Les jardins d'Hélène

Pendant qu'ils comptent les morts – Marin Ledun et Brigitte Font Le Bret

8 Juillet 2012, 16:20pm

Publié par Laure

 

(Entretien entre un ancien salarié de France Télécom et une médecin psychiatre)

 

pendant-qu-ils-comptent-les-morts.jpgJe connaissais Marin Ledun en tant qu'auteur de romans policiers, j'ignorais qu'il avait été chercheur en sociologie des usages au Centre de Recherche et de Développement de France Télécom. C'est en tant que salarié de France Télécom souffrant du nouveau management mis en place par l'entreprise lors de sa privatisation qu'il rencontre la psychiatre Brigitte Font Le Bret, qui reçoit les salariés qui vont mal.

S'intéressant toujours au fonctionnement interne de l'entreprise et au traitement médiatique qui est fait de la vague de suicides à France Télécom, quelques années après avoir démissionné, Marin Ledun décide de recontacter cette psychiatre pour analyser ce qui s'est passé et en faire un livre d'entretien. Ils ont la volonté de comprendre. « Qu'il soit bien clair que l'objet, ici, n'est pas et n'a jamais été la question du suicide en soi, mais bien celle de la cécité vis-à-vis des pratiques managériales et des nouvelles formes d'organisation du travail. Ou comment des vies sont sacrifiées chaque année sur l'autel de la rentabilité. » (p. 15) Et en ce sens, ce livre est salutaire, passionnant et éclairant.

Les auteurs expliquent comment sont infantilisés, isolés, et surveillés en permanence les salariés. Comment on leur donne des objectifs irréalisables, comment on les détruit intérieurement en leur imposant des mobilités forcées, des postes qui n'ont rien à voir avec leurs compétences, etc.

La psychiatre apporte des explications intéressantes sur la distinction entre dépression et souffrance au travail (on a pu lire souvent que ceux qui s'étaient suicidés étaient déjà dépressifs ou avaient des problèmes personnels), elle démontre bien comment c'est cette nouvelle gestion des ressources humaines qui leur a été fatale.

Les auteurs relatent aussi l'attitude des clients consommateurs (le fameux client roi), et de toute cette urgence de la société aujourd'hui qui ne tolère plus la moindre panne ou défaillance quelques heures. Comment les clients eux-mêmes participent de cette violence dans des propos outranciers, façon « je n'en dis pas plus parce que sinon vous allez vous suicider », quand ce n'est pas directement « allez donc vous suicider ! ».

L'entretien porte essentiellement sur France Télécom mais on peut l'extrapoler à d'autres entreprises qui fonctionnent de la même manière.

La postface de Bernard Floris apporte un éclairage historique intéressant sur l'évolution du management et de l'organisation du travail, du taylorisme au management par la menace. Au-delà, c'est toute une réflexion sur notre société du profit qui est engagée. « Quand refuserons-nous de vivre et travailler ainsi ? » conclut Bernard Floris.

 

 

La Tengo éditions, avril 2010, 164 pages, prix : 15,50 €

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Crédit photo couverture : © Olivier Brut et La Tengo éditions.

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Une vie sans Barjot – Appollo & Oiry

7 Juillet 2012, 15:38pm

Publié par Laure

 

Scénario : Appollo

Dessins et couleurs : Oiry

 

une-vie-sans-barjot.jpgMathieu a 18 ans et vient d'avoir le bac. C'est sa dernière nuit dans la petite ville de son adolescence, demain, il part à Paris poursuivre ses études. Il veut profiter de cette dernière nuit, avec les potes, et peut-être enfin approcher la belle Noémie dont il est amoureux.

Succession de rencontres, de lieux où rien ne se passe vraiment comme prévu, Mathieu erre dans la nuit avec Christophe, l'intello ivre de Kerouac et de Rimbaud qui ne rêve que d'un tel avenir d'auteur, et Barjot, de son vrai prénom Jean-Mohamed, plus désinvolte, un peu barge comme son surnom l'indique.

Le principal atout de cet album est de sonner profondément juste, si le langage cru et bassement vulgaire des ados vous rebute, passez votre chemin, mais c'est aussi ce qui en fait son réalisme. On s'y croirait, dans cette adolescence désabusée entre alcool, joints, et sexe. Devient-on adulte en cessant de fanfaronner, en écoutant ses sentiments, en acceptant ses forces et ses faiblesses ? Devient-on adulte parce qu'après le bac on part vers l'inconnu ?

Le jeu de couleurs de cette longue nuit est très bien vu aussi, jouant essentiellement sur le bleu, le rouge et le jaune en plus du noir de la nuit. Une fin plus douce, plus intimiste, révèle tout l'intérêt des personnages et leur basculement. Un passage initiatique de l'adolescence à l'âge adulte, symbolisé par une nuit d'errance et de regards sur la ville et ses amis.

 

Futuropolis, mars 2011, 64 page, prix : 16,25 €

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Crédit photo couverture : © Oiry et éd. Futuropolis

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Il l'a fait...

6 Juillet 2012, 09:08am

Publié par Laure

Bon, ce ne sera pas la journée de l'humilité, mais celle des sourires grands jusqu'aux oreilles...

 

Il l'a fait : Bac S SI (sciences de l'ingénieur) mention Très Bien

 

(On attend un peu pour les notes, les serveurs de l'académie de Nantes sont saturés , impossible de s'y reconnecter depuis 9h15 !)

 

Edit : on n'est plus à cela près : 19 en maths coeff 9, 17 en physique-chimie coeff 6, 19 en sciences de l'ingénieur  coeff 9 (20 à l'écrit coeff 4, 17 à la partie technique coeff 5), 16 en Histoire-Géo coeff 3, 15 en anglais LV1 coeff 3, 18 en allemand LV2 coeff 2, 15 en philo coeff 3, 14 en sport coeff 2, et les épreuves de l'an dernier en français : 19 en français (dissert) et 11 à l'oral, sa grande déception !, et TPE : 20. Ce qui d'après le courrier reçu de l'académie ce midi fait une moyenne de 17.70. ouch.

 

Il part donc à la rentrée, CPGE MPSI (dans notre vieux langage à nous : prépa maths sup) au lycée Clémenceau à Nantes.

 

Le concert des pianistes le 30 juin à l'école de musique, c'était donc le dernier aussi, du moins ici.

à défaut de vidéo, quelques photos (cliquables) :

 

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   Jean-Baptiste sur l'orgue de l'église pour le concert des pianistes, avec le directeur de l'école de musique

 

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     JB et Renata, la prof de piano de l'école, répétitions avant concert

 

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  Anne-Claire, sa soeurette, 1ère découverte de l'orgue également pour cette journée spéciale pianistes.

 

Crédits photos : © Cristina Zanetti.

 

 

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