Les jardins d'Hélène

La pizzeria du Vésuve - Pascaline Alleriana

28 Février 2012, 17:13pm

Publié par Laure

Il y a peu, je m’inquiétais de ma tendance à lire trop, et par là je voulais dire absorber une surproduction dont il ne me restait au final pas grand-chose. Plus on lit et plus on devient difficile, plus on lit et plus le chef d’œuvre - en tout cas le livre qui vous frappe vraiment - se fait rare. Mes propos avaient été plutôt mal compris, vous me répondiez que vous, vous ne lisiez pas assez, alors que je vois à vos blogs que vous lisez pourtant bien plus que moi.

pizzeria-du-vesuve.jpgEtrange introduction pour parler de ce recueil de Pascaline Alleriana, mais parce qu’il me semble aujourd’hui que j’en suis là pour beaucoup de livres. L’un chasse l’autre mais ma mémoire ne garde pas grand-chose.

J’ai appris à me méfier des mails d’auteurs qui proposent leurs ouvrages faute de réel travail promotionnel éditorial, je ne réponds pas la plupart du temps, parce que je ne suis pas un robot non plus, et que je ne peux pas lire trois livres par jour (et que j’ai été échaudée par de si médiocres publications à compte d’auteur). Quand Pascaline Alleriana m’a proposé son recueil, je suis allée visiter le site de l’éditeur et l’approche m’a semblée intéressante et sérieuse. J’aime les nouvelles, j’ai donc répondu favorablement. J’ai lu le recueil un week-end, quasi d’une traite, agréablement surprise, notamment par l’écriture, le style, le rythme, rapide, enjoué, qui donne presque parfois un peu le tournis. Travail sur le langage, la temporalité (même si parfois transparaît peut-être un peu l’exercice codifié d’ateliers d’écriture), sur la dualité, je me suis surprise à trouver cela vraiment pas mal. Mais voilà, aujourd’hui, une semaine après ma lecture, il ne m’en reste rien, sinon le souvenir d’avoir passé un bon moment, mais je suis incapable de résumer ne serait-ce qu’une seule des quatre nouvelles. C’est peut-être cela le burn out de lecture dont je parlais. Pourtant, il y a quelque chose d’intéressant dans l’écriture de Pascaline Alleriana. Alors comme je pense qu’elle mérite au moins un billet sérieux sur son recueil, je suis prête à le faire voyager si l’un ou l’une d’entre vous, blogueurs lecteurs habituels de ces jardins souhaite le découvrir, avec possibilité de faire suivre. Ça ne fait pas vendre (je persiste à penser que ce n’est pas notre rôle), mais ça peut donner à l’auteur d’honnêtes retours de lecteurs.

 

 

Ed. Kirographaires, janvier 2012, 144 pages, prix : 18,45 €

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Crédit photo couverture : © éd. Kirographaires

 

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Je préfère qu’ils me croient mort – Ahmed Kalouaz

25 Février 2012, 07:10am

Publié par Laure

je-prefere-qu-ils-me-croient-mort.jpgInspiré de faits réels, cette histoire narre le parcours d’un jeune africain « repéré » avec quelques autres dans son pays natal (le Mali) par des recruteurs véreux qui leur promettent monts et merveilles dans de grands clubs de foot en France ou en Europe. La réalité est bien évidemment tout autre. Les mômes sont quasi nés avec un ballon au bout du pied, ils y jouent tout le temps, pieds nus, s’amusent, et rêvent aux grands qui sont partis et ont réussi. Alors quand on vient leur faire croire qu’ils ont des pieds en or et qu’ils vont devenir célèbres (et ainsi améliorer la vie de leur famille au pays), les parents n’hésitent pas à se cotiser pour réaliser ce grand rêve. Un visa provisoire et c’est le départ vers la France. Point d’Eldorado mais des hôtels bas de gamme, et des jeunes vite abandonnés à eux-mêmes, qui n’ont parfois qu’une visite et un repas par jour puis plus rien, dans un pays inconnu d’eux et sans ressources. Il faut alors survivre, et par fierté, ne pas craquer, ne pas avouer la misère et le désenchantement à sa famille, c’est pourquoi beaucoup préfèrent dire : « Je préfère qu’ils me croient mort ».

