La resquilleuse – Mary Wesley
Traduit de l’anglais par Michèle Albaret
Ah cet humour so british, si impertinent ! J’adore Mary Wesley, découverte en 2009 avec Rose Sainte-Nitouche (les éditions Héloïse d’Ormesson entreprenaient alors de faire traduire et rééditer toute l’œuvre de l’autrice, qui a commencé à écrire sur le tard à l’âge de 70 ans, et qui est décédée en 2002), les blogs étaient alors à leur apogée et je crois bien que c’est grâce à Clarabel que j’avais entrepris de la lire) ; il me reste encore quelques titres dans ma PAL, ô bonheur !
Matilda Poliport est veuve, son chat et son chien sont morts également, elle se résout à céder Gus, son jars de compagnie (!) avant d’aller faire le grand saut, maison briquée du sol au plafond, pique-nique chargé dans la voiture, cachets et vin rouge dans le panier pour un dernier repas sur la plage avant de sauter. Mais rien ne va se passer comme prévu, on ne peut même plus se suicider tranquille, et parfois il y a embouteillage au-dessus du pont ! C’est ainsi que Matilda fait la connaissance d’Hugh Warner, un homme recherché parce qu’il a tué sa mère d’un coup de plateau à thé, et qu’elle va ramener dans son cottage bien propret.
C’est le début d’un récit aussi délicieux que grinçant, on ne compte plus les amants transis ou refoulés, les ingratitudes des enfants, la fidélité sans faille des animaux jusqu’à leur mort, les secrets bien cachés, à demi oubliés, et les ressorts déjantés de l’intrigue.
Malgré une fin qui attriste le lecteur, le plaisir de lecture est présent tout du long, tant c’est audacieux, piquant, désinvolte, drôle, et parfois dérangeant.
Une vieille dame qui balaie d’un revers de la plume tous les clichés sur son genre et son âge.
Ed. Héloïse d’Ormesson, juin 2011, 285 pages, prix : 20 €, ISBN : 978-2-35087-169-1
(Existe en poche)
Crédit photo couverture : © FPG / Hulton Archive / Getty Images / et éd. Héloïse d’Ormesson