Les jardins d'Hélène

Le premier été - Anne Percin

31 Octobre 2011, 18:18pm

Publié par Laure

 

premier-ete.jpgQue l'auteur me pardonne (ou pas), j'ai tourné si longtemps autour de ce roman avant de l'ouvrir... [elle a eu la gentillesse de me le faire envoyer très vite, je l'ai mis de côté car j'étais en plein déménagement, tout en sachant très bien où il était] mais je ne sais pas, ce titre à la Marc Lévy (le premier jour, la première nuit, la première fois, je m'y perds) et cette couv' tendance impressionniste m'ont fait hésiter... Puis très vite aussi il est apparu sur de nombreux blogs et sites participatifs dès juillet avec beaucoup de commentaires très élogieux, dès lors, je ne voyais plus bien ce que je pouvais encore en découvrir.

Et puis après la lecture de Room, je ne voyais pas bien ce qui pouvait succéder à une telle histoire, et ce premier été a été le bon choix.

Comme beaucoup d'autres j'ai envie de dire que oui, j'ai failli être déçue, car c'est bien beau tout ça, mais déjà vu mille fois ailleurs, mais comme ces mêmes autres, j'ai adoré me replonger dans l'époque et des souvenirs proches : à défaut de Haute-Saône moi j'avais le territoire de Belfort, mais je vous assure que vu d'ici, c'est du pareil au même, (et puis on allait chez les cousins à Fougerolles, on rapportait du kirsch, et on passait devant la chapelle de Ronchamp, c'est comme ça que j'ai su qui était Le Corbusier) et ma grand-mère aussi avait le Bonne Soirée, mais comme je devais être un peu plus jeune, je ne lisais que la page de Boule et Bill ;-)

Alors oui j'ai adoré lire tout cela, tout en me demandant oui et après ?

J'attendais le drame annoncé dès les premières pages, et là, ouch, oui, je vous assure qu'on ne le voit pas venir et qu'il vous marque longtemps. Et puis il y a la fin, plus convenue, attendue et sans surprise (sommes-nous devenus trop exigeants avec les bons auteurs ?)

C'est un bon roman, oui, mais pas mon préféré d'Anne Percin.


Tout comme je suis un peu anxieuse de découvrir la suite des aventures de Maxime...

 

L'excellent billet d'InColdBlog sur ce premier été : ici 

 

 

Rouergue, coll. La Brune, août 2011, 162 pages, prix : 16 €

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Crédit photo couverture : ©Frank Secka et Christophe Paquet, photo : plainpicture / Arcangel / Mark Owen – et éd. Du Rouergue.

 


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Tous nos petits morceaux – Emmanuelle Urien

31 Octobre 2011, 17:36pm

Publié par Laure

 

tous-nos-petits-morceaux.jpgCelui-ci, je l'avais noté chez Clara qui en a fait un billet très enthousiaste, mais hélas, c'est l'échec total pour moi : je m'y ennuie, tout me paraît morne et sans aucune émotion (en tout cas rien qui ne me touche moi), donc je laisse tomber, au bout de 4 nouvelles et demi, page 74 sur 174. Bien que toutes ces histoires de miroirs soient très différentes, aucune ne parvient à retenir mon intérêt.

J'ai essayé de grappiller un peu plus loin, mais je n'accroche pas du tout, ça arrive, tant pis. C'est pourtant une auteur que j'avais envie de découvrir à force d'en entendre parler sur les blogs, mais je n'ai peut-être pas choisi le bon titre pour commencer ?

 

 

D'un noir si bleu, septembre 2011, 174 pages, prix : 16,50 €

Crédit photo couverture : © plainpicture / archangel marc owen et éd. D'un noir si bleu.

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Room - Emma Donoghue

24 Octobre 2011, 11:33am

Publié par Laure

 

Traduit de l'anglais (Canada) par Virginie Buhl

 

room.jpgSans doute pour moi le meilleur livre de l'année 2011 (après celui de Thierry Laget, mais on est sur un registre différent, et plus grand public). Quelle force se déploie de ce roman, mêlé conjointement d'horreur et d'amour.

Je l'ai abordé sans savoir du tout de quoi il parlait (ça fait belle lurette que je ne lis plus aucune 4ème de couv), et le début n'était pas gagné : Jack, un petit garçon de 5 ans, fête son anniversaire avec sa maman, avec qui il semble vivre enfermé dans une pièce, redoutant les visites régulières du « grand méchant Nick ». Il donne des noms à tous les objets qui l'entourent, ainsi il s'adresse à Monsieur Lit, Madame Table, Petit dressing, … et il n'a pour ouverture sur le monde que la télé où il regarde notamment Dora l'exploratrice, sa grande copine. Au début, on peut trouver risqué ce point de vue naïf et enfantin, un peu longue d'ailleurs cette description de leur vie, mais très vite, dès lors que l'on comprend à peu près la situation, on n'a de cesse de comprendre « pourquoi », et comment cela va se terminer. Le roman ne se limite pas à cet enfermement, il va bien au-delà, mais je ne souhaite pas en dire davantage. Il faut juste le lire !

