Les jardins d'Hélène

Au bon roman - Laurence Cossé

31 Mai 2009, 05:26am

Publié par Laure

Quel lecteur gourmand n'a jamais rêvé d'une librairie où il ne trouverait que d'excellents romans, que des bouquins si réussis que son plaisir en serait toujours garanti ?

"Au bon roman" est une librairie qui remplit ce pari fou, gérée par deux passionnés que sont Ivan et Francesca. Mais si vous avez une quelconque idée du monde actuel de l'édition, vous pouvez bien imaginer que cette librairie ne plaît pas à tout le monde...

ça commence comme un roman policier et c'est un foisonnant hommage à la littérature, une folle histoire passionnelle, entre des êtres et des livres aussi, un pavé que vous retrouvez chaque soir avec bonheur en soupirant : ah si ce Bon Roman existait vraiment !

J’ai aimé particulièrement tous les passages argumentés, qu’ils soient favorables ou opposés à ce projet de défense de la littérature, véhiculés par des articles de journaux, on s’y croirait et chacun y est respecté !

Au bon roman est un grand livre, audacieux, un pur moment de bonheur comme on aimerait en trouver plus souvent en littérature !

 

Mon billet est court parce que beaucoup en ont déjà si bien parlé ! Parmi eux : Amanda, Cuné, Clarabel, …

 

Je ne résiste pas néanmoins au plaisir d’en tracer ici un seul passage (il y en aurait tant à relever !), extrait qui parlera aux blogueuses un peu folles que nous sommes :

p. 486 : « Avoir des livres en quantité est merveilleux : encore faut-il les lire. J’imagine assez bien que les amis du Bon Roman ont beaucoup acheté ces derniers mois, dans l’enthousiasme de la découverte et la joie de l’engagement, qu’ils ont un peu de mal à se frayer jusqu’à leur lit, entre les livres, et qu’ils font une pause, histoire de rassurer leur conjoint. »

 

Gallimard, janvier 2009, 496 pages, prix : 22 €

Ma note :

Crédit photo couverture : éd. Gallimard.

Voir les commentaires

Magic retouches - Françoise Dorner

30 Mai 2009, 05:53am

Publié par Laure

Justine a 12 ans, elle est orpheline de mère et vit seule avec son père, qui tient une boutique de retouches de couture. Ils communiquent peu, ne se comprennent pas. Justine n’aime pas les femmes qui passent dans la cabine d’essayage se faire tripoter sous prétexte de retouches à faire. Justine a une passion : Géronimo, et une grand-mère un peu fantasque, Margot, qui du haut de ses 80 ans a entretenu une curieuse légende : Justine serait la petite fille du soldat inconnu, qu’on célèbre sous l’Arc de Triomphe.

Mais quand Justine croit savoir qui est le serial killer qui tue des jeunes filles dans Paris en laissant chaque fois une écharpe blanche, elle oublie ses soucis pour se jeter à corps perdu dans une enquête pas vraiment de son âge.

Magic retouches est un roman simple qui dit beaucoup, dont la narration vive et rapide vous emporte pour découvrir quasiment d’un souffle secrets familiaux enfouis et sentiments à fleur de peau d’une ado qui se veut justicière au mépris du danger.

De Françoise Dorner j’avais bien aimé la douceur assassine paru en 2006, et j’ai apprécié avec le même plaisir ces Magic Retouches.

 

L’avis de Clarabel que je remercie pour le prêt !

 

Albin Michel, janvier 2009, 151 pages, prix : 14 €

Ma note :

Crédit photo couverture : © Meyer / Tendance Floue © Yo Oura / Taxi Japan / Getty Images  et éd. Albin Michel.

