Avril 2024 en couvertures...
En avril, j'ai lu :
Quinqua, bibliothécaire, avec thé et chats. Je dépose ici les marques que mes lectures ont tracées.
En avril, j'ai lu :
Il a 4 ans et son petit rituel quand il vient à la médiathèque avec sa maman.
Il vient chercher le chat cale-porte dans mon bureau, l'emporte avec lui sur le petit canapé de l'espace jeunesse, lui fait des câlins et lui raconte des histoires, et il vient le remettre à sa place contre la porte ouverte de mon bureau avant de me dire au revoir.
Mardi, il montre un album à sa maman, "c'est lui que la nouvelle Aure elle nous a lu"
Je m'appelle Laure. Depuis quelques semaines j'ai une nouvelle collègue qui s'appelle Aurore. Laure et Aurore, Aurore et Laure, c'est facile, ça rime. C'est tellement facile que parfois les bénévoles s'embrouillent et nous appellent Laurore.
Mais cet album là, c'est la nouvelle Laure qui l'a lu en accueil de classe, Aurore est la nouvellaure.
Elle était absente quand ce petit bonhomme a emprunté ce/son livre, mais moi j'ai fondu. 🧡
On fait un beau métier. Gardons-en les beaux moments !
Raconté à hauteur d’enfant, ce premier épisode de Quand la nuit tombe, vu par Lisou alors âgée de dix ans, relate la vie d’une famille juive française en septembre 1943, réfugiée du côté de Grenoble. Si elle peut échapper à la rafle ainsi que ses parents en février 1944, c’est grâce à sa sœur Mylaine, qui lui explique comment alerter ses parents alors absents.
La séparation, les dénonciations, l’inquiétude pour les membres de sa famille déportés (Lisou ignore alors encore la réalité des faits), la résistance, l’aide de quelques personnes, la libération enfin, tout est très justement retranscrit.
Ce qui frappe, c’est la clarté, la douceur et la lumière de l’illustration face à un sujet aussi sombre. Comme si l’enfance restait malgré tout protégée et son innocence préservée dans un quotidien que les adultes essaient de rendre le plus ordinaire possible, car la vie doit triompher. On imagine que le deuxième tome à paraître, celui de Mylaine, déportée à Auschwitz, sera plus dur encore.
Un très beau travail, basé sur l’histoire vraie de Lise et Marie-Hélène Veil, grands-tantes de la scénariste Marion Achard. Le dossier documentaire final explique et illustre par des fac-similés la vie de cette famille et de tant d’autres en France à cette période. L’album a obtenu l’aide du CNL et le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Un devoir de mémoire qui est avant tout une histoire de vie, tristement réelle, relatée avec beaucoup de pudeur, et que le neuvième art réussit à sublimer.
Delcourt, février 2024, 116 pages, prix : 19,99 €, ISBN : 978-2-413-07765-7
Crédit photo couverture : © Toni Galmés et éd. Delcourt