Les jardins d'Hélène

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Ma mamie adorée - Junko Honma

6 Août 2024, 08:47am

Publié par Laure

Des petites tranches de vie d'une petite fille prénommée Koume (petite prune) et de sa grand-mère adorée Ume (prune). C'est mignon, dans de délicates teintes pastel, mais voilà, je ne trouve pas grand-chose d'autre à en dire.
La petite fille vit avec ses parents et sa grand-mère (jamais il n'est question des parents) et hormis leur complicité, il ne se passe rien et l'on n'apprend rien de son mode de vie ou de son pays par exemple. Si j'ai bien compris, il s'agit d'abord de publications Instagram rassemblées ici en un volume, je pense en effet qu'une lecture d'un strip au quotidien ou de temps à autre se prête mieux au contenu qu'une lecture linéaire en album.
Je préfère de loin par exemple le manga Une sacrée mamie qui apporte bien plus.

Série prévue en 3 tomes, accessible dès 7 ans

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le renard doré, avril 2024, 159 pages, prix : 12.90 €, ISBN : 978-2-81020-791-6

 

 

Crédit photo couverture : Junko Honma et éd. Le renard doré

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Les chats – Gwénaëlle Boulet et Mélanie Allag (ill.)

26 Juillet 2024, 08:44am

Publié par Laure

D’après le roman de Marie-Hélène Delval (2001)

Sébasto, douze ans, passe la majeure partie de ses vacances auprès de Da, son grand-père d’adoption, n’ayant plus de grands-parents. Un matin, un chat noir aux étranges yeux couleur argent se trouve devant la maison du vieil homme. Intrigant ! d’autant que les mystères commencent : chaque jour un animal est tué (oiseau, poule, lapin…), et le lendemain, un nouveau chat noir aux yeux d’argent vient s’ajouter aux précédents. Quelle est donc cette malédiction ?

Si vous aimez les contes et légendes, les énigmes (un peu) terrifiantes, foncez !

Accessible dès 10 ans, cette adaptation en BD du roman de Marie-Hélène Delval est une vraie réussite. J’aime beaucoup le dessin de Mélanie Allag, le choix des couleurs, et le fait d’avoir mêlé le journal de bord du vieil homme dans l’illustration. L’histoire est un peu triste, malgré une annonce positive à la fin, mais c’est aussi ce qui fait grandir…

La création de cette BD  a donné lieu à un projet pédagogique d’un an avec une classe de 4ème.

 

Bayard éditions, coll. Bande d’ados, janvier 2023, 53 pages, prix : 12,50 €, ISBN : 979-10-363-2918-0

 

 

Crédit photo couverture : © Mélanie Allag et éd. Bayard.

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Jusqu’ici tout va bien – Nicolas Pitz

3 Juin 2024, 15:35pm

Publié par Laure

Douglas Swieteck vit à New-York dans une famille pauvre, aussi lorsqu’il assiste à un match de base-ball et que la star Joe Pepitone lui offre sa casquette dédicacée, c’est le plus beau jour de sa vie. C’est la seule case en couleur du chapitre, toutes les autres étant en noir et blanc.

L’auteur illustrateur jouera donc sur l’utilisation ou non de la couleur pour souligner les émotions positives de l’adolescent de 15 ans. Mais la joie ne dure pas, car son frère lui vole sa casquette pour l’échanger contre des cigarettes, et la famille déménage « chez les bouseux », dans la petite ville de Marysville.

Il y rencontrera Lil(ly), son père et quelques personnes bienveillantes qui lui ouvriront la voie de la liberté, de la pensée, de l’art, et lui donneront la force et le courage de devenir soi. Les retrouvailles avec le frère aîné de retour du Vietnam lourdement handicapé (on est en 1969) marqueront aussi la famille.

Cette BD adaptée du roman éponyme pour adolescents de Gary D. Schmidt (élu meilleur livre jeunesse de l’année 2017 par le magazine Lire) est un petit bijou de sensibilité, dans un environnement où tout est rude pour le héros. Peut-on s’élever de son milieu social, s’opposer à sa famille quand celle-ci est défaillante ? Un roman d’apprentissage très bien mis en illustrations, tant dans la construction du scénario que le choix graphique et l’insertion de planches naturalistes inspirées de l’ornithologue Jean-Jacques Audubon.

