Les jardins d'Hélène

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Pillow man, l’homme de nos rêves - Stéphane Grodet, Théo Calméjane (ill.)

17 Juin 2025, 12:46pm

Publié par Laure

Jean, franco-québécois, la quarantaine, est au chômage depuis trois ans. Souffrant de sévères maux de dos, il ne peut plus exercer son métier de chauffeur-routier. Insomniaque, il passe un entretien suite à une annonce transmise par un ami : devenir pillow man. Le job consiste à servir d’oreiller humain ou de doudou à des adultes esseulés qui ne parviennent plus à trouver le sommeil. Toute relation intime est strictement interdite, ce serait le licenciement immédiat.
Bien sûr il n’ose pas expliquer la nature de son nouveau job à sa femme, à qui il dit qu’il est veilleur de nuit pour un grand groupe de luxe. 

Les situations cocasses ou touchantes s’enchaînent, il réussit dans son job et goûte enfin à une vie matérielle plus confortable. Jusqu’au jour où, bien sûr, sa compagne découvre le pot aux roses. 

Une BD rafraîchissante, originale de par son sujet, qui soulève aussi de vrais sujets comme le marché du sommeil en France (à coup de potions magiques et de somnifère, business et santé publique, mais aussi la solitude. 

Le dessin est clair, classique, très coloré, avec une collection sympa de pyjamas.

Une BD doudou comme son héros, avec une fin un poil rapide et sèche qui m’a un peu déçue par sa facilité. 

A lire pour sourire !



 

Glénat, coll. 1000feuilles, septembre 2024, 224 pages, prix : 26 €, ISBN : 978-2-344-04849-8

 

 

Crédit photo couverture : © Théo Calméjane et éd. Glénat

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Le dernier costume n’a pas de poche – Laurent Galandon et Paolo Castaldi

4 Juin 2025, 10:16am

Publié par Laure

A Zarzis, en Tunisie, Chamesddine Marzoug aide les migrants comme il peut, et surtout hélas, il leur a créé un cimetière, pour offrir aux anonymes morts en Méditerranée un dernier lieu où reposer en paix.

Un matin il est appelé par son cousin pour un jeune garçon qui erre seul. Abdoulaye est le seul survivant d’une embarcation qui a coulé, il dit avoir été sauvé par une tortue géante qui l’a pris sur son dos. Il espère retrouver sa mère arrivée à Zarzis depuis quelques mois déjà.

Multiplicité des points de vue, beauté de l’illustration, parallèle avec les réfugiés ukrainiens que l’Europe a accueillis sur des modalités spéciales, sans jamais porter de jugement l’auteur et l’illustrateur donnent à voir une lueur d’humanité dans un monde inhumain, c’est à la fois triste et beau de justesse. 

Chamesddine Marzoug existe vraiment, l’album s’achève par des photos prises par Laurent Galandon lors de leur rencontre.

 

Lire un extrait : ici

 

éd. Futuropolis, février 2025, 145 pages, prix : 23,00 €, ISBN : 978-2-7548-3581-7

 

 

Crédit photo couverture : © Paolo Castaldi et éd. Futuropolis

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Marcie, le point de bascule – Cati Baur

10 Mai 2025, 10:48am

Publié par Laure

Caroline, dite Marcie, en CDD depuis des lustres, se fait licencier sans vraie raison, parce qu’elle n’est plus vraiment dans le mood. La cinquantaine, mère célibataire et en préménopause (bouffées de chaleur et surpoids), elle ne sait trop vers quoi se tourner, et puisque son âge l’invisibilise et qu’elle se fond à merveille dans le décor, elle propose ses services à une agence de détectives, pour retrouver des chiens volés. Un soir, elle est témoin de la chute d’une femme par la fenêtre d’un immeuble, et voit s’enfuir un fantôme. Ainsi démarre l’enquête qui la mènera à New-York. Le début d’une nouvelle vie, et d’une nouvelle expression de soi.

Si j’ai aimé le dessin, j’ai trouvé le scénario un peu trop décousu et fantasque, et pas assez aboutie la thématique de l’âge qui n’est au final qu’esquissée.

p. 28 « Je me fonds dans le décor. Je suis la femme invisible. C’est le super-pouvoir des femmes de cinquante ans… »

 

 

Dargaud, janvier 2025, 137 pages, prix : 20.50 €, ISBN : 978-2-205-21243-3

 

Crédit photo couverture : Cati Baur et éd. Dargaud

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Deux filles nues - Luz

19 Avril 2025, 13:22pm

Publié par Laure

C’était sans doute le risque avec cette BD multi primée (dont le Fauve d’Or à Angoulême en 2025), ce ne fut pas le coup de cœur attendu.

C’est néanmoins un excellent album, original, intelligent, intéressant. Il est d’ailleurs toujours difficile d’être critique sur une œuvre réussie, qui vous apprend des choses, sur l’art et par le biais de l’art.