Sur un sujet dramatique, l'auteur réussit un formidable tour de force, nous rendant les personnages attachants (on ne peut plus, on ne veut plus s'en détacher, j'ai lu les 400 pages dans la journée, heureusement c'était un dimanche!), émouvants, admirables, sans jamais nous entraîner dans un voyeurisme malsain ou basculer dans le sordide, alors que l'évidence du rapport à des faits divers récents se fait immédiatement. C'est là tout l'art de la fiction magistralement conduite. A noter d'ailleurs les remarquables passages sur la manipulation de la médiatisation.

Un roman inoubliable.

 

Le coup de cœur de Brigitte Namour, libraire 

 

 

Stock, coll. La Cosmopolite, août 2011, 399 pages, prix : 21,50 €

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Crédit photo couverture : © Ella Burstein, et éd. Stock

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Légume vert - Philippe Vigand

23 Octobre 2011, 15:05pm

Publié par Laure

 

legume-vert.jpgPhilippe Vigand est atteint du locked-in-syndrom depuis vingt ans, suite à un accident vasculaire cérébral. Il est tétraplégique, n'a plus l'usage de la parole, la tête qui penche de côté, et la bouche qui bave en permanence. Il consent à dire qu'il est un légume, avec humour,  il veut bien être un légume vert, « parce que c'est bon pour la santé. » Car son cerveau lui, fonctionne bien.

 

Vu un peu partout comme un témoignage extraordinaire rempli d'humour et une belle leçon de vie, je ne dois pas avoir lu le même livre, car je n'y ai pour ma part retenu qu'un ensemble d'anecdotes en lien avec un quotidien forcément matériellement compliqué, quant à l'humour, il est souvent plein d'aigreur. L'auteur se plaint sans cesse du regard misérabiliste des gens, ou de leur compassion, ou de la gêne de ceux qui détournent le regard (il reconnaît le paradoxe), il veut qu'on le regarde normalement. Alors je vais être honnête jusqu'au bout : je ne vois pas l'intérêt de ce livre. Avais-je besoin de cette lecture pour savoir qu'il y a plein d'idiots (pour ne pas dire autre chose) parfaitement valides qui se garent chaque jour sur les places de parking réservées aux handicapés, et que c'est compliqué d'aller au concert et de prendre l'avion pour visiter le monde quand on est atteint de son handicap, mais que bien sûr il en a tout fait le droit ? Je ne l'aurais pas imaginé toute seule, sans blague ?

J'ai quand même appris qu'il y avait 500 personnes atteintes de locked-in-syndrom en France. Faut-il pour autant en faire 499 autres livres de cet acabit (pour rester dans le même type d'humour)? L'écriture peut être un élément fort pour poursuivre sa vie dans ces conditions, ou pour informer humblement, mais là, je trouve le résultat un peu vain.

 

Anne Carrière, avril 2011, 151 pages, prix : 14,90 €

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Crédit photo couverture : © Thierry Müller, illustration Pacco, et éd. A. Carrière.

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Les averses d’automne – Tuna Kiremitçi

21 Octobre 2011, 09:42am

Publié par Laure

Traduit du turc par Jean Descat

 

averses-d-automne.jpgElles vivent toutes deux à Genève, tout les sépare, mais elles vont passer ensemble de longues heures à discuter. Rosella est une dame âgée, elle vit en Suisse depuis plus de soixante ans, juive allemande originaire de Berlin, elle a vécu à Istanbul pendant la guerre. Pelin, elle, étudie la littérature française en 2ème année à Genève, mais elle est stambouliote d’origine.

Ce qui relie ces deux femmes ? Une petite annonce et la langue turque. En effet, Rosella ne veut pas oublier cette langue qu’elle a pratiqué quelques années, cette langue dans laquelle elle a beaucoup de souvenirs, notamment d’amour. Elle passe donc une petite annonce pour trouver quelqu’un avec qui converser dans cette langue, et c’est Pelin qui se présentera.