L’art et les bonnes personnes sur votre route vous tirent vers le haut, c’est le message positif de cette histoire.

 

 

Les arènes BD, février 2024, 226 pages, prix : 20 €, ISBN : 978-2-81020-310-9

 

 

Crédit photo couverture : © Nicolas Pitz et éd. Les Arènes BD

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L’île où le roi n’existe pas – Raphaël Drommelschlager

10 Mai 2024, 17:36pm

Publié par Laure

Max a trente ans, une librairie en faillite spécialisée dans le voyage, lui qui ne voyage jamais en dehors de ses dessins et de ses rêves. Angoissé, il a besoin de somnifères pour dormir et se fâche avec ses amis lorsque ceux-ci lui offrent un voyage pour son anniversaire, et une « slow watch », une montre avec une seule aiguille, celle des minutes, ainsi il est toujours « l’heure d’y aller ».

Il a à cœur de prendre soin d’un SDF du quartier, Ulysse, qui lui redit à chaque fois qu’un jour, qui sait, c’est peut-être lui qui lui rendra service. Jusqu’au soir où sa librairie prend feu accidentellement.

Les passages « imaginaires » dans lesquels dérive l’inconscient du personnage peuvent faire craindre de perdre le fil, ou de ne pas adhérer au fantastique, mais le scénario est bien fait et donne toutes les clés à la fin, ce que j’apprécie grandement.

Le travail sur les couleurs est très beau, la découpe scénaristique tient la route pour nous conduire où l’auteur veut nous mener : grandir, c’est faire la paix avec son enfance. Et parfois ça prend un peu de temps. Et le temps de l’amour n’est pas oublié, bien planté dès les premières planches.

Un chouette album.

 

(Cet album peut se lire comme la suite d’un titre paru en 2016, la craie des étoiles, il y fait référence dans l’île où le roi n’existe pas, mais on peut tout à fait le lire sans connaître le premier, les rappels sont explicites)

 

Bamboo éd., coll. Grand Angle, janvier 2024, 95 pages, prix : 18,90 €, ISBN : 978-2-8189-6842-0

 

 

Crédit photo couverture : © Raphaël Drommelschlager et éd. Bamboo

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Deux sœurs – Isabelle Sivan, Bruno Duhamel (ill.)

7 Mai 2024, 10:55am

Publié par Laure

Deux sœurs que tout oppose vivent dans une maison divisée en deux logements. Le ton est donné dès la couverture. Chez Lise, au n°3 de la rue, tout est verdoyant et bien entretenu. Chez Camille, au 3bis, tout est nu et mort. A l’intérieur, c’est l’inverse. Chez Lise, tout est épuré, chez Camille c’est chargé. L’une a fait de la musique toute sa vie, l’autre a renoncé au foot (ses parents n’ont pas voulu l’y inscrire enfant) pour réussir dans la finance. Leur petite guerre quotidienne pourrait durer éternellement si un courrier du propriétaire souhaitant mettre en vente ne les obligeait pas à prendre une décision et peut-être ainsi à se parler enfin.

Sans dévoiler la fin, je dirais quand même que l’idée est sympa et graphiquement bien exploitée dans la découpe des images, mais le scénario s'essouffle vite pour finir un peu vite et un peu platement, ce qui rend l'ensemble creux et un peu facile. Plaisant à lire mais pas inoubliable.

Mention spéciale à Néfertiti, la chatte maligne qui se joue des rivalités sororales et a tout compris pour son estomac et son confort personnel. 😉

 

 

 

Bamboo, coll. Grand Angle, janvier 2024, 67 pages, prix : 16,90 €, ISBN : 978-2-8189-9968-4

 

 

Crédit photo couverture : © Bruno Duhamel et éd. Bamboo.

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Quand la nuit tombe : Lisou – Marion Achard et Toni Galmés (ill.)