 

Le foot et moi, ça fait vraiment deux, mais j’aime bien les romans d’Ahmed Kalouaz habituellement, aussi j’ai tenté celui-ci destiné aux adolescents, et je me suis surprise à m’attacher vraiment au héros, et à trouver intéressante l’intrigue, sans doute parce que je ne connaissais rien de ce phénomène. (Naïve je suis). Kounandi relate son chemin, les comportements honteux des recruteurs,  et l’on perçoit bien son désabusement, partagé qu’il est entre l’envie d’y croire encore et la compréhension de la triste réalité à laquelle il se trouve confronté. Intéressant, vraiment !

 

p. 22 : « Je ne le savais pas encore, mais je venais de devenir une marchandise, un objet de troc. Mon père a signé des papiers que je n’ai jamais vus. De toute façon, il ne sait pas lire, qu’est-ce qu’il aurait pu comprendre à ce qu’avait écrit l’homme au costume ?  (…)

Dans l’esprit de mon père, je ne pouvais pas être un exilé comme les autres, c’est ce qui le rendait peut-être fier. Moi je ne partais pas pour balayer les rues ou m’user à la tâche, mais pour taper dans un ballon. J’allais être choyé, pensait-il, considéré presque comme un dieu, et il suffirait d’empiler les billets sur le coin d’une table, en faisant un tas pour chacun de mes frères, chacune de mes sœurs, chacun de mes oncles prêteurs. Et puis il s’imaginait venant me chercher deux fois par an à l’aéroport de Bamako-Sénou ».

 

Rouergue, coll. DoAdo monde, février 2011, 99 pages, prix : 9,50 €

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Crédit photo couverture : © Dorothy-Shoes et éd. du Rouergue

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L'école est finie - Yves Grevet

24 Février 2012, 07:04am

Publié par Laure

l-ecole-est-finie.jpgTrès court roman de politique fiction, qui n’a pas à rougir de sa brièveté tant la qualité est au rendez-vous, comme souvent dans cette collection à 3 €, qui peut aussi avoir le mérite de rassurer les jeunes lecteurs (dès 9-10 ans) qui ne seraient pas trop à l’aise avec des textes longs.

Nous en sommes en 2028, l’école publique n’existe plus. Les enfants des riches vont à l’école privée, les autres sont formés en alternance, dès le CP, dans des entreprises diverses, tels que « Jardins et Maisons » ou « Speedfooding », avec des apprentissages plus ou moins variés selon l’entreprise. La rémunération du travail se fait sous forme de bons d’achats à dépenser dans l’enseigne, ou de repas offerts. Les parents du jeune narrateur font du troc de bons avec d’autres parents, selon ce qu’ils ont besoin d’acheter. L’âge de la retraite a été reculé à 85 ans, et seuls les riches ont accès aux soins. Il y a bien le dentiste des pauvres, mais l’on doit prendre un ticket, et seulement 10 seront tirés au sort pour la journée !

Les parents de Lila, l’amoureuse du narrateur, en ont assez de voir leur fille exploitée et sans apprentissage intéressant, ils décident de l’envoyer en secret dans une « école du Maquis », un circuit parallèle clandestin, où des instituteurs à la retraite poursuivent les cours tels qu’ils les donnaient avant. Mais la police veille, car cela fait de la main d’œuvre en moins pour les entreprises…

 

p. 43 : « - Alors, tu sais pourquoi notre vie est si dure maintenant ? Et pourquoi mon père regrette tant le passé ?

- Au début du XXIe siècle, m’a-t-elle expliqué, les gens n’ont pas su refuser ce qu’on leur imposait.

- Mais qu’est-ce qu’ils auraient pu faire ?

- S’opposer, s’opposer par tous les moyens. »

 

Une mine pour lancer le débat, réfléchir à l’école de demain (si ce n’est pas déjà celle d’aujourd’hui) et au devenir de la société, un texte fictionnel pas si éloigné que cela d’un effrayant « possible » et qui encourage à rester libre, responsable, et engagé.

