Comme des larmes sous la pluie – Véronique Biefnot
Naëlle est une jeune femme solitaire qui travaille dans un magasin de tissus et ne semble trouver de réconfort qu’auprès de son chat Nicolas et des livres, notamment des romans de Simon Bersic.
Simon Bersic, écrivain donc, vit avec son fils adolescent, et ne s’est jamais vraiment remis du décès de sa femme.
Entre les deux, un couple d’amis de Simon, famille modèle, Céline, Grégoire et leurs deux enfants. Céline est décoratrice d’intérieur et s’approvisionne dans le magasin où travaille Naëlle, qui est d’ailleurs sa vendeuse et conseillère de référence.
Je vous laisse imaginer la romance qui va naître …
Entre ces différentes voix qui donnent leur prénom aux chapitres, une voix anonyme, différente, qui semble narrer un événement dramatique dont on comprend très vite qu’il s’agit d’un fait divers sordide ultra médiatisé (voyez du côté de Room, et Claustria, …)
Pendant les deux premiers tiers du roman, j’ai trouvé cette lecture terriblement lisse et prévisible. De beaux clichés (les bas qui crissent, ils sont tous beaux, tristes et seuls, abîmés par la vie, ont malgré tout la réussite pour eux, et bien sûr on va les réunir). Le lecteur a toujours un temps d’avance sur la narration, peut-être parce que les fils de trame sont convenus et apparents, on devine sans problème ce qui va se passer au chapitre suivant. Je ne me voyais pas d’autre réflexion que de conseiller ce livre comme une bonne alternative aux lecteurs friands de Marc Lévy et Guillaume Musso, on est dans le même registre, un cran au-dessus peut-être. Puis le dernier tiers m’a finalement enfin captée, peut-être parce que le temps de la lecture rejoint enfin le temps de la narration : le lecteur n’a plus systématiquement une longueur d’avance, on vit les événements en même temps qu’ils nous sont contés, et là ça fonctionne enfin, la bluette gagne un peu en complexité et léger suspense, au point de réussir son pari : attacher le lecteur aux personnages, et lui donner envie de lire la suite !
Comme des larmes sous la pluie est en effet le premier volet d’une trilogie, dont le deuxième tome, les murmures de la terre, a déjà paru aux éditions Héloïse d’Ormesson.
Si d’emblée je pensais n’aller jamais plus loin que le 1er tome, je reconnais avoir pensé continuer la route avec Naëlle et Simon. Mais le second tome (qui peut se lire sans connaître le premier, annonce l’éditeur) semble faire la part belle au chamanisme, et pour cela, j’avoue que j’ai déjà été échaudée avec Cohen.
En conclusion, Comme des larmes dans la pluie est un premier roman bien construit, qui saura séduire les lecteurs occasionnels ou les amateurs de romance, mais laissera sur leur faim les lecteurs aguerris qui y verront un canevas trop bien tissé, trop romantique et peu crédible. Je rejoins en ce sens le point de vue de Miss Alfie, même si elle parle plutôt de l’aspect thriller. Je le mettrai volontiers dans ce qu’on appelle et sans que cela soit péjoratif, un bon roman de plage. A lire l’été les doigts de pied en éventail, sans en attendre autre chose qu’une belle histoire d’amour et un moment de détente.
Lu en juin 2012 dans le cadre d’un partenariat avec le Livre de poche.
Le livre de poche, juin 2012, 354 pages, prix : 7,10 €
(1ère publication : éd. Héloïse d’Ormesson, 2011)
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Crédit photo couverture : © Ingvil Holm / Millenium Images et LGF / Le livre de poche.