8 Avril 2024, 13:26pm

Publié par Laure

Raconté à hauteur d’enfant, ce premier épisode de Quand la nuit tombe, vu par Lisou alors âgée de dix ans, relate la vie d’une famille juive française en septembre 1943, réfugiée du côté de Grenoble. Si elle peut échapper à la rafle ainsi que ses parents en février 1944, c’est grâce à sa sœur Mylaine, qui lui explique comment alerter ses parents alors absents.

La séparation, les dénonciations, l’inquiétude pour les membres de sa famille déportés (Lisou ignore alors encore la réalité des faits), la résistance, l’aide de quelques personnes, la libération enfin, tout est très justement retranscrit.

Ce qui frappe, c’est la clarté, la douceur et la lumière de l’illustration face à un sujet aussi sombre. Comme si l’enfance restait malgré tout protégée et son innocence préservée dans un quotidien que les adultes essaient de rendre le plus ordinaire possible, car la vie doit triompher. On imagine que le deuxième tome à paraître, celui de Mylaine, déportée à Auschwitz, sera plus dur encore.

Un très beau travail, basé sur l’histoire vraie de Lise et Marie-Hélène Veil, grands-tantes de la scénariste Marion Achard. Le dossier documentaire final explique et illustre par des fac-similés la vie de cette famille et de tant d’autres en France à cette période. L’album a obtenu l’aide du CNL et le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Un devoir de mémoire qui est avant tout une histoire de vie, tristement réelle, relatée avec beaucoup de pudeur, et que le neuvième art réussit à sublimer.

 

 

Delcourt, février 2024, 116 pages, prix : 19,99 €, ISBN : 978-2-413-07765-7

 

 

Crédit photo couverture : © Toni Galmés et éd. Delcourt

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La Loi des probabilités – Pascal Rabaté, François Ravard (ill.)

11 Mars 2024, 11:29am

Publié par Laure

Alors qu’il consulte son médecin, Martin Henry apprend qu’il ne lui reste plus que 3 mois à vivre. Il s’agit d’un malheureux quiproquo mais notre bonhomme ne le sait pas. De retour au bureau, il jette un œil sur cette affiche de baleine épinglée au mur et convainc sa femme prof de philo de partir sur le champ voir les cétacés au Canada, sans lui dévoiler son état.

Les aléas se multiplient sur leur parcours, et le couple n’est pas au bout de ses peines quand s’immisce dans leur aventure Séraphin Lanterne, un assureur qui a le chic de se mêler de tout, le casse-pieds insupportable dont on rêve de se débarrasser ! On notera bien sûr la référence à Séraphin Lampion dans Tintin 😉

Dialogues et dessin tout en tonalités de gris bleuté se répondent parfaitement dans ce one shot à l’humour burlesque qui donne pour leçon de vie de ne pas remettre à demain, car avec la loi des probabilités, qui sait de quoi demain sera fait ?

Un album sympathique qui donne le sourire à plusieurs reprises, les quiproquos scénaristiques font boule de neige, accompagnant parfaitement les visages très expressifs des personnages dessinés par François Ravard. On passe un bon moment !

 

 

Futuropolis, août 2023, 86 pages, prix : 18 €, ISBN : 978-2-7548-3194-9

 

 

Crédit photo couverture : François Ravard et éd. Futuropolis

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Je suis leur silence : un polar à Barcelone – Jordi Lafebre

28 Février 2024, 11:44am

Publié par Laure

Traduit de l’espagnol par Geneviève Maubille

Eva Rojas est psychiatre, mais pour conserver son poste, elle doit se faire évaluer par un collègue, car il semblerait qu’elle ait un comportement incompatible avec son travail. C’est donc dans le cabinet du Dr Llull qu’elle va raconter sa dernière semaine, et comment elle fut soupçonnée de meurtre.

Une riche famille de viticulteurs, des secrets à protéger, et une personnalité hors du commun pour Eva, qui vit si bien avec ses morts, ces 3 femmes qui lui parlent au quotidien.

Un scénario classique mais enjoué, une construction intéressante : deux récits et temporalités qui s’imbriquent parfaitement et un humour discret et omniprésent, qui aurait osé créer une policière sosie d’Angela Merkel que l’on considère avec tendresse ?

