(Nicolas Antona au scénario, Nina Jacqmin à l’illustration)
Coup de cœur absolu pour cette BD parue début 2016 !
Au premier abord, la couverture fait penser à un album pour enfant. Il n’en est rien, il s’agit bien d’une bande dessinée, qui peut être lue sans souci dès 12/13 ans, et sans aucune limite d’âge, évidemment !
Un homme de dos, assis devant un feu, avec à ses côtés un vieil éléphant. De face, les défenses de l’éléphant ressemblent à des larmes. C’est la fin, mais la fin de quoi ?
Louis va nous raconter son histoire. Orphelin placé dans un établissement, enfant en surpoids, affublé de grosses lunettes, souffre-douleur de ses compagnons d’infortune, Louis va trouver son bonheur auprès d’un cirque de passage, et plus précisément auprès d’une petite fille, Clara, qui s’occupe de l’éléphant Pégase. Louis ne vit que dans l’attente du retour annuel du cirque. Avec la complicité du surveillant, il passe ses soirées sous le chapiteau et auprès de Clara. Elle aussi vive et facétieuse qu’il est timide et discret. Mais le temps passe, ils se sont trouvés, s’aiment et se marient. Clara accepte de tout quitter pour rester auprès de lui.
Une vie simple et heureuse.
Mais comme quelqu’un le lui a dit un jour : « La vie, c’est des étapes… La plus douce, c’est l’amour, La plus dure, c’est la séparation, La plus pénible, c’est les adieux, la plus belle, c’est les retrouvailles. »
Je n’en dis pas plus, sinon que cette histoire est belle, intemporelle, emplie d’émotions justes, universelle.
Le dessin joue sur un choix restreint de couleurs, un jeu de gris et noir parfois un peu sépia, qu’éclairent le rouge et le bleu dans les moments lumineux. Trois couleurs qui à elles seules expriment une large palette d’émotions et de décors, le bonheur est rouge et bleu. Ce choix est original et très réussi. L’image du papillon traduit à la perfection aussi le chemin de la vie.
Je peux bien l’avouer, j’ai pleuré comme une madeleine, parce que c’est triste (n’oubliez pas le titre), mais parce que c’est avant tout magnifique, les auteurs ont réussi la prouesse d’une histoire intime qui parle à tous et que tous nous garderons au creux du cœur. Un grand bravo.
(et c’est totalement par hasard que je suis arrivée à cette BD, en discutant avec un collègue d’un super album jeunesse chez les Fourmis rouges, un autre collègue cherchait le titre d’une BD qu’il avait adoré, et dit : voilà, c’est ça, c’est aux Fourmis rouges. Je réponds que les Fourmis rouges ne font pas de BD ( ?) et le troisième rebondit sur les Enfants rouges, et voilà ! La tristesse de l’éléphant est un ouvrage précieux qu’on garde au creux de soi, mais qu’on partage aussi, parce qu’il mérite d’être lu par le plus grand nombre).
Les enfants rouges, janvier 2016, 76 pages, prix : 17 €
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Crédit photo couverture : © Nina Jacqmin et éd. Les enfants rouges.