(sous –titre : L’histoire plus ou moins vraie d’un mari, de sa femme, et de l’alligator de sa femme)
Traduit de l’américain par Arnold Petit
Le ton est donné dès le titre et le sous-titre : l’histoire sera loufoque et c’est bien pour cela qu’on s’y précipite. Elle est racontée par un des fils devenu adulte, qui reprend ce que sa mère lui a confié au fil des années.
L’aventure s’est déroulée principalement en 1935, aux États-Unis, pendant la grande dépression. Homer et Elsie Hickam vivent à Coalwood, un village de Virginie Occidentale d’environ mille habitants. Homer est mineur de charbon. Sa femme Elsie, qui a vécu en Floride, a du mal à s’adapter au climat et à la mentalité de cette bourgade. Au moment de son mariage avec Homer, elle a reçu un encombrant cadeau de la part de son ancien amoureux qu’elle a toujours considéré comme l’amour de sa vie : un alligator, qu’elle a nommé Albert.
Albert est tout pour elle, animal de compagnie qui comble son ennui, et surtout, lui rappelle son premier et seul amour. Mais Homer n’est pas dupe et lui présente un ultimatum : c’est Albert ou lui, elle va devoir choisir. C’est ainsi que commence le voyage : cédant à la demande de son mari, ils s’apprêtent à ramener Albert dans son milieu aquatique d’origine, en Floride.
Le road trip démarre et enchaine des épisodes tous plus farfelus les uns que les autres, où Albert ne manque pas une occasion de montrer sa fidélité et sa loyauté à son maître Homer, à la grande surprise de celui-ci. Au fil du voyage et des péripéties déjantées, on croisera même Steinbeck et Hemingway, jolis clins d’œil littéraires.
Bien plus qu’une aventure délirante et peu crédible en l’état, c’est aussi une réflexion sur la vie de couple, sur la fidélité, le désir, et les compromis de la vie quotidienne. C’est amené en second plan, mais bien présent.
Les premiers chapitres sont jubilatoires, rien que pour Albert dans son baquet sur la banquette arrière de la Buick, et l’enchainement des épisodes cocasses. L’ensemble s’essouffle peut-être un peu une fois le processus compris, mais l’ensemble reste joyeux et décalé. Une lecture plaisante et originale pour s’évader à moindre frais.
Mosaïc, juin 2016, 416 pages, prix : 19,90 € (13,99 € en numérique)
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Crédit photo couverture : © éd. Mosaïc