  

Syros, coll. Mini Syros, 43 pages, prix : 3 €

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Crédit photo couverture : © Getty / Dorling Kindersley et éd. Syros

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La vie d'une autre, un film de Sylvie Testud (2012)

23 Février 2012, 10:49am

Publié par Laure

Durée : 1h37

Avec Juliette Binoche, Mathieu Kassovitz, Aure Atika, François Berléand

 

la-vie-d-une-autre-film.jpgAdapté du roman éponyme de Frédérique Deghelt (Actes Sud, 2007), la réalisatrice a fait le choix de simplifier un peu l’intrigue (par exemple ce ne sont plus trois enfants mais un seul que Marie trouve à son réveil amnésique, elle se réveille à 41 ans et non 37), mais l’esprit y est. C’est une comédie sympathique mais qui m’a gênée à plusieurs moments : j’ai eu l’impression d’un écart d’âge important entre Juliette Binoche et Mathieu Kassovitz, rendant leur couple et surtout leur rôle de parents un peu bancal, pourtant si j’en crois wikipedia, Juliette Binoche a 48 ans, et Kassovitz 45. C’est probablement injuste, mais elle fait bien plus que ses 41 ans dans le film, et lui fait bien plus jeune ;-) Bref, Juliette Binoche est magnifique, mais m’a semblée trop âgée dans ce rôle, alors que lui semble resté dans la jeunesse pré-amnésie ou presque. De même le luxe ostentatoire omniprésent devient vite agaçant, on finit par se demander si le film n’a pas été sponsorisé par quelques grandes marques de voitures allemandes et de grands couturiers français. Ne parlons même pas de l’appartement avec vue en gros plan sur la Tour Eiffel et la foultitude de gadgets high-tech de leur équipement. Si effectivement ils ont une vie aisée de par leurs situations professionnelles (surtout celle de madame), on est dans une vitrine tellement outrancière qu’elle ne fait même plus rêver. C'est joli pour faire joli et masquer du vide. A croire que c’est un film de bobos parisiens pour bobos parisiens, et ce n’est pas l’image que j’avais gardée du livre.

Et trop de choses restent bancales : l’amie d’enfance apparaît sans que ce soit réutilisé (dommage, il y avait tellement plus et mieux dans le roman), idem pour la maîtresse de Paul, la réalisatrice se focalisant sur le couple, tous les autres font un peu tapisserie sans prendre pleinement part à l’intrigue de manière plausible.

Alors oui c’est une comédie sympa à voir entre copines, mais qui hormis un étalage classieux de fric ne montre pas grand-chose d’autre. Juliette Binoche, que j’aime beaucoup, sauve le film, mais Kassovitz a un peu l’air de s’ennuyer non ? Il en est presque transparent et c’est un comble.

Et que penser de la fin, abrupte, trop soudaine, qui a suscité dans la salle quelques rires nerveux de stupéfaction au tomber du générique, façon il est temps d'en finir débrouillez-vous, faites le happy end vous-même dans votre petite cervelle ?

  

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Souriez - Raina Telgemeier

23 Février 2012, 10:12am

Publié par Laure

souriez.jpgAprès une chute banale qui lui endommage gravement deux incisives supérieures, Raina va connaître des années de traitements dentaires et orthodontiques qui vont la mettre à rude épreuve. Surtout quand on a 11 ans, qu’on entre en 6ème, et qu’on va traverser toute l’adolescence avec des appareils dentaires, des trous, des prothèses, et j’en passe.

Si au départ l’aventure « dentaire » fait frémir (qui aime réellement aller chez le dentiste tous les 15 jours ?!) , c’est d’abord et avant tout le portrait d’une jeune fille qui traverse l’adolescence, puisqu’on la suit de 11 à 15 ans, de la 6ème à l’entrée au lycée, avec son caractère, ses différences, ses premiers émois amoureux platoniques, et ses pensées qui séduiront sans doute bien de jeunes lectrices : « est-ce qu’il a vu que je rougissais, est-ce qu’il m’aime aussi ? » et bien évidemment les regards sont rarement réciproques au même moment !

Visiblement d’inspiration autobiographique (le personnage de la BD a le même nom que l’auteur et la page d’achevé d’imprimer le précise), c’est aussi un scénario rassurant qui montre que toutes les épreuves se surmontent, qu’elles aident à s’affirmer, et que nul ne peut venir entraver votre personnalité. Je ne suis pas sûre qu’il faille offrir ce livre à une adolescente qui va commencer un traitement d’orthodontie, mais si votre fille est déjà dedans, avec un traitement « normal », allez-y ! Lu et apprécié également par mes deux filles de 15 et 11 ans, dont la première endure un peu le même genre d’épreuves. En tous les cas la lecture est positive, soyez sans crainte, on n’en ressort pas traumatisé ! Cheeeese !

