Les jardins d'Hélène

Les nuits mélangées - Léa Lescure

23 Avril 2013, 09:06am

Publié par Laure

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Etudiante, Manon met le doigt dans l'engrenage de la prostitution pour arrondir ses fins de mois. Des passes sur l'autoroute au club privé, l'argent devenu facile semble être la seule motivation d'une jeune femme qui ne sait pas très bien où elle en est. Prostitution rime avec drogue aussi, bien sûr.

Pas de récit glauque, une plume agréable et élégante, toutefois ça ne suffit pas à faire une histoire, laquelle reste banale et creuse, comme le vide intérieur et la fuite en avant de son personnage.

 

Lu dans le cadre du Club testeurs d'Amazon.

 

Editions Kero , avril 2013, 159 pages, prix : 16,50 €

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Crédit photo couverture : © éditions Kero

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Rideau ! - Ludovic Zékian

22 Avril 2013, 15:51pm

Publié par Laure

 

rideau.jpgLa Tour-du-Pin, petite commune d'Isère. Un jeune homme devenu fonctionnaire au Ministère des Finances raconte le métier de sa mère, commerçante qui baisse définitivement, à 67 ans, le rideau de son magasin. Elle-même déjà était fille de commerçants, elle a commencé naturellement à travailler sur des marchés forains, puis a tenu un commerce de prêt-à-porter. A la fermeture de celui-ci, elle change du tout au tout pour une Maison de la Presse, alliant journaux, magazines et librairies. C'est le sort des commerces de proximité qui est ici évoqué, leurs fermetures successives au profit des grandes surfaces excentrées, le lien social qu'ils représentaient, leur mort programmée. Sans jugement, juste un constat posé. Ce roman autobiographique est aussi un hommage au dévouement maternel, à une femme qui a exercé son métier avec passion et persévérance jusqu'au bout de ses forces.

Hommage à la mère, au courage, à la vie sociale, au livre aussi.

Si j'ai eu un peu de mal à me faire à l'écriture, peut-être un peu froide et distante, cette impression s'est vite estompée. Beaucoup de non-dits peut-être aussi, de pudeur et de retenue, l'auteur ne rue pas dans les brancards, il raconte, sans effets de manche, une vie qui interagit avec la vie d'un centre bourg devenu moribond...

 

 

Phébus, février 2013, 121 pages, prix : 11 €

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Crédit photo couverture : © Marie-Aude Serra et éd. Phébus.

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80 notes de jaune - Vina Jackson

11 Avril 2013, 19:33pm

Publié par Laure

(titre original : Eighty Days Yellow)

Traduit de l’anglais par Angéla Morelli

 

80-notes-jaune.jpgÉcrit à quatre mains sous pseudonyme (et traduit sous pseudonyme également), 80 notes de jaune surfe sur la vague fifty shades, ne serait-ce que par le titre, volontairement référent. Mais la comparaison peut s’arrêter là, car le roman se veut bien plus adulte et plus mature que les nuances de Grey. Ici point de mièvrerie, mais une entrée sans complexe et sans pudibonderie dans les clubs fétichistes et échangistes et les codes du SM.

Summer, jeune néo-zélandaise, vit à Londres et joue du violon dans le métro pour payer son loyer. Sa liaison avec le très coincé Darren la laisse insatisfaite. Lors d’une bagarre dans les couloirs du métro, son violon est détruit. C’est en lisant ce fait-divers dans la presse que Dominik reconnaît la violoniste qui l’avait envouté par son interprétation des quatre saisons de Vivaldi. Son nom dans la presse et une requête sur Facebook vont lui permettre de la contacter. Un nouveau violon en échange de quelques faveurs très particulières.

 

Si vous avez trouvé trop crus certains passages de Cinquante nuances, passez votre chemin, 80 notes va bien plus loin. On est cette fois bien plus près de l’érotisme (d’un genre particulier certes) que du romantisme, en dépit du nom de la collection éditoriale. L’histoire d’amour est perceptible, mais discrète, et ne se laisse percevoir réellement que sur la fin, annonçant une suite immédiate : 80 notes de bleu. De là à jouer sur les trilogies à la mode, il n’y a qu’un pas…

 

Un univers de « parties fines » (ce Dominik en rappellerait-il un autre ?) dans un milieu intellectuel : Dominik est prof de fac et s’il n’a pas la fortune d'un chef d’entreprise façon Grey, il ne semble pas à plaindre non plus, il vit entouré de livres et aime la « grande » musique, ses relations sont autant « cérébrales » dans le scénario que physiques…

Plus qualitatif que ce à quoi je pouvais m’attendre, tant en terme d’écriture que d’histoire : si c’est un roman vite oublié, il se place tout de même au-dessus de la trilogie d'E.L James qui bat toujours des records de vente (et de prêts dans les bibliothèques!) ...