            Roman un peu déroutant car entièrement construit en dialogues (il n’y a aucune autre narration), il surprend aussi parfois par des tournures un peu bizarres qui sont peut-être dues à une traduction bancale ( ?) On comprend dès lors que le vocabulaire employé par la jeune Pelin n’est pas celui de Rosella (question de génération) qui lui demande de réexpliquer autrement, et si l’on imagine que cela doit être naturel en VO, en français dans le texte ça paraît parfois étrange. Au fil des vies très différentes des deux femmes, même si j’ai eu du mal à en entrer vraiment dans le roman à cause de ces seuls dialogues, je me suis surprise à être très touchée par la fin. (et à en trouver finalement la forme très originale !)

Et puis j’étais curieuse de découvrir la littérature turque contemporaine qui n’est pas si courante dans les textes traduits en France, en dehors d’Orhan Pamuk et d’Elif Shafak (qui écrit aussi en anglais d’ailleurs).

 

 

Galaade éditions, octobre 2011, 218 pages, prix : 17 euros

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Crédit photo couverture : © Mathilde Sébastien / photo Harold Lloyd / Flickr / Getty Images / et Galaade éditions.

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Chambre avec vue, un film de James Ivory (1986)

19 Octobre 2011, 09:13am

Publié par Laure

Avec Helena Bonham Carter, Maggie Smith, Julian Sands, Daniel Day-Lewis

Durée : 1 h 56 min

 

chambre-avec-vue.jpgAdapté du roman de E.M. Forster, Avec vue sur l’Arno (1908), James Ivory signe une réalisation classique retenue surtout pour ses costumes et ses paysages, d’ailleurs récompensée pour cela aux oscars (1987).

Je n’ai pas lu le roman de Forster, je ne saurais donc dire si l’adaptation y est fidèle, mais vu en DVD 25 ans après sa sortie, je ne sais pas si le film a mal vieilli (mais est-ce possible pour un film en costumes historiquement fidèle) ou si la mise en scène est tout simplement d’une grande fadeur.  

Le film débute à Florence, dans une pension « avec vue sur l’Arno », où Lucy Honeychurch, jeune fille anglaise de bonne famille, voyage en compagnie de son chaperon, Charlotte Bartlett, une femme mûre qui se délecte hypocritement de ragots et joue à merveille les Sainte Nitouche. C’est d’ailleurs à mon goût le meilleur personnage du film, très bien interprété par Maggie Smith.

Alors qu’elles sont déçues de ne pas avoir une chambre avec vue pour ce premier voyage en Italie, Monsieur Emerson et son fils George leur proposent d’échanger leurs chambres.

Témoins plus tard d’un meurtre sur une place de la ville, George se fera le protecteur de Lucy, avant de l’embrasser plus loin fougueusement dans un champ de blé et de coquelicots.

Mais voilà, ça ne se fait pas, ces dames sont choquées (Charlotte, en bon chaperon témoin s’est interposée) et rentrent illico en Angleterre. C’est sans compter sur le hasard qui conduira George et son père à venir habiter à quelques pas de là, tandis que Lucy se fiance au terne Cecil Vyse (Daniel Day-Lewis).

La bourgeoisie victorienne dans toute son hypocrisie est bien transcrite, mais que les acteurs manquent d’éclat ! C’est convenu, les costumes féminins sont ampoulés au possible (quelle lourdeur), on imagine bien la fin de l’amour triomphant, mais l’actrice principale ne me convainc guère. Un minimum syndical pour un film en costumes qui se laisse voir, sans admiration débordante. Du point de vue du jeu des acteurs, les seconds rôles sont bien plus présents que les protagonistes, c’en est presque un comble. Il manque l’étincelle qui en ferait un grand film.

 

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Mes 10 premiers tableaux - Marie Sellier

18 Octobre 2011, 16:05pm

Publié par Laure

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Les documentaires pour les enfants portant sur l’art et la peinture sont de plus en plus nombreux et c’est tant mieux. On connaissait l’excellente collection de chez Palette (l’Art et la Manière), les démarches éditoriales se multiplient chez tous les éditeurs, et s’adressent aux enfants de plus en plus jeunes, le côté ludique permettant souvent une approche simple.

Mes dix premiers tableaux peut s’adresser aux enfants dès 3-4 ans, le principe est simple mais efficace : on compte de 1 à 10, et on découvre à chaque fois un tableau. Chaque chiffre est comme découpé dans le tableau et posé sur une page de couleur, coté gauche, côté droit, un rond découpé (et ainsi de suite, on va jusqu’à 10), laissant entrevoir des détails du tableau en question. Ainsi on verra 1 chat, 2 yeux, 3 enfants, 4 trous noirs, etc. jusqu’à 10 lumières dans le noir. On tourne la page découpée, pour trouver en page de gauche, un texte ludique ou poétique sur le tableau, et en page de droite, le tableau en pleine page.