Voir les commentaires

Contre-visite - Marie Didier

29 Mai 2009, 15:26pm

Publié par Laure

L’auteur est médecin et écrivain. Ses journées de travail sont longues et bien remplies, entre ses consultations, ses permanences au dispensaire où viennent se faire soigner les prostituées, ses visites dans les camps de gitans où la vie n’est pas facile. Et pourtant, Marie Didier prend le temps de prendre un peu de recul sur son travail, en ouvrant son carnet de contre-visite intérieure, où elle parle de ses difficultés, des rencontres qui la touchent, d’anecdotes de consultation. Ce n’est pas routinier car elle exerce des fonctions variées. Ce n’est pas centré sur les malades, car l’auteur s’interroge beaucoup sur elle-même, sur ses failles. On pense bien sûr à la maladie de Sachs, de Martin Winckler, mais je reste plus extérieure au récit de Marie Didier, moins romanesque, moins d’empathie, plus d’auto-analyse qui ne réussit pas à me toucher… Le livre est court et c’est très bien, sinon je me serais vite lassée et ne l’aurais pas apprécié.

Je ne retrouve pas l’article de Cuné qui m’avait donné envie de le lire, en tout cas merci à elle pour le prêt !

 

 

Folio Gallimard, décembre 2006, (première éd. 1988), 152 pages, prix : 5,50 €

Ma note :

Crédit photo couverture : © Concrete Image/Age/Hoa-Qui (détail), et éd. Gallimard

Voir les commentaires

Millénium (la trilogie) - Stieg Larsson

26 Mai 2009, 15:38pm

Publié par Laure

Millénium, la trilogie suédoise culte, qui fait les beaux jours d’Actes Sud, et débarque au cinéma… Millénium… ou comment j’ai abdiqué au tiers du troisième tome… Millénium ou l’histoire d’une série un peu trop surestimée ?

Une lecture pour moi qui s’est étalée sur 14 mois (oui quand même), même si ça ne veut pas dire que j’ai mis 14 mois à les lire, non,  pas du tout : j’ai dû lire le tome 1 en une semaine, et longtemps après, j’ai traîné le tome 2 sur deux mois en pensant sérieusement l’abandonner, et longtemps après encore, j’ai gardé le tome 3 six mois, lisant beaucoup d’autres romans entre deux pages, finissant par me dire que non vraiment, c’était plus possible.

Ci-après les billets non retouchés, écrits au moment de ma lecture, et vous verrez que la désillusion (cf chute des notes) est surprenante :

 

Les hommes qui n’aimaient pas les femmes (Millénium 1) – Stieg Larsson

 

Traduit du suédois par Lena Grumbach et Marc de Gouvenain.

 

Que dire qui n’ait déjà été dit sur ce livre ?

A sa sortie, en 2006, je n’y ai guère prêté attention, je n’aimais ni le titre ni la couverture, à quoi bon… et puis petit à petit c’est devenu un phénomène. Qu’y a-t-il donc dans cette incontournable trilogie qu’il faut avoir lue ? J’ai peiné sur les 40 premières pages, des scandales politico-financiers, non vraiment, ce truc-là n’est pas pour moi. Et puis Lisbeth Salander est apparue, et là, je vous garantis qu’on ne peut plus s’arrêter. Inénarrable, c’est à lire, tout simplement ! Des heures garanties de plaisir et de suspense, sincèrement, des romans de cette qualité-là, on n’en croise pas tous les jours.

Alors si vous hésitiez encore, et bien vous avez tort ! Certes il est cher, mais c’est un investissement que vous ne regretterez pas !

 

(Lecture et billet datant de mars 2008)

 

Actes Sud, coll Actes Noirs, juin 2006, 574 pages, prix : 22,80 €

Ma note :

Crédit photo couverture : éd Actes Sud.

 

La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette (Millénium, tome 2) - Stieg Larsson

 

Très honnêtement, j'ai peiné sur ce deuxième tome. J'ai failli l'abandonner à plusieurs reprises. Trop de longueurs, trop de répétitions, c'est délayé au possible pour toujours dire la même chose, les 300 pages centrales sont franchement pénibles. La fin est bonne, OK, juste totalement "trop", irréaliste, surréaliste même, mais ça fait le jeu des superhéros, on marche quand même...