Un siècle d’histoire allemande vue par un tableau, de sa création par son artiste, Otto Mueller, à ses ventes, pendant la montée et l’arrivée du nazisme au pouvoir. Spoliation, art dégénéré, bûchers d’œuvres d’art, sauvetages, jusqu’à l’exposition au musée Ludwig à Cologne (Köln), c'est riche et documenté. L’ouvrage s’enrichit d’ailleurs d’une postface de la directrice adjointe du musée, de courtes biographies, d’une chronologie, etc.

 

L’originalité vient bien sûr du point de vue choisi : l’œil du lecteur est celui du tableau : c’est un peu déroutant au départ, surtout dans les premières pages, ce n’est parfois pas droit, parfois dans le noir, parfois en mouvement, Luz a fait très fort sur ce point.

 

 

Albin Michel, octobre 2024, 196 pages, prix : 24.90 €, ISBN : 978-2-226-48957-9

 

 

Crédit photo couverture : © Luz et éd. Albin Michel

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La parenthèse d’oubli (Les carnets de Cerise #tome6) – Joris Chamblain, Aurélie Neyret (ill.)

16 Avril 2025, 09:32am

Publié par Laure

Quelle joie de retrouver Cerise après quelques années, dans un si bel album, réussi tant du point de vue du scénario que des dessins, vraiment sublimes !

Cerise va sur ses 13 ans, et c’est une année particulière dans sa vie : celle d’un voyage d’un an autour du monde, en minimisant au maximum son empreinte carbone (pas d’avion sauf nécessité absolue), en famille avec sa maman, Stéphane son compagnon, et Valentin, le fils de ce dernier.

L’album fait une large place à l’écriture, par le biais des carnets de Cerise, mêlant journal de bord et aquarelles, qui alternent avec des planches de BD classiques. La beauté de l’illustration ne peut que séduire d’emblée. C’est splendide.

De l’Angleterre au nord de l’Amérique du Sud en passant par l’Europe et l’Afrique du Nord, le périple loin du quotidien permet l’éveil, au monde, à la famille recomposée, à l’avenir de ces deux thématiques, sans oublier la difficulté d’être loin de ses amis. Hormis le message écologique un peu trop convenu (et vu comme un message obligé) c’est un tome qui donne envie de saisir les petits bonheurs du quotidien, et pourquoi pas, de les écrire. Peut-être fera-t-il même naître des vocations auprès des jeunes lecteurs.

Un très beau 6e tome.

 

Les autres tomes dans les jardins :

Les carnets de Cerise #tome5

Les carnets de Cerise #tome3

Oxymore éditions, collection métamorphose, décembre 2024, 75 pages, prix : 16,50 €, ISBN : 9782385610722

 

 

Crédit photo couverture : © Aurélie Neyret et Oxymore éditions.

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Le jardin, Paris - Gaëlle Geniller

6 Avril 2025, 14:53pm

Publié par Laure

De Gaëlle Geniller j’avais beaucoup aimé les fleurs de grand frère et Minuit passé, c’est donc tout naturellement que je me suis tournée vers sa précédente BD.

Le jardin est un cabaret parisien où toutes les danseuses y portent un nom de fleur, y compris Rose qui est un jeune garçon qui a grandi là et qui s’essaie à la scène, vêtu en femme, avec talent et y prenant un tel plaisir qu’il devient vite la star du lieu.

Le charme androgyne du personnage opère, et le dessin, dans un décor années 1920 est sublime. 

J’ai regretté peut-être que la relation de Rose et d’Aimé ne soit pas plus aboutie dans le désir qui transparaît, et le choix fait dans son devenir, mais la beauté de l’ensemble me laisse indulgente !

 

 

Delcourt, coll. Mirages, janvier 2021, 224 pages, prix : 25,95 €, ISBN : 978-2-413-02253-4

 

 

Crédit photo couverture : Gaëlle Geniller et éd. Delcourt

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Minuit passé - Gaëlle Geniller

27 Décembre 2024, 10:40am

Publié par Laure

Guerlain Drosera, la trentaine, papa d’un petit garçon de 7 ans prénommé Nisse, retourne vivre dans le manoir abandonné de son enfance, où il installe son atelier de restaurateur d’art. Sa femme est absente mais leur téléphone souvent, de même que ses trois sœurs qui ont occupé une place centrale dans son enfance.

Passé minuit, l’insomnie le prend, rêves et cauchemars, à moins que la maison ne soit réellement hantée. Que ou qui représentent ces trois corneilles noires qui ne quittent pas la maison ? Et ces bruits, ces fantômes ou hallucinations ? Pourquoi Nisse est-il si serein et s’intéresse-t-il tant au spiritisme ?

Dans un décor magnifique, le scénario oscille entre présent et passé, jusqu’à la libération finale. L’ensemble est somptueux, tant dans le scénario minutieusement travaillé que dans le dessin exceptionnel, dans le détail des costumes, le choix des couleurs, jusqu’au jaspage de la tranche du livre qui contribue à la beauté et à la cohérence de l’objet, dans un esprit Art déco.

L’autrice-illustratrice intercale des pages documentaires avant l’épilogue, expliquant ses choix de couleurs, la genèse du scénario et son attention portée sur les costumes. Cet extra est vraiment intéressant.

