Mai 2019 en couvertures ...
En mai j'ai lu :
(les couvertures sont cliquables quand elles renvoient à un billet)
Quinqua, bibliothécaire, avec thé et chats. Je dépose ici les marques que mes lectures ont tracées.
En mai j'ai lu :
(les couvertures sont cliquables quand elles renvoient à un billet)
J’aime beaucoup les éditions Notari pour la qualité de leur travail, leurs illustrateurs, leurs choix exigeants, le beau papier de leurs livres….
Marc est devenu un chat est un album assez classique dans son déroulé : un petit garçon se réveille et constate qu’il s’est transformé en chat durant la nuit. Il va donc vivre une journée de chat : il sort, vole du poisson, se fait malheureusement attraper, et suivent quelques aventures jusqu’à l’adoption… qui lui permet de revenir dans sa chambre. Bien sûr tout cela n’était qu’un rêve.
J’aime beaucoup le dessin aux crayons de couleur, les teintes ocre qui donnent un aspect un peu ancien à l’album, le travail des ombres et des détails (sur les vêtements, les décors). Et n’oubliez pas, comme souvent dans les albums, de vous arrêter sur les pages liminaires et d’avant quatrième de couverture, elles participent également de l’histoire !
Tout simplement très beau !
(Traduit de l’italien par Notari et Justine Rousset)
Un aperçu de quelques pages : ici
Ed. Notari, Coll. L'Oiseau sur le Rhino, section Les huppes (3-6 ans), mai 2019, 36 pages, prix : 14 €, ISBN 978-2-940617-28-9
Crédit photo couverture : © Valeria Suria et éd. Notari
Pull, un chien d’apparence quelconque, a perdu son maître en gare d’Austerlitz un après-midi du mois d’août, car il s’est éloigné pour renifler une poubelle. Il a bien tenté de le retrouver, a longé la voie ferrée pendant des heures, et a fini par s’installer dans un wagon désaffecté d’une gare de banlieue, au milieu d’un groupe de chiens perdus tout comme lui, mais fort accueillants.
C’est le début d’une aventure, de belles amitiés sur fond de tartes aux poireaux au jus de poubelles (Pull, tu as des goûts curieux quand même), de la famille qu’on se choisit, pour finir sur un constat aussi triste que revigorant. Triste car vous l’aurez compris (attention spoiler) il y est question de ces humains qui abandonnent leur animal pour partir tranquillement en vacances, et revigorant parce que la force de l’amitié et de l’entraide est bien présente. Ensemble on surmonte bien des malheurs.
Alors venez plonger dans ce beau roman illustré et faire la connaissance de Pull, Groucho, Bruce, Chouquette et les autres. Les aquarelles de l’autrice-illustratrice sont toutes superbes, aussi bien en doubles pages qu’en pages simples ou en vignette. Et comme toujours chez les éditions MeMo, le papier est soigné, de très belle qualité, pour en faire un objet aussi beau que durable.
Pas vraiment de conseil d’âge, vous pouvez le lire à un enfant dès 4 ans, ou l’enfant le lira seul « jusqu’à pas d’âge »
Éditions MeMo, janvier 2019, 88 pages, prix : 16 €, ISBN : 978-2-35289-412-4
Crédit photo couverture : © Claire Lebourg et éd. Memo
J’ai abordé ce court texte sans savoir de quoi il parlait, oui c’est tout moi ça, je ne lis pas les 4ème de couv et je choisis mes lectures parce que j’ai entendu dire ou lu que c’était bien.
Et je me suis pris une claque. Une belle claque. Voici ce que devrait être la littérature au quotidien. Ce conte cruel est un chef-d’œuvre, qui sous une forme naïve mais magnifiquement travaillée dans sa langue, raconte une vérité que le lecteur connaît mais qui n’a jamais été racontée ainsi.
C’est un livre à lire, à relire et à offrir, sans dire de quoi il parle, faites confiance à l’auteur et au lecteur, la rencontre des deux est inéluctable.
Seuil, coll. La librairie du XXIe siècle, janvier 2019, 109 pages, prix : 12 €
Crédit photo couverture : © Seuil.
Hadrien (avec un H comme l’empereur romain) est en classe de 4ème, après des mois éprouvants - il n’a jamais connu son père et sa mère est décédée accidentellement l’année précédente – sa vie semble à peu près stable dans ce nouveau collège auprès de sa grand-mère. Alors pourquoi la police débarque-t-elle dans la classe ? A-t-il fugué ? que lui est-il arrivé ?
Chaque chapitre donnera la parole à un de ses camarades, ou à des moments importants des quelques semaines qui ont précédé afin de reconstituer l’histoire.
Je n’ai pas vu venir le twist qui est la clé de l’intrigue, mais à partir de là tout est limpide et ce bref roman peut amener les enfants à réfléchir à ce qui est bien ou mal…. Et on ne manquera pas de sourire avec tendresse à l’évocation du premier amour…
J’ai beaucoup aimé les petits dessins en tête de chapitre et le découpage ainsi choisi.
