Illustration de couverture : Loïc Froissart
Hannah emménage avec ses parents et son petit frère dans un nouvel immeuble. Une bien belle construction offrant tous les services : salle de sport, crèche, bibliothèque, ciné-club, salle de jeux et salle de musique, et que le maire a baptisé « Hector », du nom de son chien récemment décédé.
Hannah découvre son nouvel univers et monte jardiner sur le toit (le rêve, vraiment, cet immeuble !) quand soudain l’immeuble se met à trembler, et des objets volent par les fenêtres pour s’écraser au sol. Les spécialistes des séismes et de l’immobilier se succèdent : tout est normal, personne ne comprend les raisons de ces vibrations répétées et de plus en plus violentes.
Hannah, elle-même sujette au vertige, se prend à imaginer qu’Hector souffre lui aussi de vertige du haut de ses vingt étages. Avec une psychologue, Louise, elle va s’attacher à le guérir de ses troubles…
Amateurs de récits de vie réalistes, vous risquez d’être déçus, en revanche, si vous acceptez un brin de fantaisie, ce petit roman pour les 9-12 ans est empli de douceur et d’une tendre imagination. Comme un être humain, Hector respire et bruisse, et c’est avec attention et persévérance qu’Hannah et Louise lui redonneront goût à une vie plus sereine et plus stable.
Accordons un peu plus d’attention à l’autre, redessinons les villes autrement, regardons nos voisins, dénonçons la mégalomanie des élus avec humour, et écoutons nos cœurs …
Un roman un peu fou parfait pour les enfants rêveurs !
p. 43 : « Tous s’inquiétaient pour leur immeuble. Heureusement, les architectes et le maire ne voulaient pas non plus qu’on touche à leur œuvre. Le maire finit par dire :
- Il s’y habituera, c’est un caprice. Le vertige n’est pas une maladie, c’est de la sensiblerie. On n’a jamais vu un immeuble refuser son identité d’immeuble. Regardez la Tour Montparnasse à Paris, l’Empire State Building à New-York, le Burj Khalifa à Dubaï, ils sont bien plus hauts qu’Hector et ne se plaignent pas.
Mais Hannah savait bien que le vertige n’était pas un caprice. Aucune peur n’était un caprice. Tout le monde connaissait la phobie du maire pour les lapins (ils étaient interdits en ville) et il n’aurait sans doute pas aimé qu’on le dise capricieux. Hannah prit une décision. S’il refusait de chercher une solution, elle le ferait à sa place. »
(Je découvre sur la présentation éditeur que l’auteur a grandi en Alsace, vécu à Paris, et habite aujourd’hui à Nantes. Moi tout pareil (sauf pour Nantes, j’en suis à 2 petites heures, mais toujours en Pays de la Loire – et accessoirement j’ai 15 ans de plus, mais chut)).
Autre titre de Coline Pierré sur le blog : Apprendre à ronronner
Rouergue, Coll. Dacodac, avril 2015, 76 pages, prix : 7 €
Etoiles :
Crédit photo couverture : © Loïc Froissart et éd. du Rouergue.