 

Akileos, mars 2011 pour la traduction française, 213 pages, prix : 15 €

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Crédit photo couverture : © Raina Telgemeier et éd. Akileos

 

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We need to talk about Kevin, un film de Lynne Ramsay (2011)

20 Février 2012, 19:09pm

Publié par Laure

 

Durée : 1h50

Avec : Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller, ...

 

Adapté du roman éponyme de Lionel Shriver.

 

we-need-to-talk-about-kevin.jpgLe synopsis d'Allociné : « Eva a mis sa vie professionnelle et ses ambitions personnelles entre parenthèses pour donner naissance à Kevin. La communication entre mère et fils s’avère d’emblée très compliquée. A l’aube de ses 16 ans, il commet l’irréparable. Eva s’interroge alors sur sa responsabilité. En se remémorant les étapes de sa vie avant et avec Kevin, elle tente de comprendre ce qu’elle aurait pu ou peut-être dû faire. »

 

On reste sous le choc quelques heures après le visionnage de ce film, comme le besoin d'aller respirer un grand bol d'air. Eva est la seule à sembler se rendre compte que son fils (encore enfant) est différent, elle peine à construire une relation avec lui, il est dur, violent, cruel avec elle. Manipulateur, haineux, maléfique ? Le regard du petit Kevin est glaçant. Mais le père ne trouve rien d'anormal, allez, ce n'est qu'un enfant, et ce n'est pas bien grave s'il porte encore des couches à 6 ans. Et l'enfant sait jouer et rire avec son père...

La narration du film est éclatée, des flashbacks permettent de reconstituer le drame qui a conduit Kevin en prison, et l'interrogation permanente de cette mère qui a fait ce qu'elle a pu pour élever son fils, en surmontant les épreuves terribles qu'il a fait endurer à sa famille (notamment envers sa petite sœur Célia), et tout ce qu'il faut continuer à endurer après. Et que sont devenus le mari et la petite sœur ? On ne le saura qu'à la fin. La mère semble s'être toujours sentie bien seule pour surmonter tout cela, et n'a pas pu (su) trouver d'aide extérieure. L'histoire fait froid dans le dos à bien des moments, la mise en scène est vraiment réussie et Tilda Swinton et Ezra Miller sont impressionnants dans leur rôle. L'omniprésence de la couleur rouge marque, la peinture qu'Eva passe son temps à nettoyer, la sauce tomate à plusieurs reprises, le rouge qui annonce le sang (qu'on verra très peu au moment du drame), mais la stigmatisation de cette mère que la société rend coupable, l'incapacité à se faire aider ou ne serait-ce qu'entendre, c'est frappant, dur, terrifiant.

Un film dont on ne ressort pas indemne, sans toutefois avoir vraiment de réponse sur le pourquoi, ce qui laisse ouvertes toutes les interprétations. Même si le final laisse entendre que peut-être, tout n'est pas fini dans cette relation mère-fils.

A voir, assurément, mais en sachant que la tension est croissante !

 

(Film interdit en salles aux moins de 12 ans.)

 

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1, 2, 3, 4, 5, 6, … (7, 8, 9 dans mon panier neuf ?…)

17 Février 2012, 18:53pm

Publié par Laure

 

Ce blog a 6 ans aujourd'hui... ça n'a plus vraiment de sens, les blogs sont complètement has been disent de nombreux médias, explosion des réseaux sociaux, nouveaux sites participatifs, etc. Peu m'importe. Je suis restée égale à moi-même toutes ces années, depuis Zazieweb en 1999, le blog m'a juste permis d'ajouter des billets plus personnels dans un espace individuel. 

Je me suis quand même demandé si la BNF ne s'était pas trompée en m'indexant dans ses signets, de même que d'autres blogs choisis, je ne pense pas que cela se justifie, mais bon, après tout, entre la BNF et les sites X hébergés à Hong Kong parce qu'il y a quelques romans érotiques dans ces pages, disons que je préfère quand même le premier référencement.

 

6 ans, ça fait quelques billets, forcément … 1264 avant celui-ci, dont au moins 850 parlant uniquement de livres. Mais qu'en reste-t-il vraiment à part des données sur un serveur ? Les livres qui m'ont réellement marquée, accompagnée à un moment de ma vie, n'occupent sans doute pas plus d'une demi étagère... Tout le reste ne découle-t-il pas simplement d'une surproduction / surconsommation ? Je lis trop de livres comme d'autres mangent trop de bonbons. Moins que d'autres certes, mais je ne fais la course à rien, de toute façon, il n'y a rien à gagner au bout !

