Les jardins d'Hélène

Les grand-mères - Doris Lessing

4 Janvier 2007, 10:40am

Publié par Laure

Une petite ville en bord de mer, le soleil, une vie aisée.  C’est un tableau idyllique pour cette entrée de scène : deux grand-mères accompagnées de leur fils respectif et de leurs petites-filles, idem, 6 personnages en quête de drame. Car cette nouvelle de Doris Lessing, écrite à 86 ans, se veut choquante et dérangeante, sans tabous. Soit. En effet, Lil et Roz sont deux amies d’enfance que rien ni personne ne séparera jamais : elles ont vécu comme deux sœurs jumelles à quelque mètres l’une de l’autre, faisant souvent jaser le voisinage sur une supposée homosexualité dont elles doutent elles-mêmes. Mariées au même âge, elles sont devenues mères en même temps : Lil a donné naissance à Ian, et Roz à Tom. Les garçons seront élevés ensemble, quasi comme des frères. Les maris ne feront pas long feu : le père de Ian est mort et le père de Tom est parti vivre ailleurs et s’est remarié. Une preuve de plus de la relation fusionnelle des deux femmes. Les deux garçons grandissant, à 16-17 ans, ils sont beaux à croquer, et les mères n’y résisteront pas : Ian deviendra l’amant de Roz et Tom celui de Lil. Un chassé-croisé amoureux symboliquement incestueux. A 30 ans tout de même, poussé un tant soit peu par un brin de convention, tous deux se marient (sans grand enthousiasme!) avec une jeune femme de leur âge : Tom avec Mary, et Ian avec Hannah. Les deux couples auront chacun une petite fille, mais jamais les deux hommes n’arriveront à oublier leur passion sulfureuse pour les grand-mères. 

Bon, voilà pour l’histoire ! Je ne suis pas du genre à être choquée par un sujet, ce n’est donc pas la raison pour laquelle je n’ai pas du tout aimé ce livre. (Même si j’admets volontiers que le sujet est amoral et jamais condamné, donc choquant). Non ce qui m’a agacée dans ce livre, c’est son omniprésente superficialité : tout est survolé très vite, l’auteur suit sa ligne comme elle l’entend, sans jamais s’encombrer de détails, ni surtout, sans jamais développer une quelconque psychologie aux personnages. Tout apparaît donc comme trop facile, vide et creux, manquant au final totalement de crédibilité. De la provoc pour la provoc, en gros. Car si l’histoire aurait pu être intéressante, elle aurait dû logiquement s’encombrer de doutes et de difficultés, de réflexion et de souffrances, qui sont totalement absents du récit. C’est un croisement amoureux purement mathématique, sans aucun brin d’émotion. Superficiel, et qui sonne totalement faux.

L'avis d'Evene : ici

Un article du quotidien suisse le Courrier :

Flammarion, août 2005, 127 pages, ISBN 2080686569, prix : 14 €

Ma note : 1,5/5

 

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C
Ouhlala !!! ... vraiment ce livre n'est pas présenté sous les meilleurs auspices !!!  .. brrr ... (et pis je crois qu'il se trouve actuellement perdu dans le fin fond d'un carton de ma bibliothèque déménagée/encartonnée pour cause de travaux qui sont pas prêts d'être finis avant la saint glinglin !!) ... :-/
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C
Ah je l'ai acheté !!!! ça ne me motive plus du tout à le lire .. hmm.
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L
pour moi c'était à petit prix chez France Loisirs  (heureusement d'ailleurs) : je le prête à une amie qui veut le lire et après je le recycle...
F
Tiens tiens...  Voilà un avis qui rejoint mon impression sur Doris Lessing.  J'ai lu deux de ses oeuvres et alors que j'ai a-do-ré Le cinquième enfant, Le carnet d'Or m'est tombé des mains.  J'ai l'impression qu'avec elle, c'est du génial ou du carrément mauvais.  Je me trompe?<br /> Chose certaine, merci de m'indiquer qu'il ne faut surtout pas lire celui là!
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C
Oui, tout est survolé ! Doris, réveille-toi !
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C
Tu as raison, tout est survolé, voilà une déception de la part de Doris Lessing
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B
J'aimais beaucoup Doris LEssing ... jusqu'à ce que je lise ce livre. Etait-ce une commande de son éditeur ? a-t-elle (encore?) besoin d'argent ! ou la vieillesse est-elle réellement un désastre ?  
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