Le baiser d'Isabelle : l'aventure de la première greffe du visage - Noëlle Châtelet
Voici un livre que je n’aurais pas eu l’idée de lire si je ne l’avais reçu pour le Prix Elle. J’imaginais sans doute un récit racoleur, manquant de pudeur : il n’en est rien.
Noëlle Châtelet a su retracer avec précision et humanité cette extraordinaire aventure médicale avec toujours un grand respect (et une écoute attentive) pour Isabelle, la receveuse défigurée.
1ère greffe mondiale de la face, cet événement a fait l’actualité de tous les journaux, mais ce livre m’a agréablement surprise par le travail d’équipe qu’il raconte. Ce n’est pas seulement l’exploit d’un chirurgien, mais le travail de tout un réseau médical et paramédical d’une bonne cinquantaine de personnes qui est décrit. Le challenge « scientifique » purement médical pouvant apparaître comme un défi technique à relever est contrebalancé par les passages en italique : la parole donnée à Isabelle par le biais de son journal rend le récit plus humain.
Si ce document a évité l’écueil du sensationnalisme, je n’en perçois pas encore bien la réelle motivation. Offrir au grand public le récit « vulgarisé » de cette première greffe qui est de toute évidence dans toutes les annales des publications médicales réservées aux professionnels ? J’avoue être encore un peu gênée par cet intérêt que je cerne mal.
De même l’usage des initiales m’a souvent gênée dans ma lecture : tous les protagonistes sont nommés par leur prénom suivi de l’initiale de leur nom de famille. A la longue c’est fatiguant et l’on ne sait plus très bien qui est qui. Tous ces personnages n’étaient pas anonymes lors des faits relayés par les médias, alors pourquoi ce choix de l’initiale qui alourdit inutilement la lecture puisqu’ils sont de toute façon identifiables ?
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle 2008, catégorie Documents.
Seuil, oct. 2007, 317 pages, prix : 18 €
Ma note : 14/20
Crédit photo couverture : Didier Gaillard et éd. Seuil.