Les jardins d'Hélène

Raconte-moi la fin – Valeria Luiselli

5 Février 2019, 16:28pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Nicolas Richard

 

L’auteure, née au Mexique, a commencé à travailler comme interprète au tribunal de l’immigration de New-York au début de l’année 2015, en plein cœur de la crise des enfants migrants, des enfants isolés en provenance surtout du Guatemala, du Honduras, et du Salvador, qui fuient la violence des gangs.

 

Chaque enfant migrant entrant sur le territoire américain doit répondre à 40 questions qui permettent de comprendre son histoire, les raisons de sa fuite, les dangers auxquels il serait confronté si on le renvoyait chez lui, et de tester la véracité de son récit.

 

p. 51 : « Chaque enfant vient d’un endroit différent, d’une vie particulière, a vécu une palette d’expériences distinctes, mais leurs histoires suivent habituellement la même intrigue foireuse et prévisible.

                Qui correspond peu ou prou aux grandes lignes suivantes : les enfants partent de chez eux avec un coyote. Ils traversent tout le Mexique aux mains de ce coyote, sur La Bestia. Ils essaient d’échapper aux griffes des violeurs, des policiers corrompus, des soldats meurtriers et des gangs de la drogue qui risquent de les exploiter comme esclaves dans les champs de pavot ou de marijuana, quand ils ne les tuent pas d’une balle dans la tête avant de les enterrer dans des charniers. Si quelque chose se passe mal et qu’il arrive malheur à un enfant, le coyote n’est pas tenu responsable. Les enfants qui parcourent cet interminable chemin de croix jusqu’à la frontière U.S. se présentent aux agents de la Border Patrol et sont officiellement détenus. (Souvent par des agents de police qui leur disent des choses du genre : « Parle anglais ! Maintenant t’es en Amérique ! » On les met ensuite dans la glacière. Puis, plus tard, dans un refuge provisoire. Là, il faut qu’ils commencent à chercher leurs parents – s’ils ont des parents – ou les gens de leur famille qui feront pour eux office de référents. Par la suite, ils sont envoyés là où habitent leur référent. Et finalement, ils doivent se présenter au tribunal, où ils pourront tenter d’éviter l’expulsion – s’ils ont un avocat ».

 

Dans le meilleur des cas, car bien sûr ils n’ont aucun moyen de payer un avocat. Il faut donc en trouver un qui accepte de travailler gratuitement.

 

La procédure est longue, complexe, ubuesque, et fait froid dans le dos.

 

 

L’auteure choisit de la raconter par le prisme de son expérience personnelle, elle-même en attente de la fameuse green card pour avoir le droit de travailler sur le territoire états-unien, elle profite des 40 questions pour relater aussi son parcours et expliquer les faits et lois américaines.

 

C’est le titre qui m’a attirée au hasard d’un rayon de médiathèque : « raconte-moi la fin », c’est ce que lui demande à chaque fois sa petite fille quand elle parle de ses cas à la maison, est-ce que ça finit bien ? Parfois, mais c’est si compliqué. La plupart du temps, elle se contente de répondre : « Je ne sais pas encore comment ça finit ».

 

 

Valeria Luiselli est également romancière (L’histoire de mes dents, août 2017, éd. de l’Olivier) et donne à voir dans ce récit une réalité de l’immigration, qui loin de nous, informe et sidère.

 

 

 

p. 30/31 : "Les chiffres et les cartes racontent des histoires d’horreur, mais les histoires les plus horribles sont peut-être celles pour lesquelles il n’y a pas de chiffres, pas de cartes, pas de responsabilité possible, jamais de mots écrits ni prononcés. Et peut-être que la seule façon de garantir un minimum de justice – si tant est que cela soit possible – c’est d’entendre et d’enregistrer ces histoires encore et encore, afin qu’elles reviennent, toujours, nous hanter et nous faire honte. Car être conscient de ce qui se passe à notre époque et choisir de ne pas agir est devenu inacceptable. Parce que nous ne pouvons pas nous permettre de continuer à banaliser l’horreur et la violence. Parce que nous pouvons tous être tenus pour responsables si quelque chose se passe sous notre nez et que nous n’osons même pas regarder."

