Nous sommes tous des patients - Martin Winckler
Pris au hasard d’un rayon parce que tiens, ça fait longtemps que j’ai rien lu de lui, et parce que j’aime sa vision humaniste de la médecine et de la relation patient-médecin, je
n’ai pas été déçue par ma lecture.
Certes, pour qui a l’habitude de lire Martin Winckler (romans ou essais), il n’y a pas de grande nouveauté dans ce livre, transcription (parfois très orale) d’entretiens avec Catherine Nabokov.
La France est dans un système pyramidal et élitiste, qui fourvoie ainsi le statut de médecin, c’est donc toute la formation qui est à repenser. On fait médecine pour la spécialité la plus
pointue donc la mieux valorisante et la mieux payée ou pour aider la vie des gens malades ? De même sur la formation continue, la toute-puissance des laboratoires pharmaceutiques de mèche avec
l’Etat, etc. Beaucoup d’anecdotes aussi, qui illustrent le propos, soit de ses vacations en consultation de contraception, soit du temps où il était généraliste en milieu rural.
Même si cela semble devenu aujourd’hui un fonds de commerce (il vit bien de sa plume), j’aime toujours autant son point de vue sur le sujet. Le patient n’est pas en face d’un Dieu tout-puissant,
c’est un échange entre deux êtres humains qui permet le meilleur traitement quand le médecin sait être à l’écoute. Tout n’est pas pain béni non plus dans les idées de Winckler, et je ne suis pas
certaine que les modèles anglo-saxons ou nordiques soient si parfaits que cela non plus, mais j’aime l’idée plus large d’aller voir ce qui se passe ailleurs, et de tenter de faire bouger les
choses.
Ce livre est également sorti en poche en 2005.
L’avis de Cuné, qui était très remontée ce jour-là ! (je ne fais pas exprès de la citer, partout où je passe elle a déjà tout lu et pour le coup, je n'ai trouvé que son avis !)
Actualité de l’auteur : le chœur des femmes, sortie prévue le 27 août 2009 chez P.O.L.
Editions Stock, coll. Documents, mars 2003, 219 pages, prix : 17 €
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Crédit photo couverture : éd. Stock.