Les deux yeux de la Joconde sont les plus reconnus par les enfants !

On trouvera :

1-     Louise Vermet enfant, de Géricault

2-     La Joconde, de Léonard de Vinci

3-     Le repas, de Paul Gauguin

4-     Disques, de Robert Delaunay

5-     Le printemps, de Giuseppe Arcimboldo

6-     Paysage aux oiseaux jaunes, de Paul Klee

7-     La mer du Havre, de Paul Dufy

8-     Footballeurs, de Picasso

9-     Le charmeur de serpents, du Douanier Rousseau

10-  La nuit étoilée, de Vincent Van Gogh.

 

On regrettera peut-être l’absence de courtes notices sur les artistes et les œuvres : dates, contexte, mouvement artistique… pour l’adulte lecteur !

Mais on apprécie aussi le jeu du texte sur la page : vagues, ronds, sourire, les mots suivent souvent l’idée du tableau.  

 

Nathan, septembre 2011, 48 pages, 25 x 25 cm, prix : 13,90 €

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Crédit photo couverture : © Nathan, montages et détails à partir des tableaux reproduits dans le livre.

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Le faire ou mourir - Claire-Lise Marguier

15 Octobre 2011, 15:00pm

Publié par Laure

le-faire-ou-mourir.jpgDamien Decarolis, Dam DeCaro (dame de carreau ?!), 16 ans, était un jeune plutôt craintif et renfermé, jusqu’à ce qu’il rencontre Samy, qui illumine ses journées, par son écoute et son amitié. Dam est un peu la tête de turc du lycée, régulièrement victime de la bande de skateurs, et ça met Samy en rogne. Samy et sa bande, vêtus de noir, piercings, eyeliner noir… tout cela ne plaît guère aux parents de Damien.

Dam est un jeune en souffrance, qui n’a trouvé comme réconfort que l’automutilation, par des scarifications quotidiennes.

Un récit sombre et trouble qui nous plonge en apnée dans la vie de Dam, et dans le manque de communication et l’incompréhension entre ses parents et lui. Là où ils ne voient que mauvaises influences et peur de l’homosexualité, Dam ne voit que douceur et mieux-être. La pression monte jusqu’à cette fin si terrible, atroce, mais logique et évidente. Une énorme claque pour le lecteur qui en reste anéanti un moment. Et puis ce n’était pas la fin, le texte reprend, offrant une autre fin plus optimiste.

J’aime cette littérature jeunesse-là, forte, engagée, dérangeante, qui laisse son lecteur étourdi et mal à l’aise. J’aime moins cette fin alternative. Un peu comme si l’auteur me laissait le choix : d’un côté une fin terrible, noire, sans espoir, (souvenez-vous de la polémique dans une autre collection chez un autre éditeur jeunesse), et de l’autre, une fin plus optimiste, celle que s’imposent beaucoup d’éditeurs jeunesse face à lectorat adolescent qu’ils jugent fragile par définition.

Et moi je n’aime pas avoir le choix, ça ne m’intéresse pas en lecture. Pour moi la première fin me convenait donc très bien et la seconde affadirait presque le texte. Mais ce qui est amusant, c’est que d’autres lecteurs n’ont pas eu cette impression du tout : ce que je prends pour une fin alternative, ils l’ont pris pour un rebondissement du roman : non c’était juste un mauvais rêve, ça ne pouvait pas finir comme ça, c’était juste un rouage de l’intrigue, mais la vraie fin, la seule et unique, c’est bien la dernière.

Mais moi je doute, et c’est là qu’on rêve tous de poser la question à l’auteur !

Mais surtout, je ne veux pas qu’on me laisse le choix de prendre celle qui m’arrange.

(D’autant que là, celle qui m’arrange, c’est la pire, celle qui ressemble aux faits divers de la télé)

 

En tous les cas, pour un premier roman, c’est un coup de maître : tout y est maîtrisé, effroyable et sensible, et indéniablement marquant.

 

Rouergue, septembre 2011, 102 pages, prix : 9,50 €

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Crédit photo couverture : © Dorothy-Shoes et éd. du Rouergue

 

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Personne ne bouge - Olivier Adam

15 Octobre 2011, 10:13am

Publié par Laure

personne-ne-bouge.jpgAntoine est en train de faire ses devoirs dans la cuisine pendant que sa mère épluche des carottes quand tout à coup tout se fige autour de lui : silence total, plus personne ne bouge, le temps semble arrêté. Lui peut continuer à aller et venir à son gré, il est comme invisible pour les autres. Cet étrange phénomène va se reproduire plusieurs fois, et le mettre parfois dans des situations embarrassantes, car il peut en profiter pour quitter la classe, tricher à la dictée, aller visiter la chambre de la petite voisine pour qui son cœur bat en secret.

