Ghost Days - Syd Matters

Parce que… c’est mélodieux et mélancolique,
50 ans, bibliothécaire, avec thé et chats. Je dépose ici les marques que mes lectures ont tracées.
Il n'est pas dans mon habitude de mettre ici de vieux commentaires écrits longtemps avant l'ouverture de ce blog. Mais puisqu'on cherchait mon avis sur ce
livre, je suis allée le récupérer sur zazieweb où je l'avais posté le 17 mars 2004. A l'époque je croyais ce livre épuisé chez l'éditeur et avais
cessé d'espérer le trouver un jour. Véro ne pouvait pas me faire plus plaisir en me l'offrant. Parce que la polémique ne m'intéresse pas, et parce que ce livre m'est trop intime pour que j'en
parle en mots raisonnés, je ferme ici les commentaires. Pour lire l'intéressante analyse comparée de Thom, voir ici.
Le 7 février 1994 Camille Laurens donne naissance à Philippe, qui meurt deux heures plus tard. Terrible récit d’une mère qui voit en si peu de temps naître et mourir son enfant. Le texte se
compose de quatre parties, quatre étapes nécessaires au deuil : souffrir, comprendre, vivre, et écrire. J’ai vécu, dans des circonstances différentes, ce qu’a vécu l’auteur. Qu’une mère perde son
enfant pendant la grossesse, à la naissance, à deux, sept ou encore vingt ans, la douleur est la même. Non, il n’y a pas de gradation dans la souffrance. Et cela, Camille le dit très bien, tout
comme elle parle des amis qui disparaissent soudain, ou des maladroits qui vous disent « c’est pas grave, vous en aurez d’autres ». Mais je pourrais citer chaque phrase de ce court récit. Du
début à la fin de ces 72 pages, chaque phrase est terriblement juste, chaque mot douloureusement exact. Bien qu’elle ait l’envie légitime de hurler sa rage face au médecin incompétent, elle cite
simplement des extraits du rapport d’enquête. Ce n’est pas la mère effondrée qui condamne, mais l’instance obstétricale supérieure. Cette froide distanciation est d’autant plus efficace pour la
force du récit. Dans ce texte plus qu’ailleurs, elle révèle son talent d’écriture, où chaque mot est celui qu’il faut. A ma dernière lecture de son dernier roman, je disais « merci Camille », je
le redis cette fois encore. Merci, Camille, pour tant de résonance, Philippe aura toujours sa place dans ma bibliothèque. Note : sur le même thème, on peut lire aussi le très beau « A ce soir »,
de Laure Adler.
POL, 1995, 74 pages, prix actuel : 10 €
Ma note : 5/5
Crédit photo couverture : éd. POL
Parce que ... Mosquito
Parce que ça se fête...
Parce que son grand frère mange pour douze, et pour qu'il y en ait pour tous les goûts...
Parce que j'en avais envie...
Et parce qu'après une longue pêche à la ligne avec une tribu de filles de 7 ans, le chat a dit "ça suffit"
L’histoire : (© site de l’auteur) :
« Troublant, diabolique même ce manuscrit qu’Alexandre Astrid reçoit par la poste ! Le titre : Garden of love. L’auteur : anonyme. Une provocation pour ce flic sur la touche, à la dérive, mais pas idiot pour autant. Il comprend vite qu’il s’agit là de sa propre vie. Dévoyée. Dévoilée. Détruite. Voilà soudain Astrid renvoyé à ses plus douloureux et violents vertiges. Car l’auteur du texte brouille les pistes. Avec tant de perversion que s’ouvre un subtil jeu de manipulations, de peurs et de pleurs.
Comme dans un impitoyable palais des glaces où s’affronteraient passé et présent, raison et folie, Garden of love est un roman palpitant, virtuose, peuplé de voix intimes qui susurrent à l’oreille confidences et mensonges, tentations et remords. Et tendent un redoutable piège. Avec un fier aplomb. »
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle 2008, sélection polars.
Ce roman est pour moi LA REVELATION de la sélection depuis le début de l’expérience du Prix, une lecture éblouissante de talent, de maîtrise de l’écriture qui s’efface pourtant totalement pour offrir au lecteur une histoire aussi étrange que captivante, flirtant entre amour, meurtres et schizophrénie.
Pour apprécier pleinement ce roman, il faut accepter d’être un peu dérouté, de ne pas tout comprendre tout de suite, de se sentir égaré parmi les changements de points de vue, pour assembler peu à peu les pièces du puzzle savamment construit par l’auteur. Au-delà d’une histoire magnifiquement menée, c’est d’abord un style parfait, où chaque mot est le bon, une écriture qui permet ainsi de laisser toute sa place à l’intrigue, un tout indissociable. Policier, roman noir, ce pourrait être un roman « tout court », en tout cas bravo à l’auteur, qui m’a donné la curiosité d’aller lire ses précédents romans !
Un roman aux récompenses multiples
L’article sur Encres vagabondes
Cathe a rencontré l’auteur