Si j’avais émis des réserves sur son opus précédent (Malgré tout, véritable best-seller) que je trouvais trop feel-good et convenu, j’ai trouvé plus intéressant ce scénario touche à tout : au polar et à la comédie, à l’humour, à la famille, et aux troubles psychiques. Une belle lecture.

 

 

Dargaud, octobre 2023, 109 pages, prix : 19,99 €, ISBN : 978-2-5051-1977-7

 

 

Crédit photo couverture : © Jordi Lafebre et éd. Dargaud

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Béatrice – Joris Mertens

13 Février 2024, 11:10am

Publié par Laure

J’aime les planches grand format de Joris Mertens, ses représentations des villes et des foules, chargées de détails, et son jeu sur les couleurs. Ici, Béatrice - la touche de rouge de l’album - prend le train de banlieue tous les matins pour aller travailler dans un grand magasin de la capitale. Chaque jour elle aperçoit sur son chemin un sac rouge oublié, qu’elle finit par ramasser. Elle y découvre un album photo, avec les photos d’une femme lui ressemblant étrangement, et celle d’un homme avec qui elle semble vivre une grande histoire d’amour.

Je n’en dis pas plus, mais à mon sens, tout est réussi dans cette BD, le dessin, les noirs et blancs, l’utilisation de la couleur, les temporalités, les références aux époques (Béatrice lit Bonjour Tristesse dans les années 60 / Gatsby le magnifique dans les années 30), le scénario (sans texte, hormis de très courts titres de chapitres), la fin surprenante qui sème le doute et laisse faire l’imagination du lecteur. Une réussite, tout comme Nettoyage à sec (2022) que j’avais découvert l’an dernier

Décidément un grand auteur-illustrateur !

 

Rue de Sèvres, mars 2020, 110 pages, prix : 20 €, ISBN : 978-2-81021-625-3

 

 

Crédit photo couverture : © Joris Mertens et éd. Rue de Sèvres

 

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Hypericon – Manuele Fior

11 Février 2024, 19:09pm

Publié par Laure

Traduit de l’italien par Christophe Gouveia Roberto

J’ai été emportée d’emblée par cette somptueuse BD, qui mêle deux temporalités relatives au trésor de Toutankhamon. Octobre-novembre 1922, les fouilles dans la Vallée des Rois à Louxor sont en passe de s’arrêter, faute de découverte majeure. Mais l’archéologue Howard Carter persiste, étrangement guidé par une fleur de millepertuis offerte par un jeune égyptien. Bien lui en prend, car il est à l’entrée de la tombe encore intacte du jeune Toutankhamon.

En parallèle, à la fin des années 1990 à Berlin, Teresa Guerrero, étudiante italienne, obtient une bourse d’études comme assistante scientifique en préparation d’une exposition sur le trésor de ce pharaon. En proie à une insomnie chronique, elle passe ses nuits dans le récit d’Howard Carter. En quête d’un logement stable, elle rencontre par hasard Ruben, un artiste à la personnalité à l’opposé de la sienne.

L’histoire enjambe le XXème siècle, de la découverte exceptionnelle en 1922 à l’expo berlinoise et à l’après. Hypéricon (la fleur de millepertuis) occupe une place symbolique et significative dans le récit, les couleurs de l’album sont belles, chaudes, lumineuses, quoiqu’un peu plus grises et froides à Berlin. Les premiers téléphones cellulaires, les tests VIH, le 11 septembre ancrent le récit dans une époque également.

Entre Histoire et romance amoureuse parsemée de quelques scènes érotiques, c’est un très bel album qu’offre ici Manuele Fior. Le découpage des scènes, la qualité du papier, participent de la réussite de l’ouvrage.

J’ai adoré !

 

P. 67 : « Le sommeil, vous savez ce que c’est ? Une invention de l’homme pour qu’on ne remarque pas la durée de la nuit ».

 

 

Dargaud, novembre 2022, 139 pages, prix : 23,50, ISBN : 978-2-205-08981-3

 

 

Crédit photo couverture : © Manuele Fior et éd. Dargaud.

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