Des coupes franches auraient été nécessaires alors que le texte in extenso dessert vraiment l'ensemble. D'où le 3 étoiles seulement.

 

(Lecture et  billet datant de novembre 2008)

 


Actes Sud, octobre 2006, 652 pages, prix : 23 €

Ma note :

Crédit photo couverture : © John John Jesse et éd. Actes Sud

 

La reine dans le palais des courants d’air  (Millénium, tome 3) – Stieg Larsson

 

J’ai fini par craquer au bout de 300 pages, malgré mon obstination à vouloir faire comme tout le monde : aduler cette trilogie. Mais ça fait 6 mois maintenant que ce livre traîne au pied de mon lit, que je le prends, lis quelques pages, le repose, passe à autre chose, le reprends, et ainsi de suite. Comme pour le tome 2, je n’en peux plus des longueurs interminables, des répétitions incessantes, et des personnages si nombreux dans les différentes polices qu’on s’y perd. Cette trilogie est pour moi largement surestimée, certes le 1er tome est très bon, mais les deux suivants nécessitaient des coupes. Je décide finalement de jeter l’éponge au bout de 300 pages (sur 710). Bien sûr j’ai lu quand même le procès de Lisbeth et la fin, soit quelques 200 pages de plus, les 200 dernières, mais en diagonale. Et bien sûr c’est toujours aussi attendu : les gentils gagnent et les méchants très méchants perdent, mais pour faire durer, on ajoute un tas de péripéties toutes plus irréalistes les unes que les autres, ça finit par vraiment lasser.

Quand bien même on nous sortirait un quatrième tome du disque dur de l’ordi de l’auteur décédé, je n’y accorderais je crois pas même un regard.

 

(Lecture et billet datant de mai 2009)

 

Actes Sud, septembre 2007, 710 pages, prix : 23 euros

Ma note :

Crédit photo couverture : éd. Actes Sud

Voir les commentaires

Une confession - Véronique de Bure

20 Mai 2009, 20:09pm

Publié par Laure

Véronique de Bure est éditrice chez Stock, où elle a publié notamment le dernier livre de Jean-Louis Fournier, où on va, papa ?, prix Femina 2008. Elle a longtemps été très proche du philosophe, écrivain et peintre Jean Guitton, mort à l’âge de 97 ans en 1999. Elle a publié chez Payot l’un de ses derniers livres, Lettres ouvertes (1993).

Une confession est le premier roman de Véronique de Bure, qui mêle souvenirs et anecdotes du temps de ses rencontres avec Jean Guitton au jardin secret d’une femme emportée dans le tourbillon d’une passion adultère.

Quoi de plus banal qu’un énième roman sur l’adultère d’une bourgeoise qui s’ennuie, me direz-vous ? Et si on ne s’intéresse pas spécialement à Jean Guitton ? Et que vient-il faire là-dedans ? (La confession est postérieure à sa mort et lui est destinée). Chut… ouvrez, et laissez-vous simplement bercer par la douceur du récit.

J’ai aimé particulièrement cette douceur mélancolique qui imprègne tout le livre, on sent le réel attachement de la jeune femme pour l’intellectuel académicien, son admiration et sa grande tendresse pour l’homme. D’une relation de travail qui a duré six ans est née une intimité protectrice et confiante : Guitton était un véritable ami. En parallèle aux souvenirs de ces quelques années d’entrevues régulières, elle narre une passion adultère, de ses débuts tremblants à sa fin destructrice, laissant entrevoir sa nature angoissée et perpétuellement inapaisée.

Si les souvenirs avec Jean Guitton sont uniques et réels, l’histoire confessée n’est que fiction, dit-elle, mais au fond, quelle importance… ce sont bien deux histoires d’amour qui sont données à lire, même si point n’est besoin qu’elles soient toutes charnelles.

