Juillet 2020 en couvertures ...
En juillet, j'ai lu :
Quinqua, bibliothécaire, avec thé et chats. Je dépose ici les marques que mes lectures ont tracées.
En juillet, j'ai lu :
Dans la collection « Drôles de trous », ce bel album cartonné bien épais nous fait jouer à coucou !
Accessible pour les petits dès 18 mois / 2 ans, l'histoire démarre ainsi : « Coucou Mimi ! »
Mais qui est Mimi ? On ne le saura qu'à la toute fin, mais on essaie de deviner à qui appartient ce petit visage qui nous regarde au centre des trous de plus en plus petits au fil des pages. Est-ce que Mimi vit dans une fusée ? Dans un avion ? Un bateau ? Une maison ? Jouez à deviner !
Le graphisme coloré aux couleurs surtout primaires est très sympa, et le principe du trou qui diminue au fur et à mesure est intéressant pour focaliser son attention sur le personnage de Mimi et maintenir la surprise. Les nombreux animaux et éléments du décor qui apparaissent permettent de parler avec l'enfant en enrichissant son vocabulaire.
J'aime beaucoup !
Nathan, juillet 2020, 20 pages, 21 x 21 cm, ISBN : 978-2-09-259364-6
Etoiles : 4,5/5
crédit photo couverture : © Gwé et éd. Nathan
Traduit de l’américain par Chloé Royer
Sam, jeune étudiant américain, est en stage à Paris dans les années 1970. Il rencontre Isabelle, plus âgée que lui, mariée. Ils débutent une liaison selon les règles fixées par Isabelle : elle ne changera pas de vie, mais elle le reçoit dans son studio de travail les après-midis de cinq à sept.
La première partie est lente et longue à s’installer, et donne un sentiment de déjà vu déjà lu sans grande originalité. Puis les choix de vie de Sam et sa liaison contrariée vont remettre un peu de sel dans l’histoire, qui s’étend sur plus de trente ans. La complexité du personnage de Rebecca, son épouse, apporte un peu de densité, l’ensemble n’en reste pas moins un parcours de vie au goût de drame sentimental, dans lequel les femmes ont toutes un lourd bagage psychologique avec moult défauts et contradictions, alors que Sam semble le plus raisonnable et empathique des hommes. Un héros tourmenté mais sans reproches ?
Si Isabelle, l’après-midi est son roman le plus intime (c’est Douglas Kennedy lui-même qui le dit), il n’est à mon sens pas son meilleur, très loin de la Poursuite du bonheur par exemple.
Belfond, juin 2020, 308 pages, prix : 22,90 €, ISBN : 978-2-7144-7405-6
Etoiles : 3/5
Crédit photo couverture : © Justin Case / Stone / Getty images / et éd. Belfond
Traduit de l’allemand par Paul Derouet
Deuxième volet autobiographique (après « Trop n’est pas assez », que je n’ai pas lu) de cette autrice-illustratrice autrichienne que je ne connaissais pas et que j’ai découverte au hasard d’un passage en bibliothèque.
Ulli a 23 ans et vit à Vienne avec Georg, plus âgé qu’elle, elle débute dans l’illustration jeunesse. Le week-end, elle rentre chez ses parents voir son fils Philipp, né alors qu’elle avait 17 ans et dont elle n’a jamais revu le père. Amoureuse d’un immigré nigérian sans papier, Kim, elle narre ici sa volonté d’amour libre et le côté sombre des différentes cultures en matière d’amour et de place de la femme dans le foyer et la société.
Tout de noir et rose dans le dessin, le récit dépeint l’engagement d’Ulli pour le polyamour, entre un compagnon artiste compréhensif et un amant africain dont la violence conjugale dépassera la fougue sexuelle, sous le regard parfois dépassé et moralisateur de ses parents.
