpellée : si je suis une mère au foyer, pourquoi suis-je toujours dans la voiture ? parce qu’à une époque de ma vie, j’ai vécu cela ! Auteurs parfaitement inconnus pour moi, la seule familiarité est dans l’éditeur : Hors collection est celui qui a publié tous les Calvin & Hobbes, série bien achevée, elle. 

Histoire de voir, j’ai lu ceux que j’ai trouvés à la bibliothèque.

 

Le tome 1, devine qui n’a pas fait de sieste ? date de 1995. Un jeune couple voit sa vie quelque peu chamboulée avec l’arrivée du premier bébé : Daniel et Wanda sont bien forcés d’admettre que la vie d’avant Juliette, c’est bien fini. Daniel participe au changement de couches (trop sans doute à son goût) et Wanda désespère de ne plus vivre qu’à travers son bébé. Quant à leur vie sociale, c’est ras la moquette. 

Tous les jeunes parents se reconnaîtront dans ces comic strips sympathiques mais pas follement comiques ni originaux. Bien vu, quoi, mais sans plus. 

 

Grand saut en avant, j’ai enchaîné avec le tome 12, eh oui, je prends ce que je trouve à la bibliothèque. Celui-ci date de 1997, 2003 pour la traduction française. Je n’ai pas écrit de commentaire sur le moment, voilà bien 15 jours que je l’ai lu, et je suis incapable de vous dire de quoi ça cause ! Daniel et Wanda ont eu un deuxième enfant : Gasp est né ! Au passage je relève que l’aînée s’appelle Justine et que dans mon blabla sur le tome 1, je l’avais appelée Juliette. Donc pour l’histoire, c’est toujours la vie de famille avec la marmaille en bas-âge, c’est bien vu, c’est parfois drôle, mais faut croire que ce n’est pas inoubliable, la preuve (ou j’ai une cervelle de moineau, au choix).  

 

Retour en arrière avec le tome 5 (je les lis dans l’ordre que je veux d’abord!) Justine, le bébé de Daniel et Wanda, grandit et commence à marcher, sans cesser pour autant de toucher à tout, de tout renverser, en particulier le contenu de son assiette ! 

 Quand Daniel propose à sa femme de partir en week-end en amoureux en laissant la petite à sa soeur : c'est panique à bord ! La maman est bien incapable de se séparer de sa fille. On retrouve dans cette série toutes ces petites scènes bien vues qui font la vie de jeunes parents, complètement débordés par l'arrivée de leur progéniture, qui en sont bien conscients, mais au final, bien contents aussi ! Sans compter que dans ce tome encore, un bébé, ça coûte toujours aussi cher, mais c'est tellement craquant une petite robe !  

 

Tome 14 : chaud devant !

La vie suit son cours chez Daniel et Wanda. Les petits riens du quotidien sonnent toujours aussi juste, mais bon allez, c’est quand même un peu répétitif ! Gasp a désormais cinq mois, et ce petit bonhomme roule sur lui-même au lieu de ramper, ce qui déconcerte un peu ses parents. Mais après tout, il bave partout, comme tout bébé qui fait ses dents, alors tout va bien ! Juju grandit et fait les mêmes caprices que tous les enfants de la terre au même âge : dire non tout le temps, vouloir tout faire toute seule, semer ses jouets partout y compris dans les chaussures de son père… toujours aussi mouvementée chez Daniel et wanda ! Ils n’ont que deux enfants, mais parfois ils ont l’impression d’en avoir 7. Une série à offrir aux futurs jeunes parents ?  

 

Tome 16 : chut, Papa dort !       

 Ah, l’heure est venue de mettre Justine au jardin d’enfants ! Et bien évidemment, c’est pour la mère que c’est le plus dur ! Miss Juju continue d’avoir son caractère bien trempé et de casser les pieds à son petit frère, tout en étant bien complice avec lui quand même (ça vous rappelle une réalité ?) Daniel a trouvé l’option : quand il y a le lave-vaisselle à ranger, le sèche-linge à vider, le repas à préparer et les enfants à baigner, il pare au plus pressé : ranger son garage en commençant par le plus urgent : trier les vis !  

