Les jardins d'Hélène

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Apprivoiser l'été - Marie Boulier

11 Décembre 2022, 16:26pm

Publié par Laure

Olivia, souvent surnommée Olive, quitte le collège pour se consacrer aux vacances d'été avant le lycée. Copines, repos chez sa grand-mère, stage de journalisme imposé par les parents occuperont ces deux mois. Elle rencontre Éole, danseur.euse queer, qui la bouleverse et la fait s'interroger sur sa propre identité. Des questions, elle en a plein la tête, sur la sexualité, le genre, qui la ramènent sans cesse à son propre corps de fille cis-genre qui la perturbe beaucoup.  Ce sera bien sûr l'été des expériences variées, de la curiosité et des émois chavirants.


Sans doute le moins érotique et le plus pudique de la collection, ce titre n'est de loin pas mon préféré. A trop vouloir en faire et s'éparpiller, il finit par en desservir le propos.  


Le choix de l'écriture inclusive et des pronoms neutres iel, elleux, etc. se veut trop démonstratif et omniprésent, dérange la lecture. Faut-il en faire autant pour aborder la non-binarité ? Le personnage d’Éole aurait mérité à lui seul la place centrale et d'être plus approfondi. Y ajouter Ivan, Sidonie permet de varier les expériences de la quête d'identité mais dilue le sujet.


A vous de voir.

 

 

 

 

 

 

Thierry Magnier, coll. L'Ardeur, septembre 2022, 256vpages, prix : 15,90 €, ISBN : 979-10-352-0567-6
 

 

 

Crédit photo couverture :  Cha Gonzalez et éd. Th. Magnier.

 

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Le fracas et le silence – Cory Anderson

7 Novembre 2022, 12:48pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Claire-Marie Clévy

 

Jack Dahl a dix-sept, et un soir en rentrant du lycée, il trouve sa mère morte à la maison. Son père est en prison pour vol lié à la drogue, il ne lui reste que son petit frère Matty, huit ans, pas un sou, et pas question de confier le petit garçon à l’assistance publique.

C’est donc le début d’une longue galère dans l’hiver froid de l’Idaho, une survie inimaginable au prix de tous les dangers. Une âme bienveillante fera tout pour les aider, elle s’appelle Ava, a dix-sept ans comme Jack, et un parcours de vie tout aussi singulier étroitement lié à son père.

J’ai le souvenir que ce livre a paru simultanément sous deux éditions et couvertures différentes, l’une chez PKJ (en jeunesse donc, disons à partir de 14/15 ans quand même), l’autre en littérature générale chez Fleuve éditions. La sortie poche est annoncée chez Pocket pour février 2023.

Une parution en ados fait sens compte tenu de l’âge des héros, mais fonctionne tout aussi bien en adultes car le thriller vous tient. Je ne suis pourtant pas une adepte du feel-good, mais là j’avoue que tant de noirceur, de violence, de drames qui s’ajoutent les uns aux autres ont failli me faire jeter l’éponge. L’autrice se réclame de l’influence de La route de Cormac McCarthy, et on pourrait aujourd’hui faire un lien avec le brillant Arpenter la nuit, de Leila Mottley.

C’est efficace, bien construit, avec une fin audacieuse. Pas mal à vrai dire, mais il faut avoir le cœur bien accroché (et ne pas trop s’arrêter sur la crédibilité, comme souvent dans les thrillers où lecteur humain lambda, on serait morts dix fois en ayant subi à peine le dixième du quart des mésaventures du héros) 😂

 

Ce roman a obtenu le Prix Libr’à nous 2022 en catégorie roman ado (prix de libraires francophones)

 

 

Pocket jeunesse (PKJ), octobre 2021, 396 pages, prix : 18,90 €, ISBN : 978-2-266-30956-1

Ou Fleuve éditions, octobre 2021, 400 pages, prix : 18,90€, ISBN : 978-2-265-15544-2

 

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Bien trop petit – Manu Causse

10 Octobre 2022, 13:11pm

Publié par Laure

Greg est un lycéen ordinaire, qui vit dans une famille aimante, plutôt stricte sur l’éducation, l’usage d’Internet par exemple y est drastiquement contrôlé. Alors quand Greg est harcelé par ses camarades dans les vestiaires, identifié comme celui qui a une toute petite b*te, c’est le début d’une phobie scolaire et d’un complexe qui devient envahissant. Greg s’évade sur les forums d’écriture, et se libère le jour où un.e certain.e Kika remarque ses textes, il se met à écrire frénétiquement de la fantasy médiévale érotique, et sa correspondance va autant désinhiber sa sexualité que le réconforter sur cette histoire de taille.