Si d’un premier abord j’avais des doutes sur la fin (que l’on pourrait interpréter de différentes façons), la relecture de quelques pages m’a fait trancher pour une réponse, car je fais partie de ceux qui détestent les fins ouvertes en littérature.

 

Autre titre de Gaëlle Geniller : les fleurs de grand frère

 

 

Éditions Delcourt, coll. Mirages, octobre 2024, 206 pages, prix : 25,50 €, ISBN : 978-2-413-07894-4

 

 

Crédit photo couverture : © Gaëlle Geniller et éd. Delcourt

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Ma mamie adorée - Junko Honma

6 Août 2024, 08:47am

Publié par Laure

Des petites tranches de vie d'une petite fille prénommée Koume (petite prune) et de sa grand-mère adorée Ume (prune). C'est mignon, dans de délicates teintes pastel, mais voilà, je ne trouve pas grand-chose d'autre à en dire.
La petite fille vit avec ses parents et sa grand-mère (jamais il n'est question des parents) et hormis leur complicité, il ne se passe rien et l'on n'apprend rien de son mode de vie ou de son pays par exemple. Si j'ai bien compris, il s'agit d'abord de publications Instagram rassemblées ici en un volume, je pense en effet qu'une lecture d'un strip au quotidien ou de temps à autre se prête mieux au contenu qu'une lecture linéaire en album.
Je préfère de loin par exemple le manga Une sacrée mamie qui apporte bien plus.

Série prévue en 3 tomes, accessible dès 7 ans

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le renard doré, avril 2024, 159 pages, prix : 12.90 €, ISBN : 978-2-81020-791-6

 

 

Crédit photo couverture : Junko Honma et éd. Le renard doré

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Les chats – Gwénaëlle Boulet et Mélanie Allag (ill.)

26 Juillet 2024, 08:44am

Publié par Laure

D’après le roman de Marie-Hélène Delval (2001)

Sébasto, douze ans, passe la majeure partie de ses vacances auprès de Da, son grand-père d’adoption, n’ayant plus de grands-parents. Un matin, un chat noir aux étranges yeux couleur argent se trouve devant la maison du vieil homme. Intrigant ! d’autant que les mystères commencent : chaque jour un animal est tué (oiseau, poule, lapin…), et le lendemain, un nouveau chat noir aux yeux d’argent vient s’ajouter aux précédents. Quelle est donc cette malédiction ?

Si vous aimez les contes et légendes, les énigmes (un peu) terrifiantes, foncez !

Accessible dès 10 ans, cette adaptation en BD du roman de Marie-Hélène Delval est une vraie réussite. J’aime beaucoup le dessin de Mélanie Allag, le choix des couleurs, et le fait d’avoir mêlé le journal de bord du vieil homme dans l’illustration. L’histoire est un peu triste, malgré une annonce positive à la fin, mais c’est aussi ce qui fait grandir…

La création de cette BD  a donné lieu à un projet pédagogique d’un an avec une classe de 4ème.

 

Bayard éditions, coll. Bande d’ados, janvier 2023, 53 pages, prix : 12,50 €, ISBN : 979-10-363-2918-0

 

 

Crédit photo couverture : © Mélanie Allag et éd. Bayard.

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Jusqu’ici tout va bien – Nicolas Pitz

3 Juin 2024, 15:35pm

Publié par Laure

Douglas Swieteck vit à New-York dans une famille pauvre, aussi lorsqu’il assiste à un match de base-ball et que la star Joe Pepitone lui offre sa casquette dédicacée, c’est le plus beau jour de sa vie. C’est la seule case en couleur du chapitre, toutes les autres étant en noir et blanc.

L’auteur illustrateur jouera donc sur l’utilisation ou non de la couleur pour souligner les émotions positives de l’adolescent de 15 ans. Mais la joie ne dure pas, car son frère lui vole sa casquette pour l’échanger contre des cigarettes, et la famille déménage « chez les bouseux », dans la petite ville de Marysville.

Il y rencontrera Lil(ly), son père et quelques personnes bienveillantes qui lui ouvriront la voie de la liberté, de la pensée, de l’art, et lui donneront la force et le courage de devenir soi. Les retrouvailles avec le frère aîné de retour du Vietnam lourdement handicapé (on est en 1969) marqueront aussi la famille.

Cette BD adaptée du roman éponyme pour adolescents de Gary D. Schmidt (élu meilleur livre jeunesse de l’année 2017 par le magazine Lire) est un petit bijou de sensibilité, dans un environnement où tout est rude pour le héros. Peut-on s’élever de son milieu social, s’opposer à sa famille quand celle-ci est défaillante ? Un roman d’apprentissage très bien mis en illustrations, tant dans la construction du scénario que le choix graphique et l’insertion de planches naturalistes inspirées de l’ornithologue Jean-Jacques Audubon.

L’art et les bonnes personnes sur votre route vous tirent vers le haut, c’est le message positif de cette histoire.

 

 

Les arènes BD, février 2024, 226 pages, prix : 20 €, ISBN : 978-2-81020-310-9

 

 

Crédit photo couverture : © Nicolas Pitz et éd. Les Arènes BD

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