Les jardins d'Hélène

Février 2022 en couvertures ...

28 Février 2022, 18:31pm

Publié par Laure

En février, j'ai lu :

 

 

 

 

 

 

 

En février, j'ai vu (et aimé !) :

 

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Dix âmes, pas plus – Ragnar Jónasson

24 Février 2022, 20:47pm

Publié par Laure

Traduit de l’islandais par Jean-Christophe Salaün

 

Una, lasse de sa vie solitaire à Reykjavík et mal dans sa peau, postule une place d’enseignante à l’autre bout du pays : à Skálar, petit village à la pointe nord-est de l’Islande, froid, isolé, avec pour particularité de ne compter que dix habitants. « Dix âmes, pas plus ». Il n’y a que deux fillettes à qui elle fera la classe, et elle logera chez l’une d’elle. D’emblée, l’atmosphère est étrange, Una entend des voix, les habitants sont peu enclins à lui faire une place. On lui fait vite comprendre que la maison qu’elle occupe est hantée et qu’il est malvenu de remuer les secrets de famille. Est-ce le vin dans lequel elle cherche du réconfort ou des phénomènes surnaturels qui la font voir cette fillette habillée de blanc l’effrayer en pleine nuit ? Car ce fantôme serait celui d’une petite fille décédée des décennies auparavant. Des liens se font entre passé et présent – rapidement une mort brutale vient changer les plans, et qui est cette femme qui raconte un meurtre qu’elle paye en prison ? Una essaye d’enquêter mais partout les portes se ferment, les voisins sont de plus en plus hostiles et le doute s’insinue jusqu’à un dénouement inattendu.

Ça fonctionne, le lecteur est tenu par l’envie de comprendre, l’atmosphère étouffante de cet huis clos participe grandement à la réussite du roman. Je découvre avec plaisir cet auteur islandais que je ne connaissais pas et que je compte bien suivre désormais.

 

 

 

 

 

 

Ed. de la Martinière, janvier 2022, 354 pages, prix : 21 €, ISBN : 978-2- 7324-9407-4

 

Crédit photo couverture : © éd. De la Martinière

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Comme un murmure – Morten Dürr, Sofie Louise Dam (ill.)

23 Février 2022, 19:59pm

Publié par Laure

Traduit du danois par Catherine Renaud

 

Au collège, les filles jouent au jeu des murmures : la première chuchote une phrase à l’oreille de la deuxième qui la chuchote à la troisième et ainsi de suite ; le bon vieux téléphone arabe qui déforme les propos et lorsque la dernière de la boucle énonce la phrase à voix haute, il ne reste pas grand-chose de la version originale et tout le monde rit.

Mais quand Anna murmure à l’oreille de Véra « Ma mère me frappe », le jeu prend une autre tournure. Que personne ne veut entendre, croire, voir. Elle a l’air si bien cette maman, Anna fabule, ce n’est pas possible. Il faudra de nombreuses absences d’Anna et le courage de Véra pour prendre les choses à bras le corps et oser dénoncer ces violences.

Une BD délicate sur ce sujet qu’est la violence parentale, avec en fin d’ouvrage deux pages de conseils, l’une pour la France et le 119 Enfance en danger, l’autre pour le Québec.

Les différentes étapes, du doute à la dénonciation et à l’aide en passant par le fou rire et la moquerie due à l’incrédulité, sont bien traduites.

Un album graphique salutaire qui s’il peut aider ne serait-ce qu’un seul enfant ou ado, ou adulte à ouvrir les yeux, mérite toute sa place et sa médiation dans les milieux scolaires ou publics.

Dès 12 ans.

 

 

 

 

Éditions Jungle, juin 2021, 73 pages, prix : 13,95€, ISBN : 978-2-822-23441-2

 

Crédit photo couverture : © Sofie Louise Dam et éd. Jungle

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Mon bel assassin – Charlotte Erlih

21 Février 2022, 14:58pm

Publié par Laure

Greta Thunberg peut-elle tomber amoureuse ? Engagée comme elle est, elle parcourt le monde et n’a pas une seconde pour elle. Convaincre des politiques est son mantra, se battre pour le climat sa religion. Bien que son nom ne soit jamais cité, c’est bien elle qui va rencontrer Tom dans un car de nuit (elle évite au maximum l’avion) et se remettre en question, en quête d’un avenir dans ce monde absurde, et voir peut-être un nouvel horizon plus doux se profiler.