 

 

 

Éditions de l’Olivier, coll. Les feux, avril 2018, 125 pages, prix : 14,50 €, ISBN : 978-2-8236-1241-7

 

 

 

Crédit photo couverture : © cedric©scandella.fr

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La fin d’où nous partons – Megan Hunter

2 Février 2019, 11:40am

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Aurélie Tronchet

 

Un premier roman étonnant par sa forme, des phrases courtes, rarement plus de trois lignes toujours entrecoupées de blanc, bref mais profond néanmoins, évocateur, poétique parfois.

 

Une femme accouche alors que Londres est sous l’eau, submergée par une crue apocalyptique. Il faut fuir. L’exil s’organise. Elle est séparée de son mari. Le lecteur accompagne cette femme et son enfant durant une année, leur relation forte dans un contexte de migration forcée, la survie dans les camps de réfugiés, l’espoir de retrouver le père de son enfant.

 

C’est un beau roman sur le lien maternel, la vie dans un environnement hostile, agréable à lire, qui peut laisser un peu sur sa faim mais qui se découvre comme une respiration, tant il tire sa force de sa forme épurée. Il mêle également de nombreux passages en italique inspirés de textes mythologiques ou religieux qui accentuent son côté poétique.

 

 

 

Quelques extraits :

 

p. 81 : « On nous dit de ne pas paniquer, la consigne la plus susceptible de provoquer la panique que l’homme connaisse ».

 

p. 84 : « Moi, Z, O, C. Nous dormons d’un œil, alignés, les bébés ventousés à nos mamelons. Ils ont six mois."

 

Ils ont appris à se tenir assis ici, dans cet endroit du pas-assez. Ils ont redressé leur dos. Ils ont commencé à essayer d’attraper notre pain. »

 

p. 96 : « Quand tu as un enfant, la peur est transférée, aurait pu me dire ma mère.

D’une certaine manière, elle est multipliée, aurait-elle pu dire. »

 

p. 123 : « Je bois l’air frais comme de l’alcool, chaque gorgée est une froideur qui m’attire et m’enserre la taille. »

 

 

 

 

 

Gallimard, coll. Du monde entier, février 2018, 169 pages, prix : 16,50 €, ISBN : 978-2-07-270152-8

 

 

 

Crédit photo couverture : © plainpicture / Glasshouse / chiei kurimoto / et éd. Gallimard

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Janvier 2019 en couvertures ...

31 Janvier 2019, 23:00pm

Publié par Laure

En janvier, j'ai lu :

(un clic sur les couvertures renvoie à un billet quand c'est une lecture que j'ai chroniquée)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En janvier, j'ai vu :

 

 

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En attendant la neige – Christine Desrousseaux

30 Janvier 2019, 11:56am

Publié par Laure

Véra, responsable de l’accident de voiture qui a coûté la vie à sa mère, se retire dans le chalet isolé d’un ami, dans le haut Jura, où la neige menace de la couper du monde. C’est exactement ce qu’elle recherche, la solitude, le grand air, le calme pour se reconstruire, contre l’avis de sa sœur qui la couve un peu trop et surveille de près son lourd traitement médicamenteux.

 

Véra dompte les lieux assez vite, mais sent le regard hostile de certains au village, et découvre avec surprise que le voisin le plus proche n’est pas le propriétaire dont on lui avait parlé.

 

L’atmosphère devient lourde, étrange, des phénomènes inquiétants se déroulent. Intimidation, folie ? Le suspense psychologique se renforce quand le voisin qui lui porte régulièrement secours se trouve mêlé à une disparition, le corps de sa sœur est retrouvé dans une faille glacière, le meurtre ne fait pas de doute.

