Décidément je t'assassine - Corinne Hoex
Une femme âgée se retrouve hospitalisée,
on lui diagnostique brutalement un cancer en phase terminale. Il ne lui reste probablement que quelques jours à vivre… Sa fille unique l’accompagne dans ses derniers jours à l’hôpital, puis se
retrouve à vider, trier, revisiter le contenu de sa maison. En filigrane, les relations douloureuses de cette mère et de sa fille, le désamour dont a souffert
l’enfant devenue femme, la vie indépendante et bien trempée de cette mère si peu maternante.
Il faut attendre la deuxième partie et la fin du récit pour percevoir vraiment la cruauté psychologique de la mère, et elle n’est que posée, ça ne va pas plus loin, j’y suis restée finalement assez indifférente : trop de factuel, d’inventaire des biens qui décrivent ce que fut la vie de la mère, mais l’ensemble n’est pas assez expressif, le détachement du récit dit mais n’analyse pas. Je reste sur ma faim, on ne saura jamais pourquoi cette mère était comme ça, qu’est-ce qui dans sa propre vie aurait pu la conduire à cette attitude, quel était le rôle du père, etc. En même temps le texte se suffit à lui-même, certes, mais il reste pour moi trop en superficie des choses. Il pose bien néanmoins l’ambivalence des sentiments de la jeune femme à l’heure de la fin : une mère reste une mère, sa fille l’assiste jusqu’à son dernier souffle, mais peut-on jamais pardonner une vie de désamour ? La page se tourne, chacun a rempli son rôle. Comme il a pu, ou comme il se devait de le faire.
L’avis de Sahkti sur Critiques Libres
Les impressions nouvelles, coll. Traverses, mars 2010, 143 pages, prix : 13 €
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Crédit photo couverture : © Dan Heller et les impressions nouvelles éditeur