Pas facile d’assumer ses choix personnels en matière de couple, de maternité, de travail et de vie quotidienne, cette histoire personnelle est forte et touchante.
p. 139 « Paresseuse, égoïste, dépravée… mauvaise, c’est ça : je suis une mauvaise mère. »
Éditions çà et là, novembre 2017, 366 pages, prix : 26 €, ISBN : 978-2-36990-246-1
Crédit photo couverture : © Ulli Lust et éd. çà et là
Antoine a dix-huit, a laissé tomber ses études et vit chez ses parents, paumé entre alcool, drogue et médicaments. Quel triste passé porte-t-il déjà sur ses épaules ? Il tombe amoureux de Leila, rencontrée à Pôle Emploi, à peine plus âgée, mariée et mère d’un petit garçon de 3 ans. Victime de violences conjugales, elle va se réfugier chez lui, qui l’emmène se réfugier aux roches rouges, une maison familiale dans le sud-est de la France où se trouve déjà sa sœur ainée qui ne souhaite plus le voir.
Des personnages cabossés par la vie malgré leur jeune âge, la dénonciation de violences conjugales, de l’emprise et d’un schéma familial qui se reproduit, la fuite, la peur, les drames qui s’accumulent (on découvre l’accident terrible vécu par la sœur d’Antoine et dont il est responsable), la tension qui monte dans une course poursuite effrénée pour se sauver du malheur, tout est sombre et douloureux dans ce roman d’Olivier Adam, et pourtant… de cette mélancolie qui vous enveloppe à la lecture du journal de Leila, qu’elle tient dans ce carnet offert par Antoine, du récit du jeune homme naissent aussi une lueur d’espoir dans la résilience, la volonté de s’en sortir ensemble, de soigner ses blessures au contact de l’autre, pour chacun des personnages.
On en ressort un peu KO, et surpris que ce roman soit publié dans une collection ados-jeunes adultes, il s’adresse pourtant à tous et aurait tout autant sa place en littérature générale.
A lire un soir de spleen (et c’est dans ce contexte qu’il m’a fait du bien !) ou si vous ne craignez pas la noirceur de la vie, qu’éclaire le rire du petit Gabi.
Ed. Robert Laffont, coll. R, juin 2020, 230 pages, prix: 17,90 €, ISBN : 978-2-221-24714-3
Crédit photo couverture : © Photos Stacie Lucas et Ibrahim Mushan pour Unsplash / éd. R.Laffont
Traduit de l’anglais par Mathilde Bach
Le roman s’ouvre sur les derniers jours d’une femme à l’hôpital. Au fil des visites du personnel médical et d’un ancien vicaire qu’elle a connu plus jeune, Frances Jellico remonte dans ses souvenirs jusqu’à l’été 1969, où elle fut chargée de faire l’inventaire patrimonial et architectural d’un manoir délabré perdu dans la campagne anglaise. A sa grande surprise elle n’est pas seule, la bâtisse est occupée par un couple étrange, Cara et Peter, sympathiques mais de plus en plus intrigants.
Frances découvre un judas dans le plancher de sa chambre, qui lui permet d’espionner le couple dans la salle de bain juste en dessous. Petit à petit, Peter et Cara vont devenir amis avec Frances, l’emmener partout avec eux, partager leurs souvenirs.
Le roman tient dans son atmosphère, étrange, lourde, mystérieuse. Il ne se passe pas grand-chose et les confessions de Cara sont troublantes, fabule-t-elle ? Que s’est-il réellement passé ? Que cache ce charme discret qui vire à l’emprise ?
La fin inattendue offre un retournement intéressant et permet de reconsidérer l’ensemble du roman, qui sans cela j’avoue m’a souvent ennuyée. Mais avec ce nouveau regard, l’intrigue déploie toute son ampleur et démontre le talent de l’auteur.
Un roman que j’ai trouvé toutefois un cran en dessous de son précédent, Un mariage anglais.
Stock, coll. la cosmopolite, juin 2020, 416 pages, prix : 22,50 €, ISBN : 978-2-234-08714-9
Crédit photo couverture : © photographie : © AKG Images / Getty images, et éd. Stock
« Pucelle » est le volet autobiographique de l’enfance de l’autrice.