 

p. 176 : « Quand ça ne va pas, il m’arrive de repenser à vous. Lorsque j’étais triste, vous souffriez avec moi, vous vous donniez un mal fou pour que cesse ma peine et vous trouviez toujours les mots qui me faisaient du bien. Quand j’étais heureuse, vous vous réjouissiez. Le véritable amour n’est pas toujours fait de chair et de sang. »

 

Et le livre achevé, je retrouve ici et là en bordure de pages une dizaine de petits post-it colorés qui marquent les passages que je voulais noter, il y en a plus que je ne l’aurais cru. Cette confession que j’abordais sceptique s’est révélée une histoire douce et précieuse, intime et pudique à la fois.

 

p. 73 : « Je vous aimais. Certains étaient assez sots pour s’en amuser et rire grassement de notre relation, avec des plaisanteries d’un goût douteux. Mais je vous aimais. D’une manière rare, unique. Vous n’étiez pour moi ni un père, ni un grand-père, ni un vieil époux, ni un amant. Je vous aimais d’un amour étrange, désincarné, et qui, curieusement, me comblait. […] Je vous aimais paisiblement. »

 

éd. Stock, mai 2009, 199 pages, prix : 16 €

Ma note :

Crédit photo couverture : © Hubert Michel et éd. Stock.

 

Voir les commentaires

La remorque rouge - Marie-Gabrielle Duc

17 Mai 2009, 06:07am

Publié par Laure

Clarque Kowalski (ses parents aimaient Clark Gable mais l’officier d’état civil a préféré francisé avec un que) a à peu près tout raté dans sa vie, mais il occupe ses nuits à l’entrepôt en recopiant Proust in extenso. Il en est à sa douzième mouture de la Recherche. C’est le soir de Noël et il est de garde. Sa paisible routine est perturbée par l’apparition dans un hangar d’une remorque rouge. Et quand sept enfants muets en sortent, c’est encore plus compliqué…

 

Curieux roman, fantaisiste, étonnant, mais qui n’a pas réussi à me séduire. Mêlant le grave (l’histoire et le sort de ces enfants) et la fantaisie, l’originalité n’a pas suffi pour moi à faire une histoire. Quant à l’argumentaire des clandestins annoncé par l’éditeur, il me semble trompeur : ce n’est pas vraiment le sujet du livre ! Il s’agit davantage d’un conte étrange, auquel je n’ai pas adhéré.

 

Cuné a aimé (normal, on est presque toujours à l’opposé l’une de l’autre ! )

 

Albin Michel, avril 2009, 200 pages, prix : 14 €

Ma note :

Crédit photo couverture : éd. Albin Michel

Voir les commentaires

Demain - Anna Rozen et Philippe Leroyer

16 Mai 2009, 09:17am

Publié par Laure

D’Anna Rozen j’ai lu quelques livres, sans bien m’en souvenir je gardais d’elle l’idée d’un auteur de littérature érotique avec Plaisir d’offrir, joie de recevoir, mais ce n’est pas la seule corde à son arc : il y a eu vieilles peaux aussi, recueil de trois nouvelles très différentes.

 

Aujourd’hui sort un nouveau roman écrit à quatre mains avec Philippe Leroyer, un opus un peu déroutant, qui mêle conversations MSN et prose plus habituelle.
4 parties : la première, qui se déroule un Vendredi, est écrite par Anna Rozen seule : Alice Vermeulen s’apprête à revoir Thomas, avec qui tout a toujours été clair : on se voit quand on peut, mais chacun vit sa vie entre deux. Alice a donc rendez-vous le soir même avec un autre, mais ce qui importe le plus pour elle, c’est Demain, avec Thomas. La deuxième partie, ce même Vendredi, est écrite par Philippe Royer : dans la peau de Samuel, il s’inscrit sur un site web pour le moins détonnant : Ex-Site, un site qui permet d’entrer en contact avec ses ex, genre copains d’avant mais côté sexe. Et il va chatter avec beaucoup de ses ex, et à toutes donner un rendez-vous (décalé) le lendemain. Toutes y compris Alice Vermeulen. Cette partie est un peu agaçante : des conversations MSN qui s’entremêlent, c’est pas forcément une joie à lire ! Surtout quand c’est plus ou moins graveleux. On finit par s’emmêler les pinceaux sur qui baise comment, (oui vous ne lisez pas du Balzac là), mais à vrai dire, on s’en moque un peu (du comment et du qui). Cette expérience web ne dure qu’un jour. Demain est un autre jour, comme on dit. Arrive Samedi et la troisième partie, écrite à quatre mains par les deux auteurs. Très courte puisqu’elle ne fait que 5 pages et n’arrive qu’à la page 200. Et enfin, Dimanche, 4ème partie qui aura de quoi vous surprendre un peu sur sa seule et unique page.