 

Et les choses précieuses, je ne les expose pas tant que cela. Merci aux auteurs avec qui la conversation se poursuit en privé, merci aux collègues qui sont plus nombreux que je l'imaginais (ah les fameuses stats' qui donnent des provenances de mairies et de CG ), aux lecteurs fidèles ou de passage, aux anciens et aux nouveaux, aux anonymes silencieux, à ceux dont les livres sauront m'émouvoir, aux libraires manceaux qui me surveillent - c'est réciproque  , aux libraires blogueurs qui étirent mes listes au-delà du possible, et j'en oublie sans doute beaucoup.

 

Je n'arrive pas à me concentrer, j'écris ce billet dans un brouhaha de filles qui piaillent, parce que 6 ans, c'est d'abord cela : des enfants qui grandissent ! À l'ouverture de ce blog, Mosquito avait tout juste 5 ans, une jolie bouille d'enfant, aujourd'hui elle est à l'aube de l'adolescence et à trois pas du collège.... Aïe !? Et 11 bougies de ce côté-là de la vie.

 

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(Constance, février 2006)

 

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(Constance, février 2012)

 

 


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Félins, un film de Keith Scholey et Alastair Fothergill (2012)

17 Février 2012, 16:30pm

Publié par Laure

 

Durée : 1h27

 

felins.jpgEntièrement tourné dans la réserve nationale du Masaï Mara au Kenya, Félins est le dernier documentaire animalier de Disney, sorti pour les vacances de février, destiné à un public familial avec jeunes enfants (dès 6 ans). Alors oui c'est mignon tout plein, des bébés guépards à croquer, façon gros chats qui jouent, des lionnes qui élèvent en groupe leurs lionceaux, et pour faire une histoire, la guerre des clans qui tente de nous expliquer comment les lions mâles règnent en roi sur un territoire.

Public enfantin oblige, les scènes difficiles sont toutes gommées, la vieille lionne ira mourir pudiquement loin des caméras (on n'est pas loin de pleurer pour autant!), la chasse est montrée dans la course sur la proie seulement, et quand une lionne attrape un gnou pour le manger, c'est juste un gnou qui ne courait pas assez vite au milieu de milliers d'autres, un pauvre gnou parmi les autres, façon il en reste tant d'autres.

Une histoire en voie off, sur des images magnifiques, des caméras au ralenti qui montrent de façon impressionnante les muscles en mouvement des guépards, le rythme des saisons, des migrations de troupeaux, etc.

Et restez jusqu'au bout du générique, où chaque animal se voit attribuer un rôle technique pas piqué des vers. Amusant ! Le film de vacances idéal pour occuper les enfants, sans 3D hors de prix qui fait mal à la tête, c'est bien aussi.

 

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photo Alastair Fothergill, Keith Scholey  Copyright : © The Walt Disney Company France

 

 

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Un papillon sauvage – Joëlle Ecormier

15 Février 2012, 17:39pm

Publié par Laure

papillon-sauvage.jpgLa rencontre n’a pas eu lieu entre ce livre et moi. Pourtant, on est plutôt bien intentionnés dans la famille envers les titres d’océan éditions (Mosquito est collectionneuse ), mais bon, voilà, ça arrive, j’ai tourné en rond entre une bibliothécaire acariâtre et un roman d’aventures qui ne m’a pas enthousiasmée…

 

Miky Glance est un très vieil homme qui s’offre une échappée belle de la maison de retraite les Papillons, pour revenir sur un lieu qu’il a beaucoup fréquenté l’été de ses quatorze ans : la bibliothèque municipale de Galforquin. Parce qu’il était menacé d’exclusion de son collège, sa mère lui a imposé des vacances studieuses : sous l’œil peu aimable de Foinsec, la bibliothécaire du village, Miky avait pour obligation de lire sur place chaque après-midi et de rendre un résumé écrit de sa lecture. Autant dire qu’il n’y va pas de bon cœur, jusqu’au jour où il découvre un pavé qui le passionne : les mines de Galforquin, d’un certain Cassy Jok, stimulé également par une étonnante rencontre avec un authentique rat de bibliothèque. Ce livre sera son cheval de bataille, et déterminera sa vie.