Elle grandit dans une famille catholique pratiquante rétrograde où la femme est nécessairement soumise. L’éducation est patriarcale, la sexualité tabou et sale, mais Florence, au fil du temps, malgré l’ignorance et la honte de ce qui lui arrive (la puberté est racontée comme un traumatisme), sent se lever en elle le vent de la colère. Les couleurs passent d’ailleurs régulièrement du rose au rouge.
Les relents racistes et colonialistes du père sont difficiles à lire mais participent de l’histoire de sa famille.
Une BD intéressante sur un mode d’éducation qu’on croirait révolu, mais l’autrice n’a que 42 ans, née en 1978 elle était donc adolescente au début des années 1990, à la toute fin du XXème siècle !
Dargaud, juin 2020, 179 pages, prix : 19,99 €, ISBN : 978-2-205-07649-3
Crédit photo couverture : © Florence Dupré La Tour et éd. Dargaud
Gros coup de cœur pour cette BD conseillée par mon libraire !
Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca est en âge de se marier. Autant dire qu’il s’agit d’un mariage arrangé et qu’elle ne connaît en rien son futur époux, Giovanni, un riche marchand. Sa marraine va lui offrir une peau d’homme, qui se transmet entre femmes de génération en génération, et qui permet, une fois revêtue, de devenir un homme. C’est ainsi transformée que Bianca va devenir Lorenzo, afin de mieux connaître Giovanni. Mais elle n’avait pas prévu que ce dernier tomberait amoureux de Lorenzo… ni qu’elle découvrirait ainsi les plaisirs de l’amour.
Un très bel album, audacieux, qui aborde la question du désir, de l’identité de genre, l’émancipation féminine, l’égalité homme-femme, le fanatisme religieux catholique, sans jamais se départir d’une fine pointe d’humour. Moderne et réjouissant !
Glénat, coll. 1000 feuilles, juin 2020, 159 pages, prix : 27 €, ISBN : 978-2-344-01064-8
Crédit photo couverture : © Zanzim et éd. Glénat
Dédicace spéciale à tous les papas en télétravail !
Capucine s’ennuie à la maison, son papa est toujours occupé sur son ordinateur. Elle pourrait bien essayer de jouer, mais ça le dérange tout le temps : trop de bruit, trop de bêtises… C’est décidé : puisque c’est comme ça, elle fait sa valise et s’en va ! Où cela ? en Afrique ! Pourquoi ? Pour voir des ours ! Des ours en Afrique ? …
Un papa bien occupé reste un papa, qui déborde d’amour et d’idées. C’est pas si loin l’Afrique, c’est même à deux pâtés de maisons quand on a un peu d‘imagination.
Un album tendre et drôle sur l’ennui, l’entêtement, la colère, l’amour, le besoin d’attention et de moments partagés, la vie quoi !
Un beau duo père-fille, pull et chapeaux assortis !
(Dès 3 ans)
Pastel, mars 2020, prix : 12,50 €, ISBN : 978-2-211-30246-3
Crédit photo couverture : © Emmanuelle Eeckhout et Pastel / l’école des loisirs
Si vous ne connaissez pas encore le système Dédé, vous n’allez pas tarder à le découvrir. Dédé, c’est ce mignon petit rhinocéros qui démonte tout sur son passage. Qui dédémonte, pardon.
Qui rend fous ses parents et le voisinage, mais promis, Dédé va tout reremonter, car la dédébrouillardise, ça le connait.
Un album rigolo qui mérite un peu d’entrainement pour la lecture à voix haute, mais vous verrez qu’après vous aurez plein de petits Dédé à la maison, et jouer avec les mots, c’est une super idédée, n’en déplaise aux grincheux !
(Et c’est en dédémontant qu’on apprend ! Avis aux bricoleurs du dimanche !)
(dès 3 ans)
L’école des loisirs, avril 2020, prix : 12,20 €, ISBN : 978-2-211-30735-2
Crédit photo couverture : © Matthieu Maudet et éd. L’école des loisirs