Pas facile de se confier et d’expliquer ce qui se passe : ses camarades le prennent pour un fou. Mais quand Léa va pouvoir partager ce temps secret et magique avec elle, bien des possibles s’ouvrent.

Ne cherchez pas d’explication sur la nature du phénomène (il n’y en aura pas), mais laissez vous simplement porter par l’invitation à l’imaginaire et à la rêverie de ce texte. C’est frais et léger, délicat, c’est aussi une belle déclaration d’amour à la nature (le bord de mer, et tous les petits animaux qui y grouillent), sans oublier le cœur qui bat pour un premier amour.

 

Etonnamment l’éditeur n’a pas choisi de collection pour la publication de ce roman, aucune mention d’appartenance en « Neuf » ou en « Médium », peut-être parce qu’on est dans l’entre deux, que les bons textes n’ont pas de limite d’âge, de toute façon. Je le vois plus dans l’enfance, autour de 9-10 ans, et au-delà.

 

L’Ecole des Loisirs, septembre 2011, 91 pages, prix : 9,80 €

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Crédit photo couverture : © Gwen Le Gac et l’école des loisirs

(image ici erronée d’ailleurs puisqu’elle laisse apparaître la collection Neuf qui n’est pas sur le livre en réalité)

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Un heureux événement, un film de Rémi Bezançon (2011)

9 Octobre 2011, 18:01pm

Publié par Laure

 

Avec : Louise Bourgoin, Pio Marmai, Josiane Balasko, ...

Durée : 1h50

 

 

un-heureux-evenement-film.jpgAdapté du roman éponyme d'Eliette Abécassis (2005), Rémi Bezançon livre ici un beau film sur la maternité, la grossesse, l'accouchement et l'après, dans toute sa véracité, ses joies et ses désillusions.

Le film est composé de deux grandes parties : avant et après l'accouchement. Avant, c'est plutôt drôle, et la scène d'ouverture qui relate la rencontre du couple est pleine d'humour, et originale avec sa communication par titres de films interposés, loués au vidéo-club où travaille le futur chéri.

L'accouchement stressera les primipares enceintes dans la salle (il y en avait à la séance à laquelle j'étais, et j'écoutais leur inquiétude à la sortie!), au moins maintenant elles sont prévenues, tout comme de la capacité inouïe qu'ont les femmes à oublier cette douleur-là.

La seconde partie s'attache à décrire l'isolement, la dépression dans laquelle s'enferme Barbara, et l'incompréhension au sein du couple.

Les seconds rôles sont très bons et notamment celui de Josiane Balasko dans son rôle de mère, comme celui de Firmine Richard dans un rôle de sage-femme qui lui va à merveille (on croirait ces rôles faits pour elle tant on la voit régulièrement dans ces rôles médicaux dans des téléfilms aussi).

 

Il fallait oser proposer une jeune actrice qui n'a jamais connu la maternité pour jouer un tel rôle, et là chapeau bas, Louise Bourgoin s'en tire formidablement bien.

J'avoue, je n'ai pas lu les romans d'Eliette Abécassis, que j'ai tendance, à tort peut-être, à voir comme des romans de chick-litt sans grand intérêt, et j'appréhendais dans ce film un récit un peu bateau bourré de clichés : or j'ai été charmée du début à la fin (bon sauf la toute fin peut-être, bof), avec des scènes très réalistes, des scènes plus légères, et quelques vérités dénoncées qui m'ont bien fait rire. Une pensée pour Sophie (je ne linke pas l'article, inutile de rouvrir la guerre) pour la scène sur le club du lait (nom qu'il a dans le film) et que le scénario n'hésite pas à qualifier de secte. Les expressions des visages des actrices lorsqu'elles parlent du portage et du cododotage sont à mourir de rire, bravo d'avoir osé dénoncer la pression de la société sur les mères qui n'ont plus vraiment de choix. Et d'avoir montré aussi le plaisir que les mères peuvent y trouver. Et comment le père peut se sentir mis à l'écart.

 

Une bonne façon aussi de relater la relation mère-fille au moment de la maternité, tout ce que la femme enceinte ne veut pas reproduire de qu'elle pense être les erreurs de sa mère, et le chemin parcouru d'ici la fin du film.


Bref, une bonne surprise, avec une actrice qui passe très bien par tous les registres de son rôle, et que j'avais aussi tendance à déprécier (à tort) avant de la voir sur grand écran.

 

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