 

Vous l’aurez compris, les mères au foyer sont des êtres exceptionnels, mais comme moi, vous le saviez déjà !

(nota : les derniers titres datent de 1998 mais n’ont été traduits qu’en 2006)  

 

PS : était-il vraiment utile de traduire le titre générique de la série, baby blues par bébé blues ?

Chaque titre : 10,60 € chez Hors Collection 

Voir les commentaires

Gamines - Sylvie Testud

2 Janvier 2007, 10:17am

Publié par Laure

Je gardais un bon souvenir du Ciel t’aidera, c’est donc naturellement que j’ai choisi de lire le dernier roman de Sylvie Testud. Gamines est un roman plus ou moins autobiographique (sans doute plus que moins !), « où toute ressemblance avec des personnes existantes est un peu un hasard ». C’est l’histoire de trois gamines, trois sœurs qui vivent seules avec leur mère dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon… Il y a Corinne, 12 ans, Sybille – qui raconte l’histoire – 10 ans, et Georgette, 8 ans. La première partie du livre reprend des souvenirs d’enfance de petites filles, les jalousies, les complicités, la colo d’été, les vacances en Italie, etc. Sympathique, mais pas renversant. Toujours plane l’ombre d’un père absent, nommé par ce « Il » obscur et visible seulement sur une photo cachée. Puis Sybille grandit et monte à Paris. Nouveau hiatus, elle a 34 ans, elle écrit, elle est connue, elle donne des interviews. Elle retrouve son père, rendez-vous dans un café. Dans cette dernière partie on retrouve bien l’auteur du Ciel t’aidera, gouaille et maladresse, rituels farfelus… pour une histoire d’amour ratée, mais est-ce à elle de régler les problèmes de ses parents ?

Gamines est un roman léger sur l’enfance et l’absence du père. Il est clairement autobiographique. Mais pour moi il n’a pas le charme du précédent, qui se distinguait par son côté loufoque. Ce dernier n’est pas mauvais, mais il est dispensable.

Fayard, août 2006, 301 p. ISBN 2-213-62951-X, prix : 17 €

Ma note : 3/5

 

Voir les commentaires

Merci merci merci !

2 Janvier 2007, 09:47am

Publié par Laure

Merci à vous tous pour vos petits mots spontanés d’amitié, arrivés très vite dans ma boite mail ou dans les commentaires. Ils font chaud au cœur !

Que celles dont les commentaires ont été supprimés me pardonnent : je ne voulais pas de mémoire publique sur ce blog, lorsque j’ai mis mon article en ligne je l’ai fait avec la ferme intention de le supprimer dans les 48h, en en fermant volontairement les commentaires et en espérant très fort que vous n’iriez pas les coller ailleurs. Je les ai donc chassés méthodiquement et puis devant leur accroissement soudain, je me suis dit que j’étais la reine des nulles, vos messages viennent du cœur, je ne dois pas les supprimer. Alors tant pis s’ils sont sur des articles qui n’ont rien à voir.

Bon, quand même… arrêtez de me féliciter : je ne suis pas une superwoman ! Des accidents de la vie, j’en ai vécu à pleurer au fond de mon lit aussi ! Je ne sais pas ce que sera demain et quel qu’il soit, de toute façon il faudra faire avec. J’avais juste 20 ans lorsque je perdais mon premier bébé, et j’étais en maîtrise de linguistique française (oui y a des gens tordus pour travailler là-dessus !). J’ai écrit à mon directeur de mémoire pour lui dire que la stat linguistique et la norme du français m’intéressaient toujours mais que là vraiment je pouvais plus. Je lui demandais une pause. Il m’a répondu très gentiment, concluant que dans ces cas-là parfois, le mieux est encore de se plonger à corps perdu dans le travail. Sur le moment, je n’ai pas adhéré du tout à cette idée. Aujourd’hui, et c’est peut-être ça le bénéfice de l’âge, j’ai une masse de travail qui m’attend, le rapport d’activités de la DLL (chaque année on rend des comptes au ministère de la culture), le bilan annuel tout aussi chiffré mais un peu plus spécifique que l’on rend à nos élus, la préparation du budget, et toutes ces choses qu’il faut bien faire, alors… je m’y colle ! Ne vous y trompez pas, je suis d’abord une mère louve, j’ai lâché mes petits sur le tard, mais je suis avant tout une mère nourricière et domestique (voir post du 1er janvier) je les couve toujours, avec un peu plus de distance !

