Un amour en hiver - Elizabeth Berg
Traduit de l'américain par Isabelle Vassart.
Il y a quelques semaines, je suis allée fureter dans la rubrique livres de Psychologies magazine en ligne, en quête de titres autour du divorce. (C’est pratique, ils ont des thématiques : couples > crises – divorce). Je ne cherchais pas de guide pratique (j’en avais déjà à portée de main) ni de bouquin psy, mais des romans. Parce que j’avais envie de romans sur ce sujet, voilà tout. J’ai donc noté des titres qu’au fur et à mesure je pioche ici ou là. Voilà comment je suis arrivée à Un amour en hiver, d’Elizabeth Berg. Quand le livre est arrivé (merci la bibliothèque départementale), en voyant la couverture, j’ai pensé que jamais je n’aurais acheté ou même emprunté un tel livre. Ça sonnait le roman sentimental américain un peu trop fort. Je m’attendais à des ficelles un peu grosses, du miel et des larmes, et un happy end. Au final je ne me suis pas beaucoup trompée. Ellen et Griffin sont mariés depuis dix ans et parents d’une petite Zoe de huit ans. Ellen, en pleine aventure adultère, demande le divorce et par la même occasion à son mari de dégager de la maison. Mais lui ne l’entend pas ainsi et ne veut rien céder : il restera dans la maison. Commence alors une cohabitation, où chacun vit de son côté : Ellen sort avec son amant, Griffin prend un job en extra : il fait le père Noël dans un centre commercial, tout en cherchant un peu de réconfort auprès de la jolie photographe qui l’a recruté pour ce travail. Voulant protéger leur fille Zoe, ils ne lui parlent pas de divorce, mais de besoin de réfléchir, etc. Pendant qu’Ellen pense revivre et s’épanouir, Griffin cherche par tous les moyens à sauver son couple. Ellen finit par prendre un appart ailleurs, et puis assez brusquement, rompt avec son amant. Je vous laisse imaginer le happy end qui s’il n’est pas clairement écrit est en tout cas très largement suggéré. Ce livre n’est pas mièvre ni rose guimauve, il y a des situations assez vraisemblables, il n’en reste pas moins que tout est d’un attendu et d’un banal sans surprise aucune. Bien sûr la fillette n’est pas dupe et change de comportement, bien sûr chacun souffre et défend ses certitudes, mais finalement tout est simple et bouclé en 300 pages. Ce n’est pas mauvais, mais ce n’est pas transcendant non plus, on dirait un cahier des charges parfaitement accompli : il est malheureux, il pense la tromper à son tour mais c’est pas si facile car il l’aime toujours et ce ne serait qu’une fuite en avant, elle est fermement décidée à divorcer, persuadée qu’ils ne sont finalement jamais entendus, et puis l’herbe verte du voisin ne verdoie plus et puis peut-être qu’avec beaucoup de larmes et un gros pardon… Bref, le cahier des charges est rempli, mais j’attends beaucoup plus que cela d’un roman. Qu’il me chiffonne ou me fasse rire, qu’il me bouscule ou me fasse frissonner, pas qu’il me laisse dans une tiédeur superficielle.
Belfond, mars 2006, 303 pages, prix : 19,50 € Ma note : 3/5
Crédit photo couverture : ed. Belfond et Amazon.fr