 

Ed. Bragelonne / Milady, coll. Romantica, janvier 2013, 450 pages, prix : 15,90 €

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Crédit photo couverture : ©Silver-John et Elisantg / Shutterstock et éd. Milady / Bragelonne


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à l'encre russe - Tatiana de Rosnay

7 Avril 2013, 15:27pm

Publié par Laure

 

Traduit de l'anglais pas Raymond Clarinard

 

a-l-encre-russe.jpgLe problème, quand on commence à bien connaître un auteur, du moins quand on a tout lu d'elle, assisté à plusieurs rencontres avec leur lot traditionnel de questions / réponses et qu'en plus on la suit sur les réseaux sociaux, c'est qu'on a l'impression de voir dans son roman tout ce qu'elle a pu y mettre d'elle.

A l'encre russe met en scène, avec une construction enchâssée à la manière des poupées russes très habile, moult éléments déjà connus tenant du parcours de l'auteur : le renouvellement du passeport où il lui a fallu prouver que ses parents étaient bien français, le succès mondial d' Elle s'appelait Sarah, le film qui en est tiré et dans lequel elle y fait une courte apparition, les conséquences sur le quotidien d'un tel succès, le risque de prendre la grosse tête, la disparition en mer de son oncle Arnaud de Rosnay, son éditrice ici appelée Alice Dor (Héloïse d'Ormesson), la place importante des réseaux sociaux (Tatiana est très présente sur Facebook et Tweeter), les clins d’œil deci-delà : il y a un Patrick Treboc qui rappelle l'écrivain maison Harold Cobert, ses écrits dans le JDD (ici une journaliste littéraire dans un grand hebdo du week-end), Margaux Dansor rappelle la Yansor (Rosnay) qui a existé sur le web, etc.

 

Si j'ai lu ce roman avec beaucoup de plaisir - je m'imaginais au soleil sur une chaise longue de grand hôtel, comme dans ce décor de rêve du Gallo Nero, loin de la grisaille trop froide de ce printemps de l'ouest de la France – si j'y ai vu un roman parfait pour la détente des vacances, il m'a quand même manqué … une histoire que je ne connaisse pas déjà... (l'épisode revisité du Concordia n'est pas non plus une surprise). A souligner quand même, les savoureux échanges érotiques virtuels entre la mystérieuse Sabina et Nicolas, une nouvelle touche à la palette de l'auteur ! (nouvelle, nouvelle, pas tant que cela si l'on en croit une vieille légende  )

 

C'est donc avec un léger regret que j'ai achevé ce roman, mais je reste attachée à l'auteur, je sais que je lirai toujours ses romans, et je n'oublierai pas non plus qu'elle a été le premier écrivain que j'ai reçu dans le cadre de mon travail, alors que Sarah venait tout juste de sortir, juste avant tout le succès que l'on sait ensuite, et qu'elle ainsi inauguré un rendez-vous devenu régulier depuis avec d'autres auteurs, et qu'elle garde une place particulière dans mon coeur. Elle me fait toujours l'honneur de m'envoyer ses livres, et je l'en remercie !

 

Et comme j'en dis peu sur le roman lui-même, je vous conseille le très bon billet de Guy Jacquemelle.

 

(et Tatiana nous avait fait sourire avec une photo sur Facebook montrant l'épuisant travail des relectures des épreuves, sorry ma belle, il reste une seule coquille, une bête inversion de mots page 45 : « Une fois à la maison, bien que rongé par d'en parler l'envie, il n'avait pas ... » Le lecteur rétablira bien sûr de lui-même, mais j'avais été surprise par le délai si court entre les dernières relectures et la mise en vente, ça me semblait mission impossible !)

 

Editions Héloïse d'Ormesson, mars 2013, 347 pages, prix : 22 €

 

Crédit photo couverture : © DR / The bridgeman library / éd. Héloïse d'Ormesson

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