Double 6 est un roman détente idéal pour les 9-12 ans, qui se laisse dévorer sans peine.
Didier jeunesse, coll. Mon marque-page +, mai 2019, 160 pages, prix : 12€, ISBN : 978-2-278-09180-5
Crédit photo couverture : © Mary-Gaël Tramon
Un roman « drôle et touchant » comme l’annonce son communiqué de presse, ça ne se refuse pas. On ne se méfie jamais assez des CP toujours enthousiastes et alléchants.
Antonin, 34 ans, est croque-mort, enfin maintenant on dit : employé des pompes funèbres. Il accompagne les familles dans l’organisation des funérailles. Il maîtrise parfaitement son travail (d’autant qu’il a hérité de l’entreprise familiale) mais sa vie personnelle est terne et ennuyeuse. Camille va bouleverser sa vie quand elle va entrer dans sa boutique pour préparer ses propres obsèques. Camille est belle, jeune, joyeuse. Le contraire de ses clients habituels.
Le ton est donné dès le début, le lecteur s’aventure dans un roman feel-good, et je n’ai rien contre, ça peut faire du bien de lire de bons romans détente. Celui-ci est court, léger… mais voilà : bien trop léger.
Pas de surprise et un morne ennui, c’est ce que j’ai ressenti au fil de ma lecture. Je crois que l’histoire m’a achevée quand elle a pris le 2ème tournant à la mode après le feel-good : le développement personnel. Alors là, si vous lecteur viviez la même chose, que feriez-vous ? Prenez le temps d’y réfléchir. Mais l’auteure n’accompagne pas la pensée, elle l’évite, comme pour aller plus vite. « Je ne vous dirai pas si j’ai ouvert ce rideau. Mais vous, posez-vous la question : qu’auriez-vous fait ? Qu’auriez-vous décidé ? Ouvrir, pas ouvrir ? Terrible choix. […] Et vous, avez-vous déjà eu votre propre rideau à ouvrir ? » (p. 159).
De même dans une scène d’amour qu’elle élude : « J’ouvre ici une petite parenthèse pour vous dire que, ne vous en déplaise, je ne révélerai rien de ma nuit avec Camille. Désolé de vous laisser sur votre faim, je comprends votre frustration, mais c’est ainsi. Cette nuit magique et irréelle n’appartient qu’à nous. Mon petit feu de joie. » (p. 144.) Ah mais je ne suis pas frustrée, je trouve juste cela un peu trop facile. A force d’esquiver tout ce qui est un peu casse-gueule à écrire, il ne reste plus grande consistance.
Vivre, tout simplement, est un premier roman qui semble avoir été auto-édité en mai 2018 (sous le titre, Vivre ! et puis c’est tout) avant d’être repris par les éditions Anne Carrière. A conseiller aux lecteurs de « facile à lire, court, feel-good et tendance développement personnel ».
Anne Carrière, mai 2019, 172 pages, prix : 17 €, ISBN : 978-2-8433-7952-9
Crédit photo couverture : © éd. Anne Carrière
Je suis toujours soufflée par l’audace et l’engagement de la littérature dite « pour ados » : si seulement la littérature générale pouvait avoir cette même force plus souvent….
Patrick a quatorze ans, et ce n’est pas un mauvais bougre. Il s’acharne à le démontrer en ouvrant son histoire par le sauvetage de Sanguine, un moineau mazouté qui a confondu goudron surchauffé et flaque d’eau. Patrick, c’est aussi un duo très fort avec son frère Abdel, dont on comprend qu’ils n’ont pas la même origine ni filiation, c’est aussi la souffrance permanente du harcèlement scolaire, et la violence quotidienne d’une mère paumée et alcoolique.
Mais c’est bien plus que tout cela également : Vincent Mondiot construit un univers romanesque fort, qui n’épargne aucune violence et réalisme des quartiers de banlieue, entre drogue et prison, entre misère et force de caractère. Car Patrick est un bon gars, qui va grandir bien malgré lui avec un drame difficile à surmonter, et il serait dommage d’en dire plus tant le récit est fort, la construction narrative particulièrement réussie, et les personnages tous importants.
On en ressort aussi sonné qu’admiratif : l’auteur connait son sujet, son titre en lien avec la création d’un jeu vidéo prend plusieurs sens à la lecture, le tragique n’a jamais de vocation misérabiliste, c’est juste excellent.
Merci à Claudia de m’avoir fait découvrir cet auteur !
Actes Sud junior, collection romans Ado, octobre 2017, 272 pages, prix : 14,50 €, ISBN : 978-2-330-08668-8
Crédit photo couverture : © Julie Guiches / Picturetank / et éd. Actes Sud junior.
En avril j'ai lu :
(les couvertures sont cliquables quand elles renvoient à un billet)
(bon je n'essaie plus de comprendre la mise en page d'overblog, ce qui est propre dans l'administration ressort tout décalé en publication, désolée ....)
En avril j'ai vu :