Histoire de l'oubli - Stefan Merrill Block
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Valérie Malfoy.
On connaissait une histoire de l’amour, il faudra désormais compter avec cette histoire de l’oubli. Il n’y a pas à dire, les auteurs américains sont vraiment doués quand il s’agit de construire et de raconter une histoire, et quand on sait que ce jeune auteur-là n’a que 26 ans, on peut bien admettre que son premier roman tient du prodige.
Une construction alternative comme il faut, du tragique et de l’humour, une fable étrange qui se mêle à l’ensemble et sert de passerelle, du romanesque fantasque, du drôle et du sérieux, c’est un roman ambitieux qui tient toutes ses promesses.
Ecrire sur une variante de la maladie d’Alzheimer qui touche précocement les membres d’une famille, en remonter le fil historique et en élaborer une histoire parfois aussi sérieuse que fantaisiste, voilà qui a de quoi vous souffler quand vous avez un tel résultat entre les mains.
Abel est un vieil ermite bossu qui a vu mourir son frère de cette maladie, et qui n’a jamais revu sa fille depuis plus de vingt ans. Seth est un adolescent de 15 ans qui n’accepte pas la maladie de sa mère et souffre terriblement de ne rien savoir de son passé. Elève solitaire et surdoué, il va se plonger dans toutes sortes de lectures sur la dégénérescence neurocognitive, et tenter de reconstruire le passé de sa mère. Bien évidemment les personnages vont se rejoindre, se mêler à d’autres longues histoires au travers desquelles S. Merrill Block démontre tout son talent de conteur ! Prodigieux, vraiment.
Albin Michel, janvier 2009, 361 pages, prix : 20 euros
Ma note :
Crédit photo couverture : © Jo McRyan / Getty Images, et éd. Albin Michel