Autant j’aime la collection L’ardeur et sa ligne éditoriale, autant là je ne suis pas fan de ce roman, qui plus que de l’érotisme, dans sa partie « écriture en ligne par Greg » prend des allures de mauvais roman porno tout droit inspiré des films du même qualificatif. Si j’ai apprécié tout ce qui a trait à l’adolescence, la relation aux parents, les fantasmes, la masturbation, le traitement du harcèlement, le dialogue ou sa difficulté avec sa famille, j’ai trouvé bien pauvre et excessive la porn*graphie littéraire. Peut-être parce que je ne suis pas un garçon de quinze ans ?

Bref, un bon point pour la collection, un bémol pour ce titre, loin d’être mon préféré.

Vous noterez la mise en garde de l’éditeur en 4eme de couverture, qui a subtilement changé son avertissement en y ajoutant récemment 2 mots finaux : « Certaines scènes explicites peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes. Ou pas. » 😉

 

 

Lire le début : https://www.editions-thierry-magnier.com/extrait-9791035205683.htm

 

 

 

 

 

Ed. Thierry Magnier, coll. L’ardeur, septembre 2022, 200 pages, prix : 15,90€, ISBN : 9791035205683

 

 

Crédit photo couverture : © Ed. Thierry Magnier

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Sous ta peau, le feu – Séverine Vidal

5 Octobre 2022, 08:37am

Publié par Laure

Bordeaux, 1764. Ange, dix-sept ans, accompagne son père au chevet des malades pour apprendre la médecine. Une épidémie de variole sévit et fait de nombreux morts, c’est d’ailleurs le cas dans la famille d’Esmée, qui a perdu en peu de temps son père, son frère et ses sœurs. Sa mère, Isabeau de Montaigu, veut protéger à tout prix sa fille en la faisant « inoculer ». On en est aux prémices de la vaccination. Mais déjà on applique les protocoles qui nous seront familiers lors de l’épidémie de Covid : porter un masque (en tissu au XVIIIe siècle), se laver les mains, aérer, isoler, se tenir loin. Sorti en 2021, ce roman a forcément une résonance particulière, tissant son lien d’une épidémie à l’autre.

Mais c’est aussi et surtout une belle histoire d’amour, un amour impossible entre Ange et Esmée, et pourtant si fort et si délicieusement décrit.  Sans trop en dévoiler (le livre cache un ressort qui change bien des perspectives), l’autrice s’est voulue engagée aussi sur les droits des femmes, à tous points de vue.  Le roman est d’ailleurs bien précurseur pour les mœurs de l’époque, et la tolérance et l’ouverture d’esprit du père d’Ange en font un personnage bien admirable.  Une telle évidence est encore loin d’être la norme deux siècles et demi plus tard.

Classique dans sa construction et son intrigue que l’on devine (mis à part la surprise centrale que je n’avais pas vu venir), on s’attache aux personnages ; le petit côté historique mis en perspective avec notre quotidien sous Covid apporte un vrai intérêt.

 

Dès 13 ans, lecture facile, texte et mise en page aérés. (Et superbe couverture 😉)

 

 

Nathan, août 2021, 283 pages, prix : 14,95 €, ISBN : 978-2-09-249038-9

 

 

Crédit photo couverture ; © Cécile Becq et éd. Nathan.

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Lire est dangereux (pour les préjugés) – Dave Connis

28 Juin 2022, 16:38pm

Publié par Laure

Traduit de l’américain par Leslie Damant-Jeandel

Clara Evans est en dernière année d’études à la Lubton Academy (LA), un lycée privé américain. Grande lectrice elle aide aussi le professeur documentaliste à ranger le CDI. Quand elle découvre que le chef d’établissement veut interdire la mise en rayons d’une cinquantaine de titres (qu’il appelle les médias prohibés), Clara est très en colère. Avec l’aide et le soutien de sa prof de lettres et du documentaliste, elle va monter une bibliothèque clandestine parallèle, pour faire circuler ces ouvrages interdits.

Le thème est plus que tentant, hélas il ne m’a pas semblé exploité à la hauteur de ses possibilités. Un problème de traduction déjà peut-être, les acronymes LA et FDP revenant sans cesse, mais n’ayant pas en français spontanément le même sens que celui donné dans le roman (respectivement Lubton Academy, le nom du lycée) et Fils des Pères Fondateurs. De même la « biclan » pour « bibliothèque clandestine » est peu heureux, mais passe encore.

Si le début se met bien en place, amour de la lecture, résistance, lutte contre la censure, le principe tourne un peu en rond. Il réussit néanmoins à donner envie de relire (ou découvrir pour les jeunes) les classiques cités, tel que l’attrape-cœurs, Hunger Games, La couleur pourpre

L’intrigue montre bien aussi combien les donateurs qui financent les établissements sont tout-puissants, sans discernement de l’intérêt général. Le sujet de l’homosexualité est aussi au cœur du roman, de manière assez classique dans la littérature ado.