 

J’ai aimé cheminer dans ce roman qui emprunte les codes du thriller sans en avoir les ressorts trop violents ou surréalistes, c’est presque un roman ordinaire, qui vous tient juste ce qu’il faut en haleine. Je n’ai pas été surprise par le ressort de l’intrigue, je l’ai même plutôt pressenti, pour la seule et unique raison qu’il était identique à celui d’un épisode de série télé vu très récemment, quelques jours à peine avant ma lecture, simple hasard.

 

La fin reste un poil trop ouverte à mon goût, même si l’interprétation que j’en fais est bien fermée, mais je préfère quand le choix est fait par l’auteur.

 

Un bon roman qui permet de passer un très bon moment.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Calmann-Levy, janvier 2019, 288 pages, prix : 17,90 €, ISBN : 978-2-7021-6361-0

 

 

 

Crédit photo couverture : © Marius Kasteckas / Getty images et éd. Calmann-Levy

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Je ne reçois pas vos mails

25 Janvier 2019, 10:01am

Publié par Laure

Je trouve régulièrement dans l’administration de ce blog des notifications comme quoi j'ai des messages dans ma boite mail de contact. Or je ne trouve absolument rien, ni dans la réception, ni dans les spams.

 

Overblog semble avoir confirmé que ses notifications étaient blacklistées par yahoo, aussi si vous voulez me contacter, faites-le directement à l'adresse suivante : jdhelene@yahoo.fr sans passer par le formulaire de contact. Sinon je ne reçois rien, et ne peux donc vous répondre !

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La guérilla des animaux – Camille Brunel

25 Janvier 2019, 09:48am

Publié par Laure

Isaac est un ardent défenseur de la cause animale, et il n’hésite pas, à travers tous les pays du monde qu’il traverse, à employer des moyens radicaux. Œil pour œil, dent pour dent.

 

J’ai détesté ce roman. Pourtant je suis allée jusqu’au bout. En hésitant maintes fois à l’abandonner. En lisant d’autres livres entre temps.

 

Ce premier roman dérange, et c’est sans aucun doute volontaire. C’est peut-être même là son seul objectif. Avec celui de faire réfléchir. Aux extinctions des espèces par le comportement de l’homme, à la catastrophe climatique.

 

Ce qui me gêne, c’est la violence choisie, extrémiste. L’intégrisme ne pourra jamais me convaincre.

 

J’entends la thèse et le document à charge, lourd, qui ne s’encombre pas de précautions, mais j’aurais préféré la lire et y réfléchir dans un essai. Dans un roman ouvertement dystopique à la fin, ça ne fonctionne pas, du moins pour moi.  Au lieu de me rallier à certaines idées (le véganisme, la protection animale et des forêts), il me fait au contraire fuir : une fois encore parce que l’extrémisme choisi ne peut pas me séduire, je ne peux que le rejeter. Il est sans doute fait pour cela, provoquer, déranger, conduire à réfléchir. Je ne pourrai guère aller au-delà du simple rejet.

 

Il est rare qu’un roman me déplaise autant sur son fond, bien que l’écriture et les chapitres courts induisent une lecture aisée. Je n’ai pas relevé le passage hélas, mais l’allusion comparative à la Shoah m’a sans doute définitivement perdue à ce moment-là. Même s’il est justement question de la pertinence de la question de la supériorité de l’homme sur l’animal. Je ne suis sans doute pas encore prête à aller aussi loin, autant j’aimerais en discuter et comprendre, autant je refuse une pensée radicale qui m’est imposée sans pouvoir y répondre.

 

 

p. 43 : « la vie humaine impressionne moins. Nous serons bientôt dix milliards d’humains tandis que les tigres ne seront bientôt plus que deux mille. Quelle vie aura le plus de valeur selon vous ? Croyez-moi, des milliards de gens seront bientôt prêts à vous pardonner quelques exécutions collatérales, si c’est au nom des animaux. »

 

 

 

Lu dans le cadre des 68 premières fois.

