Ni vu ni connu - Olivier Adam
Antoine est un petit garçon de 10 ans, élève de CM2, assez timide et déjà très autonome, car son père chauffeur-routier est très souvent absent, et sa mère infirmière travaille parfois de nuit ou en horaires décalés. Il est donc habitué à faire bien des choses tout seul.
Ce jour-là, Antoine est invité à un goûter d’anniversaire, chez Thomas, un camarade de classe. Ils jouent à cache-cache et Antoine attend dans l’armoire de la chambre des parents de Thomas que quelqu’un vienne le trouver. Mais voilà, personne ne le trouve, car personne ne le cherche. Antoine a l’habitude d’être invisible, personne ne se préoccupe jamais de lui, on l’oublie à droite à gauche, y compris en sortie scolaire.
p. 16 : « Au cache-cache, j’ai gagné. Vu que personne ne m’a trouvé, j’ai gagné. Même si personne ne le sait. Même si tout le monde s’en fiche. C’est toujours pareil de toute façon. A cache-cache personne ne me trouve jamais. Personne ne me trouve parce que personne ne me cherche. Personne ne me cherche parce que personne ne souvient que je joue. Personne ne se souvient que je joue parce que personne ne se souvient que je suis là, que je vis, que j’existe. »
Alors quitte à être invisible aux yeux de tous, Antoine va se cacher pour de bon, et observer. Découvrir les secrets de chacun et les mensonges. Ce qui va entraîner des situations surprenantes, et une conclusion qui l’est tout autant. Une belle frayeur mais une grande confiance aussi de la part des parents d’Antoine. Et une histoire d’amour avec la jeune Chloé… Je ne suis pas si sûre d’adhérer à l’avis de la maman dans l’histoire, mais peut-être qu’elle remet en perspective ce qui pourrait sembler dramatique ? ça m’a un peu tourneboulée cette fin quand même…
Un bon petit roman jeunesse (dès 10 ans) qui ravira tous ceux qui sont déjà sensibles à la plume d’Olivier Adam, et qui pourra être une belle découverte pour les autres.
Ni vu ni connu serait la suite du Jour où j’ai cassé le château de Chambord, mais il se lit indépendamment sans problème, puisque je ne savais même pas qu’il y avait un « avant ».
p. 22 : « Même notre institutrice, Mme Bellefille, des fois elle m’oublie. Pourtant je suis le premier de la classe. D’habitude, un premier de la classe, ça ne s’oublie pas. En général, les institutrices les adorent, la plupart des élèves les détestent. Mais moi non. Personne ne m’aime. Je suis juste invisible. Le contraire de quelqu’un d’inoubliable. »
Ecole des Loisirs, coll. Neuf, mars 2009, 93 pages, prix : 8,50 €
Ma note :
Crédit photo couverture : © Gwen le Gac et éd. EDL.