Marée noire - Brigitte Giraud
Ils sont en vacances sur la côte Atlantique, leurs premières vacances ensemble, lui, veuf avec son fils adolescent Vincent, elle, quittée par son mari avec ses deux filles, Dorothée et Emilie. Les enfants se chamaillent, jouent, et la narratrice aimerait tant se rapprocher de ce nouvel homme qu’elle aime, si fuyant, si mélancolique, encore bien trop empreint du fantôme de son épouse défunte. Tristesse, difficulté de la reconstruction, sans vouloir prendre la place de l’autre, la narratrice ne réussit pas à trouver sa place, à s’en faire une petite… Amoureuse, mais pas heureuse. Elle a baissé les armes, lui pas encore. Pendant qu’au large des côtes un bateau largue des milliers de tonnes de pétrole, qui ne vont pas tarder à noircir les plages.
J’aime l’écriture de Brigitte Giraud, mais là, je n’ai pas totalement adhéré à l’histoire qui je trouve, tourne un peu en rond. Sans doute ce couple n’a-t-il pas encore eu le temps de guérir de tous ses fantômes et la déception est grande pour la femme qui espérait tant de ces vacances…. C’est triste, mélancolique, dramatisé par la marée noire réelle et métaphorique...
Extrait p. 127 : « Et je t’ai laissé envahir ma vie, grignoter jour après jour l’espace dans lequel je m’étais glissée pour me protéger du monde et des hommes. Je t’ai permis d’entrer. Je t’ai ouvert grand la porte. Je ne me suis pas méfiée. J’ai pensé que le grand jour était arrivé : j’allais sauver un homme, j’allais sauver l’humanité entière. J’allais devenir l’être le plus exceptionnel qui soit et enfin supporter mon image dans le miroir. Je serais autre chose qu’une femme abandonnée, une mère de famille usée. »
L’avis de Clarabel , qui a été plus sensible que moi sur ce livre (en bas de page, au-dessus des commentaires).
Stock, fév. 2004, 135 pages, prix : 13,05 €
Existe en poche
Ma note : 3/5
Crédit photo couverture : le livre de poche et Amazon.fr