La bicyclette rouge - Kim Dong Hwa
La bicyclette rouge est un manwha : une bande dessinée coréenne, et Kim Dong Hwa une référence dans ce domaine. La bicyclette rouge, c’est celle du facteur, qui fait le lien chaque jour entre les habitants du village de Yahwari. Plus qu’un porteur de courrier, c’est un doux rêveur philosophe et poète à ses heures, qui aime admirer la nature, les arbres et les petites fleurs, et rendre service à ses semblables. Il a toujours un mot gentil pour ceux qui l’attendent, une attention délicate ou une oreille attentive aux petites souffrances de chacun, il n’hésite pas à transporter des petites marchandises pour faire le lien entre les gens éloignés, bref : il est humain.
Dans le tome 1, Yahwari, on fait connaissance avec cet univers, et son dessin très délicat, aux teintes pastels, offrant une large place aux paysages. Dans ce village, les adresses ne comportent pas de numéros ni de rues, le courrier est adressé à « la maison que l’on voit entre deux pins siamois », « la maison aux nombreux chiens », « la maison jaune dans la verdure », etc. Les habitants sont pour la plupart âgés, veufs, et reçoivent peu de visite. Le facteur est donc un personnage essentiel. Le tome 2, les roses trémières, est axé sur les saisons – et toujours la vie quotidienne des habitants – mais les saynètes sont construites sur le déroulement de la nature : on voit les arbres et les paysages changer, printemps, été, automne, hiver, notre facteur est plus en retrait. On retrouve nos habitants ridés et occupés à la terre, leur solitude et leurs rares visites riches en émotions.
Il existe un tome 3, mais je ne l’ai pas encore.
J’ai été un peu surprise par cette BD. Elle est intimiste, tout en douceur et en poésie, mais vraiment naïve, peut-être un peu trop ? (Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil et vivons heureux dans ce monde bucolique, ça fait du bien, mais c’est pas vraiment réaliste !) Pourtant on se laisse prendre au charme, parce qu’un peu de douceur, au fond, ça ne fait jamais de mal, et on se cale bien au chaud d’un fauteuil ou d’un lit dans cette bulle de simplicité et d’humilité.
Edit du 24 mars 2007 : Je viens de lire le tome 3, les mères, que je trouve tout à fait dans la continuité des précédents, mais je me lasse un peu : peu de renouvellement. On retrouve notre facteur à bicyclette rouge, personnage phare mais un peu en retrait, qui laisse davantage la place aux petits vieux et petites vieilles ridés du village. Toujours occupés à travailler la terre, à se chamailler, à attendre leurs enfants ou petits enfants, la vie à la campagne est toujours aussi propice à la douceur et éloignée des modes et turbulences de Séoul. On sourit souvent aux petites querelles du vieux couple, les saynètes sont toujours aussi simples et "natures" avec une part profonde aux émotions et à la difficulté de la solitude. Des tranches de vie tout en douceur, mais je ne suis pas certaine de lire le tome 4 !
Série découverte grâce à Cathe.
Sylvie en parle très bien sur passion des livres
Et Chimère (à livre ouvert) aussi…
Ed. Paquet, 2005 et 2006, prix : 9,95 € chaque volume.
Ma note : 4/5