Jean-Philippe Blondel s’était déjà essayé à mettre en fiction le personnage de Greta Thunberg dans Il est encore temps (Actes Sud junior, 2020) et j’avais ressenti la même chose qu’ici : je reste difficilement perméable au docu-fiction. Je n’ai pas envie qu’on me raconte l’engagement de Greta Thunberg et ce qu’elle peut ressentir face à l’immobilisme des différents acteurs à qui elle s’adresse, l’actu le fait très bien, quant à la fiction pure (les premiers émois amoureux, la peur, le doute), elle s’applique à n’importe quel(le) adolescent(e). Alors mêler les deux ? Peut-on avoir une vie normale quand on est sous l’œil permanent des médias ? montrer ses émotions ? s’autoriser à être soi, avec sa fragilité, quand on à 16 ans on parle aux dirigeants du monde entier ? La question concerne tous les ados quel que soit leur engagement.

J’aime beaucoup cette collection chez Nathan qui comme son nom l’indique – Court toujours – propose des textes courts sous 3 formats simultanés : il suffit d’acheter le livre pour accéder en même temps à sa version numérique et sa version audio. Les auteurs aguerris et leurs textes sont toujours de qualité, et si celui-ci n’est pas mon préféré, par son sujet sans doute, vous pouvez piocher quasi les yeux fermés dans la collection.

 

(Dès 15 ans)

 

Nathan, coll. Court toujours, février 2022, 57 pages, prix : 8 €, ISBN : 978-2-09-249243-7

 

Crédit photo couverture : © éd. Nathan

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Sang d'encre - Jill Dawson

15 Février 2022, 14:23pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Pierre Ménard.

Titre original : The crime writer

 

 

En 1964, Patricia Highsmith, célèbre romancière américaine, s’est retirée dans un cottage anglais, dans le Suffolk, pour y écrire tranquille, et y vivre sereinement sa liaison avec une femme, Sam, par ailleurs mariée et mère de famille. Mais le calme recherché ne sera pas de longue durée, car une journaliste lui tourne autour pour écrire sa biographie, sa voisine se montre bien curieuse autant qu’effrayée par son lapin sauvagement égorgé, et le mari de Sam devient un peu trop envahissant. Et Pat semble quelque peu addict à l’alcool….

Alternant style indirect à la troisième personne et récit à la première personne par Patricia Highsmith elle-même, Jill Dawson donne à lire une sorte de documentaire fiction mêlant la vraie vie de l’écrivaine à son roman en train de s’écrire. Les frontières finissent par se brouiller, pour le plus grand bonheur du lecteur qui se délecte des indices donnés pour comprendre peu à peu la construction dans laquelle il est embarqué. Et il faut bien avouer que c’est plutôt brillant, le tout étant le roman malin et abouti de Jill Dawson, ce sang d’encre, the crime writer dans son titre original.

Dans une postface sous forme de remerciements, l’autrice – Jill Dawson – donne toutes les références aux textes de Patricia Highsmith dont elle use dans le roman, sans pour autant jamais les copier directement. Il n’est pas nécessaire de connaître les romans de P. Highsmith pour comprendre l’intrigue, mais nul doute qu’elle vous donnera envie d’aller ensuite les découvrir davantage !

(PS : ne cherchez pas le chat de la couverture dans l'histoire, il n'y en a pas !)

 

Extrait p. 23 : « -Dans mes livres ce sont l’attente, l’atmosphère qui dominent. Je n’écris pas de romans policiers. Comme je vous l’ai dit au téléphone, je n’aime pas ce terme. Mon petit traité doit d’ailleurs s’appeler L’Art du suspense, mode d’emploi. Dostoïevski écrivait des romans à suspense, c’est-à-dire des histoires où l’on sent planer la menace d’une violence ou d’un danger larvé, imminent. C’est dans cette lignée que je me situe. »

 

 

Ed. Denoël, coll. & d’ailleurs, février 2018, 374 pages, prix : 21,50€, ISBN : 978-2-207-13672-0

 

 

 

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