 

 

 

Alma éditeur, août 2018, 276 pages, prix : 18 €, ISBN : 978-2-36279-285-4

 

 

 

Crédit photo couverture : © Alma éditeur.

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Félix le chien – Blanca Lacasa et Ana Gomez (ill.)

23 Janvier 2019, 11:48am

Publié par Laure

Félix est le petit chien de Max, un chien qui ressemble à tous les chiens de la même espèce, mais qui ne fait rien comme eux. Il ne va pas chercher la balle, il n’aboie pas, il ne remue pas la queue, il ne se roule pas par terre pour qu’on lui chatouille le ventre. Il est un grand incompris dans sa famille humaine.

Mais le petit Max va s’intéresser à lui et remarquer que la nuit, Félix aime rejoindre ses copains et fait tout comme eux : chasser les souris, grimper dans les arbres, jouer avec des pelotes de laine… Max va accepter cette différence et montrer à Félix qu’il la comprend, ainsi leur lien va-t-il s’épanouir davantage et ils sont heureux tous les deux.

 

Un compagnon à 4 pattes, c’est souvent un être qu’on a tant attendu qu’on l’a fantasmé, et qui ne se révèle pas toujours conforme à l’idée qu’on s’en faisait. Qu’on le rapporte à l’humain ou non, cet album simple et joyeusement coloré met en avant la différence, et son acceptation. Sans aller jusqu’à une réflexion sur le genre, acceptons déjà que l’autre puisse être différent, et accueillons-le tel qu’il est !

 

Un beau message de tolérance et de respect, qui s’ouvre sur des pages jaune soleil remplies d’os dessinés et se referme sur ce même jaune rempli d’arêtes de poisson, celles que Félix le chien préfère.

 

 

Dès 3 ans.

 

 

 

Nathan, janvier 2019, 32 pages, prix : 11,90 €, ISBN : 978-2-09258176-6

 

 

 

Crédit photo couverture : © Ana Gomez et éd. Nathan

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Le grand méchant loup pue des pieds - Swann Meralli et Augel (ill.)

22 Janvier 2019, 09:32am

Publié par Laure

C’est l’histoire d’un petit chaperon rouge enrhumé qui n’a pas la langue dans sa poche (mais les écouteurs dans les oreilles) qui traverse la forêt pour retrouver sa mamie à son cours de fitness et lui donner ses galettes sans gluten. Évidemment un grand méchant loup l’arrête en chemin, ou plus exactement la Terreur des sous-bois, c‘est ainsi qu’il préfère se nommer et qu’il se voit. Et il y en a du monde dans la forêt, mais il ne fait peur à personne, et s’il fait fuir les diverses petites bestioles, c’est uniquement parce qu’il …. pue des pieds !

 

On y croise des personnages connus : un ours qui n’en peut plus de sa boucle d’or qui squatte chez lui, un vilain petit canard relookeur du comté, un grand méchant cochon, etc. mais dans des rôles à contre-emploi. Il y est aussi question de l’enfance, d’un orphelinat, du harcèlement scolaire, et d’un grand ménage de printemps.

 

Le scénario bouscule des codes connus et c’est plutôt drôle, on ne s’ennuie pas une seconde. Je suis plus mitigée sur le dessin, dont je ne suis pas spécialement fan, mais il va bien avec le ton décoiffant de l’album.  Il en deviendrait presque attachant ce pauvre loup tout efflanqué !

 

 

Dès 7/8 ans.

 

 

Jarjille éditions, septembre 2018, 48 pages, prix : 15 €, ISBN : 978-2-918658-74-0

 

 

 

Crédit photo couverture : © Augel / et éd. Jarjille

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Nos éclats de miroir - Florence Hinckel

19 Janvier 2019, 16:00pm

Publié par Laure

Cléo a quatorze ans et onze mois, et elle écrit tout le temps. Très touchée par le journal d’Anne Frank, elle décide de lui adresser ce carnet dans lequel elle écrit chaque jour, et qu’elle tiendra jusqu’à ses 15 ans, 1 mois et 20 jours, âge auquel est morte Anne Frank. Comme celle-ci écrivait à son amie imaginaire Kitty, Cléo écrit à Anne Frank en signant Kitty.