 

Éditions Milan, coll. Page Turners, août 2020, 297 pages, prix : 15,90 €, ISBN : 978-2-4080-1376-9

 

 

Crédit photo couverture : éd. Milan

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Miettes (humour décalé) - Stéphane Servant

25 Mai 2022, 09:13am

Publié par Laure

Fête de fin d’année au lycée. Un ado prend place pour son seul-en-scène, annoncé au programme sous le titre « Miettes (humour décalé) ».

S’il déroule d’abord ses relations à ses camarades et à ses parents du fait de sa « différence » - il n’entre pas dans les critères stéréotypés de virilité – il bascule petit à petit vers une scène d’humiliation lors d’une sortie, que chacun a préféré étouffer, ou minimiser, pour ne pas faire de vagues.

Si le texte n’est que le seul discours de l’adolescent sur scène, de nombreux thèmes relatifs au genre y sont abordés, que ce soit dans l’éducation (les parents et les enseignants sont taclés au passage), les émotions, le sentiment amoureux ou les critères de masculinité. La question du harcèlement et de la violence scolaire est centrale également. Un ensemble très riche en si peu de pages !

Un texte fort, qui bouscule et c’est tant mieux.

(Et mention spéciale aux passages sur la lecture, les livres et la bibliothèque 😉 )

 

 

Ed. Nathan, coll. Court Toujours, septembre 2021, 47 pages, prix : 8€,

ISBN : 978-2-09-249301-4

 

 

Crédit photo couverture : © éd. Nathan

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Queen Kong – Hélène Vignal

22 Mai 2022, 12:26pm

Publié par Laure

Rappelons-le pour les futurs lecteurs qui l’ignoreraient, la collection « l’ardeur » chez Thierry Magnier est une collection de romans érotiques pour les adolescents, et l’éditeur imprime un avertissement sur sa 4eme de couv pour les moins de 15 ans en indiquant clairement la présence de scènes explicites.

Passé ce préambule, ceux qui connaissent la collection savent qu’elle est d’une grande qualité, en témoigne s’il le fallait la récompense de la Pépite d’Or au Salon de la presse et littérature jeunesse de Montreuil pour ce titre en particulier en 2021.

Une jeune lycéenne a choisi d’assumer sa sexualité et son plaisir, d’abord en le découvrant seule, puis en vivant différentes expériences avec des garçons de son âge, expériences qu’elle souhaite décorréler de l’amour. Vous imaginez déjà le problème : autant personne ne bronche quand un homme se comporte ainsi, autant on s’appliquera à lyncher la jeune femme sur les réseaux sociaux en la traitant de ce nom commun qui n’est jamais écrit mais que vous saisissez immédiatement. Pourtant à aucun moment elle ne s’en cache et le dit avec respect.

Il y a de très belles scènes dans ce court roman, d’une grande sensibilité, justesse et intelligence, Hélène Vignal a su retraduire les choix et pensées de son héroïne à la perfection.

Un bémol pour ma part sur la bifurcation vers le zadisme qui pour moi n’a pas grand-chose à voir avec l’histoire même si j’entends la volonté de porter – aussi - un propos écologique.

Un texte très réussi ; comme souvent dans cette collection, qui privilégie le point de vue d’une sexualité tournée vers le plaisir et le respect de soi et de l’autre, et pas seulement vers la mise en garde habituelle (et nécessaire également) à cet âge.

 

D'autres titres de la collection sur ce blog :

 

Ed. Thierry Magnier, coll. L’ardeur, septembre 2021, 81 pages, prix : 12,90 €, ISBN : 979-10-352-0466-2

 

 

Crédit photo couverture : © Cha Gonzalez et éd. Thierry Magnier.

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D’or et d’oreillers – Flore Vesco

15 Mars 2022, 13:58pm

Publié par Laure

Quelle magnifique réécriture du conte de la princesse au petit pois, mâtiné de sorcellerie, d’une incroyable modernité et liberté !

Flore Vesco a l’art de manier le langage ; chaque mot est choisi et à sa juste place. Il s’en dégage un plaisir évident pour le lecteur, qui en vient presque à ne pas vouloir finir tant le mets est excellent.

Ici, place au Lord Handerson, riche héritier solitaire en son manoir de Blenkinsop Castle. Il cherche épouse et tous les bons partis de la région viennent passer le premier test, qui consiste à passer une nuit seule dans une chambre sur une pile de matelas d’une hauteur vertigineuse. Toutes sont renvoyées au matin, sans connaitre la raison de leur échec. Sadima, simple femme de chambre qui accompagnait les jeunes femmes pour qui elle travaille se voit proposer le test.
Courageuse et audacieuse, elle va franchir les étapes une à une.