Un soupçon de fantastique (on pense inévitablement à Firmin qui m’était déjà tombé des mains), un roman d’aventures façon chasse au trésor, une quête du père et de soi, une bonne dose de clichés usés et usants sur les bibliothèques, le parcours d’un homme qui a toujours gardé en lui ce cheval intérieur au galop, le papillon sauvage qui le caractérise. Alors pourquoi ça n’a pas marché, je ne sais pas, j’ai eu vite l’impression qu’une fois découverte la lecture qui allait motiver Miky, on tournait en rond, et que le chemin était tracé. Je l’ai fini parce que c’était court, mais je me suis honnêtement un peu ennuyée.

 

p. 14 : « A l’époque, je commençais sérieusement à lorgner vers les filles, surtout une en particulier. En vérité, juste une. Ma pénitence aurait été moins dure si ma geôlière avait été jeune et séduisante. Mettons que si elle avait ressemblé à Amy, j’aurais trouvé la punition presque douce. Or, il se trouve que la bibliothécaire de Galforquin était loin de ressembler à Amy. Et d’ailleurs, je doute qu’il existe une seule jolie bibliothécaire au monde. Pourquoi une jolie fille viendrait-elle s’enfermer dans un trou à rat ? Foinsec avait la charge de me faire lire et de me surveiller. Et je crus comprendre le premier jour où j’entrai dans mon piège que ce rôle lui procurait un certain plaisir. Le ton sec, qui lui valait son surnom et qu’elle employa pour me signifier que j’avais dix minutes de retard, me le confirma. C’était le temps qu’il m’avait fallu pour gravir les marches. (…) Foinsec était la preuve vivante que les livres ne rendent pas heureux. »

 

Le billet de Véro, plus enthousiaste 

 

Océan éditions, coll. Océan fiction ados, mai 2011, 192 pages, prix : 9,90 €

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Crédit photo couverture : © Océan éditions

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Une bouteille à la mer, un film de Thierry Binisti (2012)

13 Février 2012, 19:21pm

Publié par Laure

Durée : 1h39
Avec : Agathe Bonitzler, Mahmud Shalaby

une-bouteille-a-la-mer.jpgLe synopsis d'Allociné : « Tal est une jeune Française installée à Jérusalem avec sa famille. A dix-sept ans, elle a l’âge des premières fois : premier amour, première cigarette, premier piercing. Et premier attentat, aussi.
Après l’explosion d’un kamikaze dans un café de son quartier, elle écrit une lettre à un Palestinien imaginaire où elle exprime ses interrogations et son refus d’admettre que seule la haine peut régner entre les deux peuples. Elle glisse la lettre dans une bouteille qu’elle confie à son frère pour qu’il la jette à la mer, près de Gaza, où il fait son service militaire. Quelques semaines plus tard, Tal reçoit une réponse d’un mystérieux "Gazaman"... »

Adapté du roman de Valérie Zenatti, une bouteille dans la mer de Gaza, roman que j'avais d'ailleurs beaucoup aimé, ce film offre une vision à la fois quasi documentaire et un peu idéaliste d'une sortie possible du conflit israélo-palestinien, tout en apportant une touche de fraîcheur avec la jeunesse et la sincérité des deux personnages principaux. Tous les oppose, Tal a une vie somme toute très confortable (si l'on omet les attentats qui la terrorisent!), alors que Naïm, 19 ans, a abandonné ses études et fait des livraisons pour son oncle, sans trop savoir de quoi son avenir sera fait. Le mode de vie des deux familles est très bien retranscrit, entre fêtes familiales religieuses et entraide au sein de la famille élargie. Grâce à Tal, Naïm va se découvrir un nouvel intérêt, et un objectif : apprendre le français, et bénéficier de la bourse qui lui permettrait de quitter Gaza pour aller vivre et étudier un an à Paris. La langue française comme trait d'union de ces deux jeunes (qui au départ communiquent en anglais) est un élément touchant du film, notamment avec le poème de Prévert, inventaire : une pierre /deux maisons / trois ruines /quatre fossoyeurs / un jardin / des fleurs / un raton laveur, qui est utilisé dans l'apprentissage de la langue mais qui prend une valeur particulière pour la mère de Naïm dans les moments difficiles.
Beaucoup de choses touchantes, de très belles images, un film à voir.

Voir le billet de Marie-Claire du blog à Bride abattue, qui explique notamment la participation de Valérie Zenatti à l'écriture du scénario et les conditions géographiques de tournage.
 

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