Hôtel Arcadia – Sunny Singh
Traduit de l’anglais (Inde) par Maïa Bharati
Photographe de guerre de retour de mission, Sam récupère un peu à l’hôtel Arcadia, dans une ville qui n’est pas nommée mais peu importe. Très vite l’hôtel est en proie aux terroristes qui tuent froidement tous les clients, chambre par chambre. Abhi, le directeur, retranché dans un bureau où se trouvent le contrôle des caméras de surveillance, tente de sauver le plus grand nombre de personnes en téléphonant dans les chambres et en demandant aux clients de ne pas ouvrir les portes.
Le drame durera soixante sept heures avant que l’assaut de la police ne mette fin à la tuerie.
Une relation d’entraide et de compassion naitra entre Abhi et Sam, par le seul biais de textos et d’appels téléphoniques. Sam ne peut s’empêcher de risquer sa vie pour aller faire des photos, des lieux dévastés mais aussi des victimes. C’est son job. Abhi surmontera sa peur pour aider autant qu’il le peut, de par sa surveillance vidéo.
Le roman est très intéressant et réussi pour sa partie « retours en arrière » sur le métier de Sam et la nécessité pour elle de se blinder psychologiquement, confrontée sans cesse à la mort et à la guerre, et sur sa difficulté à construire une relation amoureuse dans de telles circonstances. De même Abhi dévoilera une part de sa vie amoureuse et de sa place dans sa famille, en rivalité avec son frère face à leur père.
Là où le roman pêche et n’est en rien crédible, c’est sur sa quatrième de couverture et son bandeau annonçant le summum du thriller à suspense. « Un thriller que l’on ne parvient pas à reposer » : non, ce n’est aucunement un page turner, et les parties consacrées à Sam en sortie dans les couloirs et les chambres ne témoignent guère de tension, ni de crédibilité : comment et pourquoi sort-elle autant de fois sans jamais croiser personne (bien sur Abhi l’aide par sa surveillance vidéo), sans que jamais l’action des terroristes ne croise son chemin. Soixante-sept longues heures sans que jamais vraiment ils n’occupent le devant de la scène, soixante-sept longues heures avant que la police n’intervienne… ça parait interminable dans la vraie vie, tout comme dans ce roman, hélas, que j’ai failli abandonner bien des fois.
Seuls les passages sur l’analyse des caractères des personnages sauvent l’ensemble. Le vendre comme un roman psychologique dramatique sur la vie d’une photographe de guerre, oui, mais l’erreur a été ici de le vendre comme un thriller qu’il n’est pas.
Galaade éditions, Janvier 2016, 251 pages, prix : 23 €
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Crédit photo couverture : © Sébastien / Luoman / Getty / et éd. Galaade