Ker Violette - Karine Fougeray

Certains cherchent leur chat, Clara, elle, cherche son cheval. C’est ainsi qu’elle débarque un beau matin dans un bistrot breton et réclame sans rougir un kir champagne, servi dans une bolée de cidre, s’il vous plait. Belle blonde de 36 ans qui n’a pas la langue dans sa poche, elle ne tarde pas à taper dans l’œil de Félix, marin-pêcheur-peintre de rascasses pour touristes.
A peine ouvertes ces belles violettes, c’est du pur miel que ce roman, du Gavalda dans son meilleur cru, celui d’Ensemble c’est tout qui vous
emporte et vous accompagne en pensée toute la journée.
Mais la belle Clara malicieuse des premières pages est bien plus fragile qu’il n’y paraît. Même si l’on devine les blessures profondes, elles ne prennent
forme qu’à la toute fin, se dévoilant peu à peu au travers d’une construction parfaitement maîtrisée. Un sublime roman choral où le « je » est multiple,
offrant tantôt Clara, tantôt Félix (ah, la scène de la cassette d’Elmer Food Beat dans la voiture, un morceau d’anthologie !), Violette, Arno et tous les autres. L’Irlande et les chevaux,
les fantômes du passé, la folie et la quête salvatrice. Comme dans toute relation vraie entre l’homme et l’animal, c’est l’animal souvent qui se fait rédempteur.
Un livre fort, très fort, avec une fin qui balaie tout sur son passage, de toute beauté. Avec ce premier roman et après les Galettes, Karine Fougeray démontre avec brio qu’elle est désormais passée dans la cour des grands !
Ed. Delphine Montalant, février 2008, 250 pages, prix : 18 €
Ma note : 4,5/5
Crédit photo couverture © Karine Fougeray et éd. Delphine Montalant.
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