Ce roman, destiné aux ados (dès 13 ans) est une réussite totale, tant dans le registre du conte que dans les sujets évoqués : femme sorcière ou femme libre, amour et plaisir, affranchissement du regard maternel, le féminisme est moderne et assumé. Je crois n’avoir jamais lu de roman pour ado aussi érotique, alors qu’aucun mot du vocabulaire consacré n’est employé. C’est subtil et malicieux, pour une sensualité réjouissante. La magie sert la résolution de l’histoire et même sans en être friand, c’est travaillé, abouti, efficace.

 

A lire, sans hésiter !

 

L’école des loisirs, coll. Medium +, mars 2021, 240 pages, prix : 15 €, ISBN : 978-2-211-31023-9

 

 

Crédit photo couverture : ©Mayalen Goust et éd. L’école des loisirs

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Dans la nuit blanche – Olivier Adam

6 Mars 2022, 18:17pm

Publié par Laure

Léa vient de s’installer à Paris pour ses études, dans une minuscule chambre de bonne, où elle va apprendre à faire connaissance avec ses nouveaux voisins de palier : Boris le serbe souvent alcoolisé et un brin exhibitionniste, Gloria la vieille espagnole, Su et ses talents guérisseurs par les plantes et les baumes, et Nathan, serveur, écrivain qui a le pouvoir de voir dans les rêves des gens.

Ses parents et son frère Antoine, plus jeune, ont du mal à la voir partir, mais c’est le cours de la vie.  Léa est la première de la famille à faire des études, et ses parents en sont fiers.

Au retour d’une partie de tennis avec son ami Hugo, Antoine se fait renverser par une voiture en traversant la forêt. Délit de fuite du conducteur, le jeune homme est dans le coma. Sa voix nous parviendra également du lointain de cette « nuit blanche ».

La vie de tous est bouleversée : dans un roman choral qui donne la parole à ses amis et à sa sœur, ainsi qu’aux nouvelles rencontres de celle-ci, les sentiments vont se libérer et l’enquête se résoudre. Si les indices sont là, les fausses pistes nous mènent le temps de vivre au plus près des émotions des uns et des autres.

Olivier Adam excelle dans le roman intime qui dit avec justesse les sentiments amoureux, amicaux, familiaux, les doutes, les peurs, l'acceptation de soi.  L’adolescence, ce moment d’émotions exacerbées est un terrain riche qu’il explore avec talent.

 

Dès 13 ans et sans limite d’âge 😉

 

 

Robert Laffont, collection R., octobre 2021, 253 pages, prix : 17,90 €, ISBN : 978-2-221-25559-9

 

 

Crédit photo couverture : © éditions Robert Laffont

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Mon bel assassin – Charlotte Erlih

21 Février 2022, 14:58pm

Publié par Laure

Greta Thunberg peut-elle tomber amoureuse ? Engagée comme elle est, elle parcourt le monde et n’a pas une seconde pour elle. Convaincre des politiques est son mantra, se battre pour le climat sa religion. Bien que son nom ne soit jamais cité, c’est bien elle qui va rencontrer Tom dans un car de nuit (elle évite au maximum l’avion) et se remettre en question, en quête d’un avenir dans ce monde absurde, et voir peut-être un nouvel horizon plus doux se profiler.

Jean-Philippe Blondel s’était déjà essayé à mettre en fiction le personnage de Greta Thunberg dans Il est encore temps (Actes Sud junior, 2020) et j’avais ressenti la même chose qu’ici : je reste difficilement perméable au docu-fiction. Je n’ai pas envie qu’on me raconte l’engagement de Greta Thunberg et ce qu’elle peut ressentir face à l’immobilisme des différents acteurs à qui elle s’adresse, l’actu le fait très bien, quant à la fiction pure (les premiers émois amoureux, la peur, le doute), elle s’applique à n’importe quel(le) adolescent(e). Alors mêler les deux ? Peut-on avoir une vie normale quand on est sous l’œil permanent des médias ? montrer ses émotions ? s’autoriser à être soi, avec sa fragilité, quand on à 16 ans on parle aux dirigeants du monde entier ? La question concerne tous les ados quel que soit leur engagement.

J’aime beaucoup cette collection chez Nathan qui comme son nom l’indique – Court toujours – propose des textes courts sous 3 formats simultanés : il suffit d’acheter le livre pour accéder en même temps à sa version numérique et sa version audio. Les auteurs aguerris et leurs textes sont toujours de qualité, et si celui-ci n’est pas mon préféré, par son sujet sans doute, vous pouvez piocher quasi les yeux fermés dans la collection.

 

(Dès 15 ans)

 

Nathan, coll. Court toujours, février 2022, 57 pages, prix : 8 €, ISBN : 978-2-09-249243-7

 

Crédit photo couverture : © éd. Nathan

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