L'histoire de l'amour - Nicole Krauss
Ce que je crois, c’est que les Américains seuls savent encore nous raconter des histoires, nous prendre par la main et nous mener où ils veulent. Je simplifie, bien sûr, mais je pense là à Irving, Roth, Auster, et Nicole Krauss fait partie de ceux-là.
L’histoire de l’amour a reçu le prix du meilleur livre étranger, mais je l’avais acheté bien avant, car les lecteurs (et critiques) enthousiastes l’avaient porté avec bonheur. C’est un livre exigeant, mais qui se lit tout seul. Il faut juste accepter de ne pas avoir toutes les clés dès le départ, d’être assez patient pour découvrir comment ces deux (trois ? quatre ?) histoires indépendantes qui s’intercalent vont se mêler, et comment ce bel ensemble va finir.
L’histoire de l’amour, c’est l’histoire d’un roman au titre éponyme, à l’intérieur d’un autre roman (celui qu’on a entre les mains) qui nous mène loin, loin dans l’amour, dans l’amitié, dans l’Histoire, et dans la création littéraire. Il y a d’abord Leo Gursky, vieil écrivain juif qui a émigré à New York pour échapper à la Shoah, qui raconte l’histoire de sa vie, et surtout de son amour de jeunesse pour Alma. Puis il y a Alma, une autre, une américaine de quinze ans, qui essaie de remettre du baume au cœur à sa mère après le décès de son père. Un inconnu demande à sa mère de traduire un roman espagnol, l’histoire de l’amour, dans lequel l’héroïne porte le prénom d’Alma. D’ailleurs, ce roman, c’est son mari défunt qui le lui avait offert… Si vous êtes perdus, fiez vous aux petits dessins en tête de chapitres, qui vous rappellent qui parle, c’est joli et c’est utile. Et surtout, faites confiance à la magie du roman qui va entrecroiser tous ces fils pour en faire une histoire qu’on quitte à regrets. Vraiment.
J’ai particulièrement aimé : tous les chapitres « de » Leo Gursky
Je n’ai pas aimé : tous les « extraits » de l’histoire de l’amour.
Mais j’ai aimé l’ensemble, et je vous le recommande …
Elles en parlent mieux que moi : Papillon, Clarabel, Anne-Sophie, Clochette, le buzz… et pardon si j'en oublie...
Traduit de l'américain par Bernard Hoepffner et Catherine Goffaux.
Gallimard, juin 2006, 356 p. ISBN 2-07-077308-6, prix : 21 €
Ma note : 5/5