 

Elle lui confie sa vie d’adolescente au collège, son amitié plutôt toxique avec Bérénice, la mort de son père, la mélancolie de sa mère qui peine à ne pas perdre pied, ses liens avec sa sœur et ses rêves avec Dimitri… De brefs chapitres ornés parfois de quelques calligrammes qui montrent surtout combien l’écriture peut être un refuge et une libération tout à la fois, quand on est une adolescente un peu effacée et hypersensible.

 

Si j’ai trouvé le début plutôt simpliste, j’ai fini par trouver Cléo attachante, au sein de cette famille et de cette amitié anxiogènes. Un journal intime qui devrait séduire les jeunes à partir de 12 ans, et qui pourrait leur donner l’envie de faire de même pour exprimer leurs joies et leurs peines.

 

Extrait p. 143 : "Je perçois des choses, je vois ce qui est anormal dans cette société.

Mais je ne sais pas encore quoi faire.

Ou si j'en suis capable.

Écrire est ma seule arme.

Ma seule défense, aussi."

 

 

L’autrice offre quelques pages de son propre journal intime à la fin de l’ouvrage, car elle-même avait ressenti ce besoin d’écrire après avoir lu le journal d’Anne Frank, elle avait 12 ans en 1985, et choisi de signer Kitty dans son journal adressé à Anne.

 

 

 

Nathan, janvier 2019, 171 pages, prix : 14,95 €, ISBN : 978-2-09-258804-8

 

 

Crédit photo couverture : © Sarah Maxwell et éd. Nathan

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Le domaine - Jo Witek

18 Janvier 2019, 16:37pm

Publié par Laure

Gabriel Delaire et sa mère Florine arrivent au « domaine », un beau manoir de maître au milieu des Landes. Florine doit y occuper un emploi d’aide-cuisinière pour deux mois, et son fils, passionné de nature et d’ornithologie, l’accompagne, espérant s’abreuver de ces beautés naturelles et animales.

La scène d’ouverture est très forte, faisant penser aux oiseaux d’Hitchcock, plaçant d’emblée les personnages et leur caractère, ainsi que l’atmosphère de la maison. La comtesse, apeurée par une chouette prisonnière affolée, la fait tuer par le jardinier Vincent.

Gabriel se régale à observer la nature, en se rapprochant de Vincent, tout en dénonçant auprès de sa mère ce rapport de classes qui l’exaspère. Mais sa mère l’élève seule, le poste est bien payé : elle a besoin d’argent pour ses études.

L’atmosphère est lourde, étrange, Gabriel se sent épié. Mais tout va bien jusqu’à l’arrivée des cousins, les petits-enfants du comte et de la comtesse de La Guillardière. Gabriel est immédiatement séduit par Éléonore, une belle adolescente qui ne cache pas son caractère dépressif. Désir, peur, différence de milieu social, cauchemars…. Le lecteur est ferré depuis longtemps pour cheminer avec Gabriel et les pages se tournent toutes seules.

 

Je me suis fait avoir comme une bleue, surprise par le twist totalement inattendu à la fin du livre. Pour autant, est-il vraiment crédible ? c’est ma seule réserve tant j’ai aimé ce roman d’apprentissage flirtant avec le thriller, qui aborde la sensibilité à un âge fragile, le suicide des adolescents sur un fond de romantisme plutôt sombre, la différence (de caractère, et donc de confiance en soi, de classe sociale également), la violence affective des premières amours, et la constance de l’amour maternel.

 

Un très beau roman pour ados (dès 13/14 ans) que je conseille volontiers.

 

 

Actes Sud Junior, mars 2016, 327 pages, prix : 15,50 €, ISBN : 978-2-330-06086-2

 

 

Crédit photo couverture : © Caroline Barbera / picturetank / éd. Actes Sud junior

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