Ce roman m’a parfois découragée. Objet Littéraire Non Identifié mêlant l’agaçant et la curiosité, construction inhabituelle, je suis allée au bout, sans toujours bien me souvenir de qui était qui. Sans toujours approuver l’expérience de la deuxième partie, les conversations MSN, c’est usant à lire. Le sulfureux ne fait pas toujours de la littérature. Mais il y a quelque chose quand même, qui se passe plus entre les lignes que dans ce qui est donné à lire, et c’est cela qui au final fait la qualité de l’ouvrage.

 

Pas sûre non plus que la couverture soit de bon goût, mais elle illustre assez bien le propos du livre !

 

Et plus si affinités… petit recueil des perles des sites de rencontres, par les mêmes auteurs


 

Au diable Vauvert, mai 2009, 224 pages, prix : 17 €

Ma note :

Crédit photo : éd. au diable vauvert

Voir les commentaires

Vera Drake, un film de Mike Leigh (2005)

14 Mai 2009, 14:55pm

Publié par Laure

Nota : l'affichage sur Over-blog est tout pourri en ce moment, mais je n'y peux rien. Il faut que j'apprenne la patience en espérant que leurs informaticiens y travaillent.

Avec Imelda Stelton, Phil Davis, Peter Wight

Lion d’Or à Venise en 2004, DVD sorti en 2007

 

Fortement recommandé par Cuné, je me suis installée confiante devant ce DVD, pour finalement conclure que décidément, nous avons des goûts très différents, tant en littérature qu’en cinéma ! Pourtant ce film est multi primé multi récompensé, alors c’est moi qui dois être en phase « rien ne me va » J

 

Angleterre, 1950. Vera Drake est une femme ordinaire, toute dévouée à sa famille, généreuse, le cœur sur la main, toujours prête à rendre service. Entre deux ménages, elle rend (gratuitement, il est important de le préciser) de sacrés services : depuis plus de 20 ans, elle est faiseuses d’anges, autrement dit, elle pratique des avortements clandestins, puisqu’à cette époque, c’était un acte illégal. Mais un jour une pratique tourne mal et l’hôpital qui recueille la malheureuse jeune femme pour qui cela s’est compliqué porte plainte et dénonce Vera, qui voit sa vie basculer, à la plus grande surprise des siens qui n’étaient au courant de rien.

 

Tout dépend comment l’on considère ce film : si l’on prend en compte sa valeur de documentaire retraçant l’histoire de l’IVG, de ce temps où l’avortement clandestin se pratiquait à l’encontre de la loi, c’est un très bon film, qu’il convient sans doute de montrer aux jeunes générations pour leur montrer combien c’est une lutte de tous les temps.

Si l’on s’attarde maintenant au film en tant que fiction, là, je trouve que beaucoup de points pêchent. D’abord la réalisation, longue, lente, si lente que parfois je me suis demandé si je n’avais pas un problème de vitesse de lecture sur mon lecteur DVD (!), 2 heures pendant lesquelles l’actrice passe (presque tout) son temps à larmoyer dans une naïveté sidérante : au lieu de s’engager pour un combat ou des convictions, elle semble débarquer quand elle se retrouve face à la justice, elle qui pensait réellement rendre service. Cette naïveté est peu crédible, tout comme l’est ce soudain accident de parcours : une seule infection entraînant une hospitalisation en 20 ans de pratique ?!

