Le voyage d'Eladio - Hubert Mingarelli
Quelque part dans un village d'Amérique Centrale, un groupe de guérilleros pénètre dans une maison et vole une paire de bottes, lesquelles appartiennent au propriétaire José Alvaro Cruz, fonctionnaire au cadastre. C'en est trop pour Eladio, le vieux domestique qui les surprend. Lorsqu'il se remet du vilain coup qu'ils lui ont donné sur la tête, il décide de partir sur leurs traces et de récupérer coûte que coûte ces bottes. Il y a quelque chose d'absurde dans cette histoire, cette abnégation du vieux serviteur à rejoindre les montagnes. Plus que les bottes à récupérer, c'est d'abord une question d'honneur et d'orgueil : se prouver qu'il est encore capable de quelque chose. Mais la route est longue et les montagnes bien loin, Eladio n'a rien à boire ni à manger, il est fatigué.
Habituellement assez admirative de l'écriture poétique et des histoires hors du temps de Mingarelli, je suis cette fois un peu plus réservée. Ce livre m'a rappelé par bien des aspects un de ses précédents : la beauté des loutres, pour ce voyage quasi inutile mais l'acharnement des voyageurs, par la volonté d'aller au bout d'eux-mêmes et de surmonter les éléments naturels.
Dans ce voyage d'Eladio, j'ai la fâcheuse impression de tourner en rond : Eladio a faim, Eladio a soif, Eladio est fatigué, et ainsi de suite en boucle. Et l'objectif est vain. Un peu d'ennui dans cette lecture. Je déconseillerais de commencer par celui-ci à qui voudrait découvrir Hubert Mingarelli.
Seuil, mars 2005, 178 pages, ISBN 2-02-066384-8, prix : 16 €