Que 2007 soit éclairée de quelques bons romans, histoire d’adoucir la vie !

Voir les commentaires

1er janvier 2007

1 Janvier 2007, 20:20pm

Publié par Laure

AVANT :

APRES :

(en réalité pas fini, il reste une panière pleine mais qui ne déborde pas, et une demie)

PENDANT :                                                

         

Charlotte au chocolat maison que je n'ai pas eu le temps de décorer : la tribu impatiente a tout dévoré au goûter. Quant au film, erreur l'autre jour en discutant avec Clarabel, ce n'était pas Orgueil et Préjugés, mais Raison et Sentiments (sense and sensibility). Le film dure 130 minutes, pendant lesquelles j'ai repassé, en trouvant Hugh Grant, Kate Winslet et Emma Thompson bien fades. Je pensais même noter ce film 2/5 seulement. Et puis les 20 dernières minutes ont bien opéré : romantisme désuet mais... j'aurais peut-être dû regarder ce film dans de meilleures conditions : la vapeur du fer et Mosquito jouant à côté de moi me bouffaient une partie des dialogues... Alors que j'étais prête à le remettre sur le marché de l'occasion, je me suis dit qu'il méritait d'être revu au calme...

Mais avant tout cela encore, il y a eu le sourire de Mosquito, notre promenade pour aller au toboggan et à la balançoire, et gaver les canards....

 

 

Un premier janvier ... efficace !

Voir les commentaires

Mon année 2006 en quelques livres

31 Décembre 2006, 16:53pm

Publié par Laure

On me reprochait il y a quelques mois d'être conventionnelle et sans surprises, alors histoire de faire plaisir à ce personnage, va pour le traditionnel bilan de fin d'année  !

Quelques chiffres d'abord :

J'ai lu : 112 romans et 23 BD, une année classique, qui me semble proche de l'année dernière (sans surprises, qu'il disait). Bien sûr je ne compte pas : les livres que je n'ai pas finis, les albums jeunesse que je lis à Mosquito ou à la bibliothèque.

Faire un "best of" est toujours difficile. Comment garder seulement 5, 10 ou 20 titres, quand tous ont un petit quelque chose qui mérite l'attention... Pourtant dans ma liste exhaustive de l'année, celle de mon petit carnet que vous ne voyez pas, (et que j'ai commencé en 1986, 20 ans de lectures !!), il y en a dont je ne me souviens même plus : "ah oui c'était pas mal mais de quoi ça parlait déjà" ?

Un trio de tête, parce qu'ils m'ont touchée profondément :

Puisque rien ne dure, de Laurence Tardieu

Elle s'appelait Sarah, de Tatiana de Rosnay (sortie en 2007 chez Héloïse d'Ormesson, avant-première 2006 chez France-Loisirs)

Passage du gué, de Jean-Philippe Blondel

Et puis en vrac, à moins que ce ne soit tout simplement par ordre chronologique de lecture :

Insecte, de Claire Castillon

La noce d'Anna, de Nathacha Appanah

Août, de Sophie Lasserre

Côté jardin, d'Alain Monnier

Une femme en vert, d'Arnaldur Indridason

Je viens de tuer ma femme, d'Emmanuel Pons

Présent ? , de Jeanne Bénameur

L'histoire de l'amour, de Nicole Krauss

Mes coups de coeur BD vont à Larcenet (sans surprises j'vous dis) pour Total souk pour Nic Oumouk, et le dernier tome du retour à la terre, ainsi qu'à Julien Neel pour les trois tomes de Lou !

Mes coups de coeur jeunesse vont à Anne Fine pour le journal d'un chat assassin, et à Malika Ferdjoukh pour quatre soeurs...