Ce film pose un constat d’époque, avec tout ce qu’il y avait autour de personnages sincères, gentils, bien-pensants ou au contraire mesquins et  profiteurs. Il ne montre pas un combat, mais au contraire une femme si discrète et si peu combattante qu’elle en est désemparée quand il s’agit d’affronter la réalité. Au fond, il me tardait que ça finisse.

Je ne me souviens plus très bien d’une affaire de femmes de Chabrol (1988), mais il me semble que sur le même thème, il était meilleur. Ce qui n’est pas du tout l’avis de Cuné, il vous faudra donc trancher !

 

Ma note :

Voir les commentaires

Petites faiblesses inavouables - Véronique Fiszman

7 Mai 2009, 10:02am

Publié par Laure

Dix-huit courtes nouvelles qui partent de situations banales de la vie, mais qu’un mot ou un événement vont faire basculer, nous ramenant à ce qu’il y a de plus vrai en nous, de plus noir ou de plus spontané, de plus inavouable. Racisme, incivisme, lâcheté, (et autres faiblesses) percent ces récits tantôt cruels ou surprenants, parfois juste un peu moins marquants.
Lecture plaisante, rapide, particulièrement agréable dans la répétition mise en scène des « bords de Seine », quatre nouvelles qui ont le même décor et point de départ : une femme observe ce(ux) qui l’entoure(nt) sur l’île Saint-Louis.

Une petite faiblesse inavouable quand même ? J’ai un peu vite oublié ces textes, même si j’ai eu plaisir à les lire.

 

Lu aussi par du soleil sur la page

 

Léo Scheer, février 2009, 152 pages, prix : 15 €

Ma note :

Crédit photo couverture : éditions Léo Scheer.

Voir les commentaires

La locataire - Hilary Mantel

6 Mai 2009, 16:38pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Catherine Richard

 

Sylvia et Colin Sydney forment un couple un peu dépassé par les événements (leurs enfants grandissant !) et un peu affaibli par un adultère passé : Colin garde le souvenir mélancolique d’ une liaison avec une assistante sociale rencontrée par hasard dans le quartier : Isabel Fields. Même si elle n’en a jamais rien dit, Sylvia a toujours su au plus profond d’elle-même. Isabel intervenait dans une famille quand tout a basculé : séquestrée par la propriétaire, elle en est restée fragile, et Muriel, la fille de la maison, jeune mère infanticide, ne lui a jamais pardonné son intervention, qui a entraîné son internement en psychiatrie. Dix ans plus tard, Muriel Axon revient pour se venger. Sous les traits d’une femme de ménage dans la famille de Sylvia et Colin ou sous ceux d’une aide-soignante dans un hospice, elle est passée maître dans l’art du déguisement et de la manipulation pour récupérer son bien : sa maison habitée par les Sydney, et pour se venger de ceux par qui elle estime avoir été lésée.

Dit comme ça, on se sent vite embarqué dans un imbroglio impossible, alors que l’ensemble se veut un puzzle parfaitement maîtrisé où chaque pièce s’imbrique par le biais de rebondissements surprenants, sur fond d’humour très noir. Chaque détail a son importance qui rejaillira d’ici la fin. Une fin étonnante d’ailleurs, qui laisse un peu dans le doute quant à la noirceur du dénouement qu’elle suggère sans toutefois l’énoncer.

Un roman prenant, qui tient surtout par la force de ses personnages bien campés, ses rebondissements retors d’une violence psychologique sourde, plus latente que réellement décrite, mais tout aussi efficace.

 

Les lectures de Clarabel, Calepin, Cathulu,

 

Editions Joëlle Losfeld, février 2009, 294 pages, prix : 25 €

Ma note :

Crédit photo couverture : © Ouka Leele / Agence Vu (détail) et éd. J. Losfeld

Crédit tout court : merci à Clarabel pour le prêt !

Voir les commentaires