En vous souhaitant à tous une belle année 2007 !

Voir les commentaires

L'histoire de l'amour - Nicole Krauss

30 Décembre 2006, 10:22am

Publié par Laure

Ce que je crois, c’est que les Américains seuls savent encore nous raconter des histoires, nous prendre par la main et nous mener où ils veulent. Je simplifie, bien sûr, mais je pense là à Irving, Roth, Auster, et Nicole Krauss fait partie de ceux-là. 

L’histoire de l’amour a reçu le prix du meilleur livre étranger, mais je l’avais acheté bien avant, car les lecteurs (et critiques) enthousiastes l’avaient porté avec bonheur. C’est un livre exigeant, mais qui se lit tout seul. Il faut juste accepter de ne pas avoir toutes les clés dès le départ, d’être assez patient pour découvrir comment ces deux (trois ? quatre ?) histoires indépendantes qui s’intercalent vont se mêler, et comment ce bel ensemble va finir. 

L’histoire de l’amour, c’est l’histoire d’un roman au titre éponyme, à l’intérieur d’un autre roman (celui qu’on a entre les mains) qui nous mène loin, loin dans l’amour, dans l’amitié, dans l’Histoire, et dans la création littéraire. Il y a d’abord Leo Gursky, vieil écrivain juif qui a émigré à New York pour échapper à la Shoah, qui raconte l’histoire de sa vie, et surtout de son amour de jeunesse pour Alma. Puis il y a Alma, une autre, une américaine de quinze ans, qui essaie de remettre du baume au cœur à sa mère après le décès de son père. Un inconnu demande à sa mère de traduire un roman espagnol, l’histoire de l’amour, dans lequel l’héroïne porte le prénom d’Alma. D’ailleurs, ce roman, c’est son mari défunt qui le lui avait offert… Si vous êtes perdus, fiez vous aux petits dessins en tête de chapitres, qui vous rappellent qui parle, c’est joli et c’est utile. Et surtout, faites confiance à la magie du roman qui va entrecroiser tous ces fils pour en faire une histoire qu’on quitte à regrets. Vraiment. 

J’ai particulièrement aimé : tous les chapitres « de » Leo Gursky 

Je n’ai pas aimé : tous les « extraits » de l’histoire de l’amour. 

Mais j’ai aimé l’ensemble, et je vous le recommande …  

 

Elles en parlent mieux que moi : Papillon, Clarabel, Anne-Sophie, Clochette, le buzz… et pardon si j'en oublie...

 

Traduit de l'américain par Bernard Hoepffner et Catherine Goffaux.

Gallimard, juin 2006, 356 p. ISBN 2-07-077308-6, prix : 21 € 

Ma note : 5/5

 

Voir les commentaires

Le club Jane Austen - Karen Joy Fowler

30 Décembre 2006, 09:51am

Publié par Laure

Retour au travail ce matin, et j’en profite pour rendre ces livres empruntés depuis trop longtemps et que je n’arrive pas à lire. Le club Jane Austen : 6 amis (5 femmes et 1 homme) se réunissent régulièrement en club de lecture pour discuter des romans de Jane Austen. Jane Austen me paraît prétexte, car il est surtout question des caractères des protagonistes du club, disséqués dans un ennui tel que… bon, mon billet de concert de Jeanne Cherhal qui me servait de marque-page est resté bloqué à la page 72. Quand j’ai compris qu’il ne se passerait décidément rien dans ce roman, j’ai préféré passer à autre chose. Et j’ai trouvé pénible les (quelques) bavardages sur Jane Austen, alors que je n’ai pas lu ses romans. Beaucoup disent que cela n’alourdit pas la lecture, pour moi, ce fut la petite goutte de trop. Ce livre n’est pas pour moi, ou pas le bon moment, bon, ça arrive ! [et oui, je fais dans le radical ce matin !]

 

L’avis bien plus enthousiaste de Clarabel : ici

Quai Voltaire, oct. 2005, 335 pages, ISBN 2-7103-2745-7, prix : 21 €

 

Voir les commentaires